3.10 - La grande agitation
— Fallait pas te sentir obligé de m’aider, surtout !
Perché sur mon épaule, Hakiri fait mine de ne pas se sentir concerné.
— Dans l’idéaaaal, il faudrait un petit étuis à l’étuis pour que je puisse y ranger mon saaaabre.
— Tu sais que ce n’est pas toi mon guide ? Rien ne m’oblige à te trimballer partout si tu ne m’est d’aucune utilité.
Il rengaine un instant cette idée de poche VIP pour se confondre en excuses, aussi théâtral qu’à son habitude. J’ai beau le menacer, je crois comprendre Hakiri mieux qu’aucun autre lézard et, même si c’est encore trop tôt pour le lui avouer, sa compagnie me manquerait.
Alors que son palanquin effectue un demi-tour périlleux, Chiduc nous invite à le suivre « dans le royaume ». Ainsi, le domaine du Prince des Couleurs s’étend au-delà des murs du château. Je reprend place à bord du fauteuil baladeur et nous suivons le seigneur léopard à travers les jardins, que nous quittons cette fois par un portail en fer forgé, dont la structure est recouverte de lierre et le passage gardé par deux statues en armure de dragons. Dès qu’ils nous aperçoivent, les gardes s’écartent et le portail s’ouvre en grand, dévoilant le chemin de pavés qui serpente jusqu’à un village bariolé. La place centrale s’articule autour d’une fontaine aux reflets irisés et les murs des chaumières sont faits de larges écailles qui, comme la verrière du palais, traduisent en arc-en-ciel le moindre reflet lumineux. Des dizaines de lézards vont et viennent entre le café, la forge et l’atelier de l’ébéniste. Sur deux versants opposés de la place, deux maraîchers se disputent une clientèle hésitante en dégainant des produits plus impensables les uns que les autres ; le genre d’ingrédients dont déborde sans doute la réserve des lézapétis. De la musique s’échappe d’un petit théâtre devant lequel se masse la foule écailleuse.
Sur les flancs du village, les vergers ponctuent les collines de leurs fruits colorés. La bonne humeur et l’insouciance paraissent gouverner ce petit peuple, quand bien même l’effacement les guette. Cet état d’esprit serait-il l’œuvre des cuisiniers ?
Le palanquin s’immobilise aux abords de la fontaine, et mon fauteuil non loin de lui. Tandis que les curieux s'agglutinent autour de nous, écarquillant des yeux curieux et, pour la plupart, incapable de cligner, Chiduc me présente en grande pompe comme héritière du Prince et ennemie de l’Oubli. Tous m’acclament, ou presque. Il y a cet axolotl hyperactif qui fanfaronne près de la fontaine sans nous prêter attention, ainsi qu’un varan, plus massif qu’Omate et bardé d’une grosse cuirasse pleine d’écussons décoratifs. Lui reste les pattes croisées à nous fixer d’un mauvais œil, prêt à lever son arbalète. Pas le temps de me faire un nouvel ennemi, je salue les badaux qui se massent pour me serrer la main – ou le doigt. Il est déjà question d’organiser une grande fête pour célébrer l'avènement de cette nouvelle ère, l’arrivée inespérée d’une nouvelle Âmatrice.
Au beau milieu de ce joli brouhaha, des coups commencent à retentir en direction du château. Chiduc et moi levons sur notre demeure un regard inquiet. C’est moi ou les murs tremblent ?
— Ça vient de dehors, affirme Hakiri, alors occupé à me faire les poches dans l’espoir d’en trouver une à son goût.
Alertés à leur tour, les lézards de la place se laissent gagner par l’inquiétude, l’axolotl s'affole et bondit de cachette de fortune en pseudo-abri. Heureusement, le varan à l’arbalète prend les devants avant que la panique ne s’installe.
