Chapitre 7 - Pause
Nous sommes donc restés sur cette idée effrayante selon laquelle tous ceux qui ont un jour mangé leurs crottes de nez et, par voie de conséquence, tous ceux qui continuent de les manger seraient des frustrés, des psychopathes, des associaux, des Jack l'éventreur, des Mao, des Mesrine, des Hanibal Lecter...
Pour nous assurer de l'invalidité de cette information, nous avons interrogé, ici dans les locaux du L.S.I. un panel représentatif (nous l'espérons) de la population française pour savoir si derrière des mucophages enragés se cachaient de dangereux criminels. À ce jour, le stagiaire envoyé récupérer les questionnaires n'est toujours pas revenu. On dit qu'il serait parti précipitemment en congé...
Bref.
Se nourir de mucus... Quand même !
Outre le fait que manger une crotte de nez (on l'a tous fait, arrêtons de nous voiler la face. On sait tous qu'elles sont salées...) est socialement dégoûtant, que ce geste attise nos plus profonds dégoûts, Docteur Van Der Fart convient que sur le plan alimentaire " cela revient à ingérer tous les germes contenus dans le mucus, tous les métaux toxiques et les contaminants environnementaux, retenus par les poils du nez, véritable barrière sanitaire. " De son côté, Monsieur Tarin n'est pas contre l'idée qu'un tel cocktail, savamment mélangé à d'autres essences, d'autres mucus corporels, pourrait de loin constituer un extraordinaire bon en avant dans la technologie du bâtiment ou dans les pare-chocs de Twingo, la boucle naturelle étant bouclée.
Rien ne se perd, tout se transforme.
Annotations
Versions