Chapitre 8 - Élagage synaptique
D'accord. Quand on est petit, on avale nos crottes de nez comme des friandises.
D'accord. C'est un vestige du passé, soit évolutif, soit psycho-traumato-laitier.
D'accord. Il faut une certaine agilité et discrétion pour l'exercice.
D'accord, on ingurgite ce qu'au départ le corps ne veut pas laisser passer.
D'accord. D'accord.
Mais, quand même ! Se moucher, ce n'est pas si compliqué que ça, non ?
Ça fait un peu de bruit, certes, mais au moins, socialement, on est dans les clous.
Comment ?
" Restreindre la liberté des hommes à ce point n'est ni démocratique ni éthique. Partout dans le monde, il existe des façons différentes de se laver le nez et ce n'est pas nous, société occidentalo-colonialiste, qui allons imposer aux autres notre vision du monde. "
Donc, si nous comprenons bien, nous récurer le tarbouif, étaler discrètement nos trouvailles caverneuses sur une poignée de porte, sur la barre du métro ou sur le coin d'un bureau n'a rien de grave dès lors que nos traditions, notre conscience, notre envie du moment, nous autorisent à le faire ? Nous faire rappeler les régles de la propreté diminuerait fortement notre liberté et, pendant qu'on y est, violerait les accords internationnaux de Genève sur la prolifération des armes chimiques, c'est ça ?
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