— Allons, mes amis, claque la lézarde en armure d’une voix rauque. Moi, Balète, ai-je déjà laissé le moindre danger passer nos remparts ? Jamais. Et, quelle aubaine, voilà qu’aujourd’hui une Âmatrice se trouve là pour nous défendre ! Venez donc avec moi, Dame des Couleurs. Ainsi, nous saurons ce que vous valez vraiment…
Balète se hisse sur l’accoudoir et, l’arme brandie, commande au fauteuil baladeur de nous conduire jusqu’à la source du bruit. Et que ça saute ! Ça pour sauter… Le siège de promenade s’emballe et bondit sur les pavés comme un cheval qu’on frapperait d’incessants coups de cravaches. Il coupe à travers les parterres fleuris, sans pitié pour les plantes orgueilleuses. Poussant comme des hennissements ténus, le meuble fougueux galope de plus belle à travers les jardins chahutant, la prodigieuse bibliothèque, les appartements-nuanciers et l’escalier de cristal. À peine ses pieds ont-ils foulé le sol du grand hall d'entrée que Balète bondit hors du siège. Je n’ai d’autre choix que de l’imiter pour me précipiter dehors.
Feussancho est là, tapis dans l'herbe au bord des douves. Je comprends à sa mine effrayée qu'il se passe quelque chose de suffisamment anormal pour secouer la contrée. Suivant le regard du papillon, je contourne le palais par la gauche. Alors que le varan, debout sur ses pattes arrière, rassemble des troupes devant le pont-levis, ma main glisse d’instinct sur l’étuis à ma ceinture. Hakiri, quant à lui, tient déjà fermement son vagalame.
Les martellements qui ont affolé le royaume se rapprochent, ou peut-être est-ce mon cœur qui s'emballe et m'assourdit. J'aperçois bientôt une silhouette, au pied de la muraille, sous l’une des tours de guet. Encore quelques pas, soigneusement dissimulée contre la fortification aussi blanche que moi, et je discerne sans peine l’individu à l'origine de toute cette agitation.
Une fille, de mon âge environ, est là qui porte une tenue de pirate, des bottes jusqu'aux genoux et une longue veste brodée de fils d'or et piquée de broches par dizaines. Deux chaînes clinquantes, or et argent, pendent à son cou. Sa chevelure dorée, presque identique aux broderies de son manteau, déborde sauvagement de son chapeau de corsaire coiffé d'une plume cuivrée. L'inconnue transpire l’opulence, littéralement ; jusqu'à ses lèvres plaquées d'un brillant mordoré, jusqu'aux pores de sa peau qui suintent des paillettes. Je n'aurais jamais cru rencontrer un jour quelque chose de plus kitsch qu'un de ces photomontages de dauphins scintillants encadrés de roses criardes sur fond de coucher de soleil – et encore moins quelqu'un.
Enclume et marteau en mains, cette espèce de pirate entreprend de démolir le bout de rempart qui lui fait face. Car je prends note du pistolet et du sabre aiguisé qui pendent à sa ceinture, je m'avance avec prudence, me poste derrière elle et toussote bruyamment. La fille fait volte-face, lentement, comme une starlette de film au ralenti. Le soleil projette son reflet sur son visage, réhaussant l’éclat des paillettes qui, sur le coup, m’éblouissent. Je cligne des yeux. Plusieurs fois. Dur de la regarder en face sans pleurer de douleur.
— Qui es-tu ? demandé-je avec fermeté, le poing crispé sur le manche de ma dague. Que fais-tu à notre château ?
La jeune fille me salue dans une prestigieuse révérence avant de se présenter :
— Raven. Noble pirate, brigande des grandes eaux et tout le tralala. J’suis aussi la super-gardienne ou j’sais pas quoi de ce monde alors, à genou et un peu de respect, la peinture pas finie. J’ai un château à piller, moi.
Chiduc, passe encore. Mais une fausse Âmatrice qui veut démanteler mon palais, je ne peux pas le tolérer.
— Noble Raven, je pense qu’il y a méprise. Je suis l’Âmatrice et il se trouve que ce château est à moi. Maintenant, si tu veux bien t’en aller et laisser mes lézards en paix.
