On est honnête à propos du végétarisme seulement en le considérant comme un premier pas, et non comme le chemin tout entier. Vous et moi, nous partageons de tristes histoires de végétariens moralistes et prétentieux, cachant leurs impuissances derrière un mur de mépris, s’adorant à répéter « Je suis végétarien » dans une complaisance identitaire malsaine.

Ceux-là n’ont pas bien prit la problématique : la fierté est nécessaire oui, mais comme un moyen de duper les instincts. Face aux narcotiques, il est bon d’être stratège et d’y opposer des forces, même si elles sont une comédie. Devant un steak – en pleine guerre contre les désirs, il est vital de se répéter les morales et raisons nous donnant puissance. À condition d’être capable de dualité : à la fois croire l’argumentaire vulgaire pour résister et être capable, en temps de paix, de prendre de la hauteur et remettre en question toutes ces pratiques – et cela est impossible sans développement philosophique pratique.

Il ne s’agit jamais de se conforter dans une autre économie d’âme qui soit « un peu mieux » que l’ancienne – et encore, pour ce cas, le mépris est une grande violence pour l’esprit. À opposer une névrose à une autre, on est certain d’être vaincu par la plus perfide des deux.

Soyons prétentieux ! Soyons conquérants ! Bien d’autre choses sont nécessaires ! Soyons légers ! Soyons astucieux ! Dans notre quête de puissance, évitons les pièges !

Donc, en premier lieu : lire Nietzsche.