“Qu’est-ce que tu voulais me montrer ?”

Adiane grelottait malgré la canicule. Gill passa sa veste sur ses épaules.

“Regarde. Cette forêt… Ça ne te dit rien ?

- C’est pas la forêt des Virankowski ? Là où ils ont installé leur Chalet super secret ?

- Ne cherche pas dans les souvenirs du point zéro, on pourrait te repérer”, Gill sursauta.

Il ôta ses chaussures ainsi que son pantalon et les tendis vers Adiane pendant qu’elle buvait une gorgée de leur gourde d’eau.

“Je retourne à la voiture. On ne pourra pas y entrer si on marche, dit-il.

- Ce n’est qu’une superstition, admis Adiane. Personne ne sait si cet emplacement est aussi celui de la forêt originelle. On pourrait poser la question à ton petit ami le Chambellan, puisque maintenant vous êtes inséparables. Mais je ne vois pas pourquoi tu voudrais te risquer à tester des théories pareilles maintenant. Il y a des priorités.”

Elle enfila les habits de Gill et le suivit tandis qu’il rebroussait chemin.

Gill se retourna vers elle:

“File-moi la gourde.”

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Déglutissement difficile.

Lachlan revissa le bouchon de sa gourde d’eau, puis s’essuya le front. Des perles de sueur commençait à se multiplier dans son dos. Il savait pertinemment où il se trouvait.
Comment oublier ?

“M’sieur, vous allez bien ?”

Erika constatait les rémanences autour de lui s’accentuer. Comme des volutes de lui-même suivant ses mouvements, comme si son corps devenait fumée. Elle ajusta les manches de son pull et se frotta les mains.

“Lachlan, je suis au courant que les Intégrés ont quelque fois des… Soucis. Avec leur contenance. Donc si je peux faire quoi que ce soit pour alléger les symptômes, je-

- Je vais bien”, lança-t-il pour la couper.

On entendit siffler les branches des arbres à 500m en contrebas, balayés par des bourrasques.

La jeune fille ne se décourageait pas:

“Je pense qu’il est temps de m’expliquer ce que nous faisons ici.

- Quelqu’un s’apprête à bousiller 10 années d’efforts politiques pour mener à bien la Grande Purge, et son signal est trackable. Bien entendu, vous ne le sentez pas.

- La grande… Comment avez-vous appelé ça ?!

- Le grande… Révolution.”

Elle fronçait les sourcils.

Elle avait toujours vu cet homme comme un professeur dévoué, un chercheur et surtout un domaine 100% neutre, comparé aux autres présences au Point Zéro. Elle lui faisait confiance depuis sa plus tendre enfance.

“La grande révolution…” répéta-t-elle, lentement.

Il planta son regard dans celui de la jeune fille:

“Rika.”

Elle n’affichait plus aucune émotion, comme seuls les agents du Reverse savent le faire. Elle ne disait plus rien.

Elle était devenue totalement indétectable au point zéro.

Lachlan dû lui parler de personne à personne:

“Rika, est-ce que tu souhaites rencontrer ma famille ?”