— C’est quoi ce délire, Chipel ? grogne l’agitatrice. T’avais pas dit que votre prince avait démissionné ? Je savais que j’aurais dû te changer en sac à main.
La tête d’un lézard émerge du rebord de son chapeau. Celui-ci porte une tenue d’explorateur, digne d’Indiana Jones, dont dépasse des écailles acajou et pointues, à l’allure de pomme de pin. Génial, après l’envahisseuse, on dirait qu’il y a un traître parmi mes sujets !
Le dénommé Chipel étire son corps, long comme un serpent, et glisse quelques mots contrits à l’oreille de son acolyte.
— Pas moyen, Chipo. C’est moi la seule Âmatrice, compris ?
Tout en râlant, Raven porte la main à sa besace pour sortir une monture de lunettes assorti d’un attirail de loupes qui s’empilent en deux cônes. Elle rabat sur le côté l’essentiel des verres grossissants et, du plus large au plus précis, inspecte une lentille après l’autre la muraille du palais. Son examen achevé et la mine satisfaite, elle retire ses binocles de savant-fou et m’annonce son verdict d’un ton catégorique.
— Y a pas écrit ton nom dessus.
— C'est ridicule ce que tu dis, aucun prince ne grave son nom sur son château.
Elle se sent bête et ça se voit. Volant à son secours, le lézard du chapeau lui murmure à nouveau à l’oreille, plus confiant cette fois.
— Pas mon problème, Chipo. Elle avait qu'à être à l'heure, d'abord. La ponctualité, c'est la politesse des princes, pas vrai ?
Un gloussement m’échappe à ces mots.
— Bah quoi, c'est pas comme ça qu'on dit ?
— Si, mais on ne s'attend pas à t'entendre citer des maximes.
Un sourire en coin, la main prête à saisir son canon, Raven ne semble pas encline à négocier. Quant à moi, si l’envie me démange, je résiste à la tentation de lui infliger mon vagalame, d’ordonner qu’on lui serve une portion d’abnégato ou de quoi lui faire vomir son ego. Non. Je veux croire que je suis capable de gérer un conflit sans tricher ni prendre la fuite. Je ne la comprend pas, à vrai dire, alors j’essaye. Je l’interroge sur les circonstances de sa venue. Je ne hausse pas le ton et, naturellement, elle me livre le récit de son épopée.
— Un type louche m’a filé une clé et j’ai trouvé une porte. Je viens pas d’ce monde chelou. J’ai atterri sur un bâteau, j’ai été couronnée reine des pirates par un équipage de zinzins et on a navigué d’îles en îles pas du tout désertes pour prendre des trésors, le tout pendant qu’une sirène super relou nous stalkait en me faisant la morale. Là, j’ai rencontré Chipo, et il m’a dit que, si je sauvais tous ses copains lézards de la Gomme Magique ou j’sais pas quoi, j’aurais le droit de prendre toutes les pierres précieuses du château. Du coup, c’est bon, ils ont plus besoin de toi. Je gère. Je relève tes frêles épaules de ces fonctions trop lourdes.
Je ris encore.
— Ça veut rien dire « relever tes frêles épaules ».
Les lézards combattants se sont approchés entre-temps, Hakiri dégagé de ma poche. Tous murmurent le nom de l’ami qu’ils ont reconnu. S’extrayant pour de bon du tricorne, Chipel l’explorateur rampe jusqu’à moi et s’enroule à ma botte.
— Pardonnez-nous, Âmatrice. Le Prince était parti depuis si longtemps et personne ne venait. On m’a envoyé explorer Konstrate, avec pour mission de trouver coûte que coûte ce nouvel Âmateur. Je n’ai croisé que cette énergumène. Elle est un peu rustre, mais je vous assure qu’elle a bon fond.
— J’suis pas rustre, espèce de pleutre ! C’est toi qui fait des manières.
