À Ton Cœur Enneigé, Mon Rayon De Soleil.
J'ai passé un temps incertain à te regarder, entre les voilages suspendus à ta fenêtre. Quelques instants, tu dis ? Non. Probablement des mois, voire des années. Le sable ne s'égraine pas de la même façon chez-moi, c'est étonnant en réalité, crois-moi. Si trente minutes passent pour toi, des jours se succèdent ici. Maintenant, je suis là ! Face à toi, et j'en suis navré, vraiment. J'ai peur d'avoir oublié comment vivre sans te regarder dormir, laisse-moi faire encore un peu. Habituellement, je veille sur tes cauchemars, ceux qui te font te réveiller en pleurs chaque nuit. Je sais, c'est dur. Je les vois tes peines ; je les ressens tes peurs. Finalement, nous ne sommes pas différents tous les deux. Si tu as mal, si ton petit corps souffre, le mien aussi. C'est là tout l'intérêt de mon travail, je vis comme toi, je meurs pour deux. Oui, je prends ta place sans hésiter lorsqu'entre tes doigts elle scintille, cette atroce complice. Entre tes crises et tes sanglots, mes larmes coulent également. Mes cris sont les tiens, ta rage est la mienne. Oui, je sais ce que tu ressens. Je connais tes envies, celles que tu penses inavouables mais petit, la vie ne s'arrête pas aux barrières qu'ils forment face à toi. Si tu aimes alors fait-le pleinement. Si tu l'aimes, lui, alors chuchote-le au creux de son oreille quand tard la nuit il te parle du ciel et des étoiles qui brillent. Je sais, tu as peur mon pauvre petit cœur enseveli sous la neige. Je te comprends, l'existence est compliquée parfois, que dis-je..., souvent. Mais, ne te laisse pas avoir par les brumes de cet enfer, ouvre les yeux, regarde ce que je vois en toi. Face au miroir, observe ta beauté, tes yeux cernés qui pourtant me font me perdre dans un océan d'eau cristalline. Je sais, je n'ai pas le droit, moi, de t'aimer comme je le fais. C'est interdit dans mon monde, mais comment aurais-je pu ne pas succomber ? Regarde-toi, mon soleil, comme tu pétilles ! Tu n'en as pas conscience, voilà tout. S'il te plaît, admire-toi et vois, cette folie n'est pas la tienne. Je sais, oui, bien évidemment que je le sais, ton esprit est embrumé mais ne t'arrêtes pas là. Tu dois te battre, être plus fort que ceux qui te disent quoi faire ou quoi penser. Sois toi, c'est tout. Mon petit cœur, bat encore un peu. Pour toi, pour lui, pour moi ? Je l'admets, je ne devrais pas t'aider, je ne suis que celui qui t'ouvres les portes vers l'au-delà. Ta mort devrait pourtant m'être indifférente mais j'ai lu dans tes yeux. Oui, j'y suis parvenu, je sais qui tu es ! Moi, je te vois ! Non, prends sur toi, l'agonie n'est pas ce que je veux pour toi. Ne te fais pas souffrir si longtemps, je t'en prie. Cette nuit, la lune luit, ne la vois-tu pas ? Non, tes paupières se sont fermées mais je t'entends respirer. Ton souffle, je le sens encore, il est là mais c'est à toi de décider de la suite ! Je ne peux pas faire tout le travail à ta place, pardonne-moi, je ne peux pas décider pour toi. Entre ta détresse et ton désespoir, moi je suis là ! L'échafaud n'est pas encore bâti, continue ! Ne laisse pas les paroles injurieuses te salir de la sorte. Oui, mon petit cœur enneigé, je te donne un morceau de lune, pour égayer tes jolis yeux. Oui, je te donne un espoir, un demain, tout ce que tu désires en réalité, je peux. Oui, ça, je peux. Je sais, tu luttes, tu hurles, tu pleures mais petit, la vie n'est pas finie, pas encore.
Fais le bon choix, moi, je veux passer mes journées, mes nuits près de ta fenêtre, ne me prive pas de ta beauté.
Mon petit coeur enneigé, pour toi, voici mon rayon de soleil !
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