Chapitre 10
« Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. »
La voiture était maintenant en bas d’une montée depuis dix minutes. Gidéon était assis sur le capot, consumant sa cigarette tandis que les passagers s’offraient une sieste. Il était minuit et ils étaient en bas de l’ex-femme du médecin. L’homme avait récupéré des papiers dans la boîte aux lettres ouverte, il les feuilletait tout en crachant la fumée de sa roulée.
La ruelle était plutôt calme, éclairée d’un lampadaire fébrile et clignotant. Sa femme, Katia, résidait sur le versant d’une colline dans une maison à la sortie de Cagnes sur mer, juste avant la Gaude. Le médecin en était déjà à sa troisième cigarette, contemplant d’un air livide le flyer qu’il tenait en main : une création bâclée cherchant à diffuser un appel pour une manifestation contre les actions de la Pérennité.
Il interrogea les cieux d’un regard évasif, évitant de songer à son ancienne épouse qui l’attendait probablement. Il voulait se substituer à tout prix aux relents nostalgiques d’un amour éphémère et brisé. L’homme se brûla les lèvres en tirant sur une cigarette épuisée, il balança alors le mégot et se pencha dans l’habitacle de la polo pour augmenter le son de la radio. L’Apocalypse annoncée par Cigarettes After Sex retentit dans la voiture et éveilla le vieillard et l’enfant. Jérémiah s’étira comme un chat tandis que Théovald s’imprégna des sons comme s’il connaissait la musique.
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