— Je suis explorateur, moi, bon sang de bois, pas pirate !
Je profite de leur dispute pour prendre toute la mesure de la situation. Dans le fond, tout cela n’est qu’un drôl de quiproquo et, si Raven a le bon fond que lui prête son comparse, nul doute qu’elle comprendra. Je renfonce mon vagalame bien au fond de sa poche et le lâche pour de bon.
— Je te présente mes excuses, Raven. Je m’appelle Valda, je suis une Âmatrice moi aussi. La légende raconte que nous serions trois. Alors, tu dois être la Grande Agitatrice. Ta clé, ce ne serait pas un ébauchoir ?
— Si, avoue-t-elle en tirant l’instrument de son sac.
Cela signifie qu’elle connaît le Borgne. Je ne crois pas l’avoir déjà vue, ni à la clinique, ni à Rothall. Cela dit, à force d’esquiver les autres, j’aurais aussi bien pu la manquer. En gage de ma bonne foi, je lui dévoile le pinceau que m’a confié l’Écailleux. En le voyant, Raven tombe des nues, tout aussi décontenancée que moi.
— Deux Âmatrices, hein… Ok. Alors, on va devoir se battre pour savoir à qui revient ce monde.
Joignant le geste à la parole, Raven tire son sabre de sa ceinture. Je ne bouge pas d'un pouce. À en juger la taille de mes étuis, je n'ai rien qui ferait le poids face à l'arme de mon adversaire ; une lame tranchante et courbée qui doit mesurer dans les soixante centimètres. De plus, Raven semble sûre d'elle. Je ne laisse rien paraître, mais le doute m'envahit : je ne sais pas me battre. À chaque fois que l'on m'a provoquée, je me suis fait marcher dessus. Et quand bien même je parviendrais miraculeusement à vaincre ma rivale en duel, fougueuse et déterminée comme elle le semble, elle reviendra à la charge, elle constituera un équipage pour me détruire s'il le faut et ce monde deviendra aussi hostile que celui dans lequel nous vivons. Si nous sommes les Âmatrice, n’est-ce pas pour préserver Konstrate ?
Je soupire, lève les mains en signe d’apaisement et m'efforce de fixer Raven droit dans les yeux, sans me laisser éblouir par sa peau étincelante ou les émeraudes qui lui servent d'iris.
— Ce n’est pas une compétition, l’assuré-je. Je ne sais pas pour toi mais, en ce qui me concerne, c’est déjà assez difficile dans le vrai monde. Tu veux des pierres précieuses ? Sers-toi, il y en a des tonnes. Quoi d’autre ? Qu’est-ce qui te fait rêver ? Moi je ne veux qu’une chose : ne pas être la victime. On peut créer tout ce qu’on veut. Pourquoi pas à quatre mains ? J’aimerais qu’on soit amies.
À l'évocation du mot amies, Raven fait un pas en arrière et relève devant elle le sabre qu’elle avait laissé s’incliner.
— Dis-moi, grince-t-elle, quelle différence tu fais entre l'amitié et un simple pacte d'intérêt ?
Je n’en sais rien. Aucun ami ne me l’a appris. Je frotte mes papilles contre mon palais, vivifiant ce qu’il reste du bon étadespritz. Je reste maître de moi et j’improvise un peu, le ton ferme mais pas froid. J’essaye d’être sincère.
— Eh bien, j’imagine qu’une amitié naît toujours à cause d’un peu d’intérêt. Je trouve quelque chose en toi, tu trouves quelque chose en moi et, tant que ça nous fait du bien à toutes les deux, ça fonctionne. Mais ça ne suffit pas, je suppose. Ça demande du temps de se connaître, de s’apprécier. Et c’est seulement là, quand notre alliance deviendra désintéressée, qu’on sera véritablement amies. Alors oui, c’est loin, mais ça vaut le coup d’essayer, non ?
