Les "j’aurais dont dû" rendent dodue
J’aurais dû mourir quand j’en avais encore le temps. Maintenant, c’est trop tard, des gens m’aiment. Wow. Erreur d’amateur, Emmanuelle. Je fais partie de leur vie à temps plein. Je suis importante dans leur paysage. Je suis une couleur unique, à laquelle on ne s’attend pas. Disparaître aujourd’hui serait égocentrique, égoïste… lâche.
J’aurais dû mourir quand je ne comptais pas, lorsque j’étais invisible, d’une importance mineure, rôle d’arrière-plan, bruit de fond divertissant. Avant de devenir un personnage principal et d’avoir ma série à moi, mes acolytes à moi, mes bruits de fond divertissants à moi…
J’aurais dû mourir quand j’étais encore jeune. Je suis usée jusqu’à la moelle, vieille avant de ne le paraître. Éreintée, épuisée. Et pourtant je cours sans courir, je m’agite sans agir, je suis efficace sans aucun fil.
Pourtant, je respire encore. Je survis encore. Je pense même… que je vis. Je suis vivante. Wow! Quelle erreur d’amateur, Emmanuelle. À toujours fixer le noir, à attendre ta dernière heure sans y croire, tu en as oublié de vivre, d’exister... D’aimer.
Mais il ne faut plus attendre, ma fille, car demain les rides pourraient venir et serait peut-être le jour où tu vas mourir avant ton temps. Mais qu’importe! Cours, ris, joue, brille! Ose te dévêtir de tes armures, vivre tes émotions au grand jour. Soi Toi. Et ceux qui t’aiment te suivront. Pour les autres et bien… ce n’étaient simplement pas les bons.
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