Essai 4
Dans leur raide mouvement
Eternel et stérile
Les jolis petits chevaux
Caracolent allégrement
A leurs sabots,
Quelques épines
Adroitement fichées,
Blessent le voyageur
Imprudent
Egaré dans la mouvance
Des chemins invisibles
De son esprit
Feux follets
Tour à tour démantibulés
On les voit qui pensent encore voyager
Vers une fabuleuse destination
Virevoltant à égale distance
Vers le destin commun du monde
Mort et usure
Mors et fêlures
Leur innocence silencieuse
Chavire les menottes charnues
Qui cherchent dans leur cou de velours sombre
L'odeur de foin des grands chambardements
Alors qu'au son des violons
Voici les cavalcades d'un autre âge
Les petits chevaux
Poursuivent leur route
Sans âme ni conscience
Ignorant que leurs fiers cavaliers
Depuis longtemps ont oublié leurs songes
A la nuit tombée, sous la toile aux couleurs passées
L'homme attentif
Peut les entendre fulminer de leurs naseaux d'acier
Dans la vapeur des premières buées d'automne
Iris fixes, billes d'acier
Muscles douloureux d'avoir tant rêvé.
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