L'ALPHABET
Avant toute chose, posons, derechef, les bases et les fondamentaux !
a
e s’est regardé dans le miroir d’une flaque de chemin, où il s’est inversé. Narcissique à souhait.
« Miroir, ô mon beau miroir, dis-moi que je suis la plus beeelle ! »
« AAAaaah mais oui que tu l’es ! », aurait-il répondu.
b
— b est au d ce que p est au q (« la b.d du pq !? ». « Mais nooon, tsss ») par réflection horizontale.
— b est au p ce que d est au q par réflection verticale.
— b est au q ce que d est au p par double réflection cumulative (verticale + horizontale).
Le tout suite à un excès de réflexion.
« Bizarre ton bordel ! ».
c’est – ç - c
La création du C n'est pas encore prouvée et divise les théoriciens.
- Les uns, simplificateurs, n'y voient que la moitié d'un x minuscule, dans sa graphie d'antan : lorsqu'on écrivait encore cette lettre en accolant deux c dos à dos, le second inversé au premier, comme deux amis fâchés.
- Les autres l'accusent d'être à l'origine de la cédille et de n'avoir été crée que dans ce but secret, demeurant orphélin de cédille par la suite, une fois qu'elle lui fut retirée.
- Puis, les plus prodigieux en font un ''c'est'' originel contracté à l'extrême, compacté au point d'en perdre ses trois autres lettres, l'apostrophe avec. Puisqu'il nous en reste la phonétique intacte.
N'espérons plus un avis tranché et optons pour l'option qui nous enchante au mieux.
d
(Voir à la lettre b)
e
e serait le résultat d’un a narcissique. À moins que ce ne soit l’inverse...
F
Un Fichu Forcené a Foutu un coup de Fusil dans la patte du E...
Forcé de constater que ce dernier a survécu, en Fait. Fragile mais pas Foudroyé.
G
Quand le tOit perché d’un O clOcher circulaire s’est pris un bOulet de guerre, lOrs d’une bataille dOnt On taira le nOm par sOucis d’anOnymat, il en est resté un Grenier GriGnoté du dedans, Grisâtre, Grincheux, GoGuenard : enGouffré de pluies et de vents, privé de son Glorieux Glas de naGuère.
« Ô tristesse et désespOir ! »
H
Tous les barreaux d’une écHelle Historique, sauf un, dit-on, auraient été abattus par la Hache d’un Hostile personnage Hérétique.
Un Huguenot peut-être.
i
La naissance du i est d’une simplicité implaccablement inoubliable, qu’il serait impardonnable de ne pas révéler. Alors voici pour vous son histoire contée !
Alors qu’un optimiste-positiviste invétéré disait « oui » à tout-va, à toutes les sauces, inébranlablement à longueur de journées, – du genre qui ne sait voir que le verre à moitié plein –, il croisa pour son plus grand malheur le chemin furibond de son parfait contraire : un pessimiste-négativiste – du genre qui ne sait voir que le verre à moitié vide. Et c’est celui-ci qui, ivre de colère, assoiffé de vengeance, aveuglé par sa jalousie, lui fit comprendre un peu trop rudement que seul le « non » était une valeur sûre à laisser prospérer sur ce monde.
C’est pourquoi, depuis ce jour funeste, toutes et tous voient errer, par tous les pays, dans tous les dialectes, un triste « oui » privé de ses deux premières lettres que le « non » lui aura retiré dans son élan de fureur. Ainsi naquit le i, survivant dés lors, impérissable, tenace, en des mots de toutes sortes afin de venger à son tour, mais d’une toute autre manière, les maux qu’il dût endurer durant les siècles de son amputation.
À moins que le i grec (Y) soit pour quelque chose...
J - j
Un j n’est pas moins qu’un i auquel on a suspendu un lest à la base, un peu trop longtemps et qui, sous son poids, a fini par s’étirer, s’allonger, naturellement vers le bas.
K - k
Le cas du k n’est pas nécessairement K-tastrophique ni une K-lamité in-K-alculable à dis-K-alifier dans sa K-atégorie. Il serait calqué, par catapultage charismatique, sur le « ch » archaïque par la suite endurci et dit-on par la faute de Ronsard…
À moins qu’il ne soit qu’une conséquence bretonne de l’antiquité tardive durant le haut moyen-âge (Ker et compagnie).
Cela mérite probablement une étude approfondie d’étymologiste expert et professionnel.
Quoi qu’il en soit : onzième lettre de l’alphabet.
l - L
Belles et les deux ailes ouvertes dans le dos, elles se tiennent droites comme un if dressé sous le ciel éternel.
