Roi du Crépuscule (2/2)
Mon prince de l'ombre, aujourd'hui j'ai rêvé de toi. Oui, je vis la nuit désormais, ne l'oublie pas. Dans mon sommeil, baigné par les rayons orangés du soleil, j'ai aperçu ta douleur. Sous mes paupières closes, ton visage est apparu. Il n'y a pas plus beau moment que lorsque dans mes songes, ton image se dessine. Enfin, rien ne surpasse les instants passés à tes côtés dans l'obscurité de la nuit.
Je sais, tu n'apprécies pas que je te conte des histoires qui parlent du jour, toi qui fuis la lumière comme si ton existence était menacée. Mon roi du crépuscule, assieds-toi un instant, pour moi, à moi, et écoute ces quelques paroles. Elles te sont destinées, tout comme mon cœur qui pulse pour toi, à toi.
À toi...
J'ai dévoué, des années durant, mon temps à la beauté qui s'éclaire lorsque l'aurore arrive. Tu le sais, n'est-ce pas ? Ne t'inquiète pas, cela est désormais révolu, je danse face à toi lorsque la Lune nous réjouit de son clair-obscur. Dans ce film, défilant dans mon esprit endormi, j'ai tendu la main vers ta joue humide de sanglots. J'ai recueilli tes larmes, tes maux, pour déposer sur ta peau, un baiser éternel. Tu entends ? J'ai embrassé ton âme pour apaiser la mienne, à moi, pour toi, mon roi.
Mon roi...
Lorsque la nuit s'efface, que vient le matin et que tes bras me sont arrachés, mon cœur hurle de désespoir. J'aimerais pouvoir, entre les étoiles et les nuages faits de bulles de savon, te faire tendrement l'amour, encore. Oublier, dans un délice, les graines du désarroi semées ici et là, pour ne planter uniquement, que des roses parfumées de mes sentiments. Dans ta poitrine pâle, qui vibre, qui vibre, je déposerai le joyau de mon bonheur pour apaiser ton malheur grandissant.
Je sais, le jour te brûle la peau et mes doigts, en caresses, tendresse, effaceront les traces douloureuses de ta peine. Pour toi, à toi, j'attraperai mon pinceau et confectionnerai le plus beau des tableaux. Il sera à ton image, peint de ta magnificence éblouissante et de ton atroce souffrance. Dans un souffle, mon petit prince, à moi, pour toi, je chuchoterai les plus douces paroles, apaiserai ton cœur ensanglanté et recueillerai sur le bout de mes lèvres, tes soupirs de plaisirs. Veux-tu, ma beauté, accepter mon présent et vivre avec moi ? Veux-tu, mon bel amour, sourire pour moi, à moi, et me ravir de tes désirs ?
Je l'admets, je t'ai aimé en quelques secondes à peine. Il m'a fallu, une simple respiration, pour m'éprendre de toi. Et toi, m'aimes-tu de la sorte ? Tes yeux, lorsqu'ils se posent sur moi, font battre mon cœur en pulsations amoureuses, pour toi, à toi. L'étincelle qui se niche dans ton regard, lorsque brille notre resplendissante amie, me dit que oui. Alors, je prie, le jour. Je prie, pour que ton univers fait de noirceur m'enlace à jamais et effleure mon âme pour l'éternité. Pour moi, à toi, aime mon coeur et chéri mon corps. N'est-ce pas là, le plus doux des péchés, mon prince crépusculaire ? Je t'aime.
Je t'aime.
Dans la nuit, ta jouissance résonne lorsque doucement, je m'offre à toi. Dans un écho, tes gémissements se mêlent au silence de l'ombre et font chavirer mon cœur, pour toi, à toi. Je soufflerai sur les braises de ton plaisir, jusqu'à ce que naisse la plus sincère des déclarations. Je sais, c'est difficile pour toi de me laisser t'aimer, pourtant, lorsque je te vois, mille et une splendeurs apparaissent sous mes yeux. Je désire tes baisers, quémande tes caresses, réclame tes pleurs pour sécher tes larmes. Je soupire de joie, chante pour toi, à toi, souffre avec toi, pour nous.
Pour nous...
Donne-moi la main, mon roi du crépuscule, toi qui disparaîs lorsque le jour se lève. Comme effacé, ton sourire s'échappe et blesse mon âme. Donne-moi la main, mon prince chagriné, toi qui meurs lentement lorsque naît le jour. Comme bouleversé, je peins ton rire, sur une toile d'amour. Donne-moi la main, mon roi de l'obscurité, toi qui dans un murmure souffle la plus triste des blessures. Comme anesthésié, je me repais de tes plaies que je tente de panser. Donne-moi la main, mon prince aventurier, toi qui m'enlace passionnément pour m'avouer tes sentiments en un silence hurlant. Comme amoureux, je déposerai ma vie entre tes doigts alanguis, pour que jamais tu n'oublies... pour toi, à moi. Jamais tu ne l'oublieras, que je t'aime comme ça, n'est-ce pas ?
Promets-moi, mon amour blessé, que tu m'aimes aussi, comme le fou que je suis.
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