chapitre 3-2

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Ceux qui restions commençâmes à prendre des photos et à chercher des indices. Mais qu’avions-nous à chercher ? même si nous n’avions jamais vu de nos yeux une telle scène d’horreur, nous savions parfaitement ce qui était à l’origine de ce crime. Nous avions observé les dessins et lu les descriptions de nombreuses fois dans les livres d’histoire de nos religions. Ce type de massacre était signé depuis toujours par nos ennemis du haut-mal. Un ou plusieurs des vingt-trois rois avaient ici envoyé quelques-uns de leurs sbires subjugués et prêts à tout. Non seulement il détruisait une partie de nos forces, mais il nous envoyait un message clair. La terreur était à la fois le sens et la nature du message : la guerre était de nouveau déclarée et elle serait terrible et sans pitié.

C’était catastrophique, nous n’avions pas convoqué les plus grands personnages de la hiérarchie, mais il se trouvait là bien des membres de haut-rang, suffisamment importants pour que leur décès désorganise ou déstabilise les ordres et les églises. Si on supposait que tous ceux que nous n’avions pas pu contacter avaient subi le même sort, nous nous trouvions alors dans une situation désespérée. Nos ordres, nos églises et notre armée avaient perdu ses cadres, ses meilleurs hommes, sa colonne vertébrale. Une affreuse idée me revint alors, et les dignitaires ? Qu’en était-il des dignitaires ? On ne les avait pas prévenus pour organiser cette réunion secrètement, on n’avait pas essayé de les contacter et nous ne savions donc rien d’eux. Le pire était possible.

Je pris mon téléphone et basculai sur la puce cryptée. Je décidai d’appeler directement l’ange sombre. Pas de réponse. Je tentais le capitaine de sa garde personnelle que je connaissais bien. Pas de réponse.

J’en informai le membre de l’église Intemporelle, et lui conseillai de faire de même. Il appela le plus haut de tous les dignitaires qu’il connaissait et qui se trouvait en Autriche. Cette fois cela fonctionna, et il eut alors une conversation pour l’informer de la situation. C’était une bonne chose, l’église Intemporelle était la plus active et la plus influente des églises de l’organisation. Aucun des membres assassinés dans la bergerie ne lui appartenait, puisque ceux qui venaient à la réunion étaient arrivés en même temps que nous.

Le jeune garde ombre d’acier entra précipitamment dans la pièce :

— Je ne sais pas ce qui se passe, venez, j’entends des cris au loin !

Nous sortîmes tous précipitamment et après quelques secondes de silence nous commençâmes à distinguer des voix et des cris qui pouvaient correspondre à une altercation. Sans besoin de se concerter nous nous engageâmes en courant sur le chemin du retour vers la gare désaffectée. Après quelques minutes, nous tombâmes sur deux corps atrocement mutilés, des membres de l’ordre des Gardiens des Clés. Petit et gros, assez âgés, ils allaient moins vite que les autres. Ils avaient dû se laisser distancer et s’étaient retrouvés seuls à la merci de leurs assassins. L’hécatombe continuait. La seule solution, pour l’instant, était que tout le monde se cache en attendant d’en savoir plus. Nicolas téléphona à deux ou trois des personnes du groupe qu’on avait rencontrées à la gare désaffectée avant de se rendre à la bergerie. Ils étaient tout juste de retour à la gare. Nicolas leur expliqua la situation et leur intima l’ordre de disparaitre pendant quelque temps.

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