— C’est pas faux. Seulement, pour moi, l’amitié, c’est un truc imaginaire. C’est juste un pacte d’intérêt déguisé. Les gens veulent être mes amis juste pour profiter de moi, j’en ai ma claque.
J’aurais aimé intéresser suffisamment quelqu’un pour qu’on profite de moi. Je ne peux pas lui dire ça. Je la comprends aussi, dans le fond : la déception fait plus peur que la solitude. C’est précisément ce qui m’a conduit à repousser Blake ce midi. Mais là, tout de suite, j’enrage que Raven se braque, exactement comme je me suis renfermée. Qu’est-ce qu’a ressenti Blake, quand je l’ai abandonnée au réfectoire ? J’ai pris la fuite alors qu'elle était seule, alors qu'elle essayait simplement d'être gentille avec moi. Après m'avoir adressé la parole, elle aura beaucoup de mal à gagner l'amitié de nos camarades : elle passera pour une marginale, si ce n’est pas déjà le cas. Je l'ai exclue exactement comme les autres m'ont exclue depuis des années.
— T’as perdu as perdu ta langue, princesse ? s’impatiente Raven.
Je reprends mes esprits.
— Si tu ne crois pas en l'amitié, accepterais-tu de faire un pacte d'intérêt avec moi ?
Un sourire malicieux se dessine sur les lèvres de Raven.
— Alors là, c’est la première fois que quelqu’un joue franc jeu comme ça. J’aime bien. Mais bon, faudrait encore m’expliquer quel intérêt j’y trouve parce que, comme tu l’as dit, des pierres précieuses, je peux en inventer moi-même.
— Ça me semble pourtant clair. Si nous sommes alliées, toi et moi, nous n’avons pas à nous battre.
— Et qu’est-ce qui te fait croire que je ne veux pas me battre ?
Je n'avais pas envisagé ce cas de figure. Évidemment, la fougueuse Raven attend avec impatience une occasion de croiser le fer. Il va falloir que je me montre un peu plus persuasive. Tentant le tout pour le tout, je croise résolument les bras et affirme avec détermination :
— Je ne me battrai pas. Si c’est un affrontement que tu cherches, ça ne sera l'affaire que de quelques minutes. Et tu l'emporteras, parce que je te laisserai gagner.
Raven me dévisage. Une soudaine déception trahit son visage cliquant.
— Me laisser gagner ? Aucun intérêt, alors. Tout ce qu’on a, on doit le mériter. C’est comme ça que je fonctionne.
— Bien, alors faisons ce pacte et accordons-nous une paix bien méritée.
— Ok, si tu veux.
Elle range son sabre et me tend une main que je saisis sans hésiter. Aujourd'hui, j'ai évité une guerre. Si l'amitié est réellement le fruit d'un pacte d'intérêt, peut-être que les alliés d'aujourd'hui sont les amis de demain.
Après lui avoir promis que nul ne déroberait son enclume et son marteau, j’invite l’autre Âmatrice à profiter du banquet préparé par les lézapétis. Chipel narre ses aventures en mer à ses amis lézards et Hakiri, fidèle à lui-même, fait montre de vives émotions à chaque moment de suspense. Pour ma part, j’avance à Raven tous les mets sans m’en servir aucun. Après l’avoir regardé engloutir une bonne portion de chaque plat, je convoque Chiduc et demande à ce que la fête à venir soit également en l’honneur de la nouvelle Grande Agitatrice. Touchée, Raven s’éloigne sur le balcon pour ne pas me laisser le luxe de déguster sa satisfaction. Je m’accoude non loin d’elle, sans rien dire, sans heurter sa pudeur ni l’empêcher d’admirer la cour intérieure du château. Au bout d’un long silence, un soupir de contentement rompt son silence. Nos regards se télescopent. Pendant que je résiste à l’éblouissement en essayant de me convaincre que je porte des lunettes d’éclipse, elle m’adresse un sourire et pointe du doigt les murs incrustés de gemmes d’une des tours du palais.
— C’est vrai qu’il est pas laid !
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