Le voyage dura plusieurs jours. Gabriel s’était perdu dans les paysages qui défilaient par la fenêtre, dans un silence presque religieux. La route l’emmenait dans une région reculée, là où les montagnes se dressaient comme des murs contre le ciel, et où les villages semblaient figés dans le temps.

Il n’était jamais allé dans cette région auparavant, mais il savait, au fond de lui, que c’était là qu’il trouverait ce qu’il cherchait. Le bout de son propre voyage intérieur. Un chemin semé d’embûches, de secrets enfouis, mais aussi de réelles rencontres humaines qui allaient peut-être changer sa vie.

Le train s’arrêta dans une petite station, à peine plus qu’un point de ralliement au milieu de nulle part. Gabriel descendit et se retrouva face à un vieux port, où des bateaux de pêche, usés par les années, tanguent doucement sur l’eau. Une brume épaisse s’étendait à l’horizon, et la mer semblait aussi indomptable que l’âme de Gabriel.

C’est ici qu’il avait rencontré Clara pour la première fois, il y a plus de dix ans. C’est ici que son cœur avait commencé à se briser, et c’est ici qu’il espérait enfin se reconstruire.