M - m
Qu’on l’aime ou le déteste, m est la conséquence immédiate d’un n dupliqué, dont le doublon fut accolé à son modèle originel. En somme un double n.
N - n
La haine n’a pour originalité que d’être l’inversion de son contraire : l’amour.
Stupéfaits de constater que le dédoublement du n en m aura engendré l’inversion de l’amour en haine.
O - o
Les eaux de tous les cieux, les hauts de tous les bas et possiblement un trou fait quelque part.
P - p
« Putain, ça Penche... », « ...on voit le vide à travers les Planches ! ». Nous a chanté l’ami Souchon.
Introduction purement anecdotique, puisque chacun sait désormais qu’il n’est que le reflet horizontal du q, vertical du b et combiné du d. (Voir explication compète à la lettre b).
q - Q...
...comme Québec, Qatar, Quolibet, Q.C.M et Q.I.
Et autres mots éventuels qui ne soulèvent aucune Question, ne se Quémandent pas ou s’obtiennent par Quête.
Sinon voir aussi à la lettre b.
r : R
Ce résidu de restes condamnés au rien s’est refait une santé, fait ravaler la façade, remis sur pieds… puis, au terme de sa remise en forme il nous est Revenu dans une Renaissance Reluisante et Resplandissante de majuscule Royale, Revigoré.
SSSsss
Ccce Serpent Si Sournois des SavanneS SauvageS, qui Sillonne, Stoïque et Sordide, en tout Sens Sur le Sol Savonneux du Salon Salonique, me SuSurre, Strident, en Silence pourtant : ccceS ServitudeS SiniStreS deS SolitudeS StérileS Sont iSSueS, je l’atteSte, de mon Sein Sérupeux, Séducteur, Souverain et la preuve Sans conteSte de ma Suprématie Scintillante. N’eSSSt-cccce pas ?
t - T
Tous les t du monde se seraient donné rendez-vous sur la croix du Christ, sauf bien entendu ce Tau récalciTranT (parce que grec, on suppose) : parTicule élémenTaire de masse à charge élecTrique négaTive, ou croix de sainT AnToine.
u
« Un u n’est toujours qu’un v » – aimait à se répéter le romain de l’empire, dans sa litanie auto-conVaincUe. Inspiré, à n'en pas douter, des latrines, des fossés, des cuves ou des tonneaux scindés en deux.
A moins que Uter Pendragon y soit pour quelque chose...
V - v
Le v fut donc au romain ce que le 5 fut au V :
une autre lettre (u) et un chiffre.
W - w
V ayant subi le même sort que le n avec le m :
duplicata auquel on a accolé le doublon.
D’où l’improbable compatibilité sonore entre wagon (vaguon) et waterpolo (ouatèrpolo),
w.c (vécé) et water-closet (ouatèrclozète)...
Par exemple.
La faute, on peut le supposer, au gouffre qui sépare le Français de l’Anglais donc le Gaulois du Germain.
XXX
Que l’obsédé sexuel, avide de pornographie, retienne sa joie en arrivant à cette lettre !
La correspondance du X avec l’objet des désirs assouvis (Croix de saint André dans la salle des tortures) ou phantasmés (Pornhub) étant autant improbable que celle qui aurait fait de Jésus le ''toy'' sexuel de Marie-Madeleine.
Le véritable X est bien entendu la réunion par la pointe de deux v identiques – le second inversé au premier.
On voit mal de ce fait quel plaisir libidineux pourrait naître de deux lesbiennes ou homosexuels placés dos à dos durant leur ébat.
Sinon référence de tailles vestimentaires pour gabarits moyens, grassouillets ou massifs :
X – XL - XXL
Y
Il serait injustement faux et mensonger d’oser affirmer que tous les i du monde sont grecs.
C’est pourquoi ces derniers ont eu l’impérative nécessité de s’en approprier un bien à eux, qui ne soit de personne d’autre, pour leur propriété particulière, inimitable et sous scellé de copyright, inviolable et sous aucun prétexte...
Ainsi donc nous vîmes apparaître des Yeux, des Yaourts, des Yacks, des Yourtes... et toutes autres sortes de choses plus ou moins incongrues, pas même grecques, en vérité uniquement émergées d’un simple Upsilon – voyelle d’un alphabet fort compliqué.
Sûrement la faute à l’empire romain d’orient...
Z
Zorro est arrivé !
Fin de l’Aplha bête.
Hic
2023
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