Roi du Crépuscule (1/2)
Ton sourire se fane lorsque fleurit le jour, je sais, la vie est dure parfois.
Dans un lever de soleil, ton âme chiffonnée s'affole dans une danse ténébreuse, meurtrière. Oui, le monde se réveille et ton esprit se meurt. Je sais, la douleur suinte de ta peau pâle et ton cœur se brise lorsque les flamboyants rayons effleurent ton épiderme meurtri.
Je déposerai à tes pieds, un présent inestimable brillant d'espoir, cajolant ton corps de tendresse pour un soupir inaudible. La lueur apparaîtra, dans ton regard ; entre mes mains, ton cœur bat, à moi, pour moi. Le feu du ciel réchauffe ton être qui pleure, qui crie ; je sais, tu es ce petit animal nocturne qui se balade dans l'obscurité du monde. La lumière te blesse, mais pour toi, j'éteindrai l'astre de chaleur pour ne faire vivre que le froid de la Lune. Polaire, sa beauté t'éblouit et la tienne soulage mes plaies. De mes doigts, je caresserai ta peau, jusqu'à frôler ton âme.
Ton rire se brise en gémissements lorsqu'apparaît le jour.
J'entends ta peine, elle résonne à mes oreilles. Appels aux secours, faisant défaillir mon palpitant qui bat, pour toi, à toi. Je sais, tu aimerais te perdre, la noirceur de l'univers te hèle. Profondeur démesurée, louanges effacées, je t'aime.
Je t'aime.
Pour toi, entre tes doigts, je déposerai les morceaux fêlés de ton âme ensanglantée. Je recollerai ton cœur blessé avec douceur et patience pour qu'il ne batte que pour moi, à moi.
Les rayons incandescents te brûlent l'âme et égratignent ton esprit affolé. J'étalerai sur ta peau, le baume de mes mots voluptueux pour effacer les maux qui mûrissent et ébréchent ton muscle qui m'aime.
Tu m'aimes ?
Je délaisserai ce monde que je connais sur le bout des doigts, pour créer notre réalité dans les ténèbres de la nuit. Je m'accommoderai de tes silences pour entendre tes murmures. Oui, je t'écouterai pleurer même lorsque tes larmes ne couleront pas, je serai là. Là, avec toi. Je panserai tes blessures en quelques baisers désirés.
Ton rêve s'endort lorsque né le jour.
Les plaisirs de la vie s'effacent et ton indifférence émerge dans un bain de sang qui affaiblit mon âme. Je cueillerai, pour toi, à toi, la plus jolie des roses sanguinolentes pour oublier les gouttes qui parsèment ton corps. Je t'apprivoiserai comme ce renard, mon petit prince, c'est pour toi que je dessine aujourd'hui. Une étoile dans les yeux, je respire la nuit pour vivre à tes côtés. Blancheur suffisante, la Lune nous éclairera pour absorber nos maux incompris. Je deviendrai ton phare, pour que jamais plus tu ne te perdes. Je sais, c'est insensé. Je t'aime, comme ça, pour toi, à moi. Je butinerai ta peau, me repaissant de chaque frisson pour annihiler les souvenirs ternes d'une existence malmenée. Je danserai pour toi, en toi, te faisant oublier les rugissements de détresse qui abîment ta gorge. Je t'aimerai comme ça, pour atténuer les marbrures douloureuses que tu infliges à cette peau que j'aime câliner. J'idolâtre ton corps et ton âme, ces chef-d'œuvres inachevés que je complèterai. Quelques teintes heureuses pour éclairer ton esprit isolé. J'effacerai le bleu du ciel, l'orange du soleil et laisserai les étoiles te guider jusqu'à mes bras ouverts, pour toi.
Pour toi...
Je chérirai chacune de tes failles en soupirant mon plaisir pour accroître le tien. Mes lèvres glisseront sur la peau tendre de ton cou. Dans l'obscurité, nos âmes ne feront qu'une ; nos corps dévêtus, enchevêtrés, je chuchoterai les paroles que mon cœur te susurre en aveux silencieux. Je sais, c'est incohérent.
Ton dernier espoir s'envole lorsque vient le jour.
Sous la pâleur lunaire, je t'ai vu. J'ai aperçu ta peine, ton chagrin ; j'ai admiré ta beauté torturée, si belle souffrance dans le néant de tes iris. Je t'ai voulu, c'est vrai, c'est égoïste peut-être. Je ferai de toi le roi crépusculaire de mon cœur épris. Tu scintilles de peine dans les ténèbres de la nuit ; mon amour meurtri, laisse-moi créer pour toi, à moi, ce temple de lumière. Je peux briller pour toi, pour nous, effaçant ainsi les zébrures de ton malheur. Laisse-moi être tien pour n'aimer que moi et ensevelir le chaos de ta vie passée. Je déposerai, à tes pieds, un cadeau inestimable pour profiter de ton plaisir muet. Je regarderai ton corps se cambrer sous mes doigts, me délectant de tes murmures qui omettent les pires fêlures. Je me délecterai de tes soupirs, me galvanisant de tes jouissances sous le voile de l'astre nocturne. Mon roi du crépuscule, je t'aime ainsi. Me laisserais-tu faire, encore ? Accepterais-tu ma présence dans le gouffre de ton infortune, toujours ? Laissons-nous emporter, mon petit prince chagriné, dans les volutes de nos désirs distillés. Je serai pour toi, à toi, le gardien de ton cœur amoché.
Ton sourire se fane lorsque se lève le soleil, j'oublierai le jour pour vivre la nuit. Je danserai sous la Lune pour t'aimer plus fort. J'enlacerai ton corps pour faire battre ton cœur, pour moi, à moi.
Je t'offrirai mon âme, pour toi, à toi.
Laisse-moi t'aimer, s'il te plaît.
Laisse-moi t'aimer, encore un peu.
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