7 - Petits rappels naturalistes
L’homme est une illusion du corps : notre conscience, notre mémoire, notre identité, tout découle nécessairement de notre cerveau et de nos sens. Réduire les narcotiques est bon pour le corps, donc il amène mécaniquement un changement profond de l’être : on devient un autre.
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Est-on capable de vouloir devenir un autre à ce point ? À voir hier non comme une affirmation du présent, mais comme un étranger ? Pour cette raison, le premier pas d’une transformation est toujours le jugement de soi, une forme de mépris par rapport à ce que nous sommes à l’instant : seulement à partir de là une volonté de changement peut émerger.
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Nous ne pouvons nous projeter au délà de nos dominations : l’altérité ne s’étend pas hors des dépendances du corps. Grâce à cela, nous avons une mesure fiable de la santé : être capable d’imaginer l’autre, puis l’autre civilisation, jusqu’à reconnaître l’homme universel.
Ainsi, nous rattraperons le retard sur ces anciennes communautés spirituelles.
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Ne sommes nous pas en droit de réclamer autre chose de notre existence que ce fétichisme grossier et malsain de la marchandise ? Bien sûr que oui. La question est alors : pourquoi ne pouvons nous pas le réaliser ? C’est bien que notre raison n’est pas maître.
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Au final : les pensées, comme la révolte, sont des conséquences physiologiques – et ainsi doit mourir l’illusion du libre arbitre.
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