Essai 5
Dans l’oubli de l’été déjà trépassé
Aujourd’hui
Grand tapage.
C’est le vent fou, le vent gourmand
Qui fait claquer bien haut le drap de toile bleue
Et arrache les linges trop négligemment attachés
Mélangeant les haleines des plantes odorantes
Aux odeurs des étiers asséchés.
Repliée dans la cuisine j’écoute.
Les volets grincent sur leurs gonds
Tout s‘arc-boute
On se croirait pleine mer.
Au bois des portes agglutinés
Seuls innocents
Les escargots somnolents attendent l’automne
Ça chambarde un peu plus fort.
C’est le vent qui s’entête à vouloir mettre tout pêle-mêle
Mèches folles yeux aveuglés
Les vitres tintent et frissonnent
Mon cœur tressaute aux coups du sort
Redoutant les souffrances à venir
Dans l’extrême agitation qui s’est emparée de la maison
Un reste de ta voix résonne entre les murs
Tu t’es cru fort, l’as clamé bien haut
Mon bel amour,
Le vent semble t’entendre encore
Et ralentit sa course
Je respire un peu moins vite.
Pourtant, sur la chaise
Au creux de ta chemise abandonnée
Là, entre les deux os, une tache ronde.
Elle souille ton vêtement
C’est une simple tache.
Une tache inaperçue,
Une tache qui se cache
Et que je n’ai jamais vue.
De fait, je n’arrive pas à l’identifier
Le vent la soulève
Respiration régulière
Gonfle et dégonfle
La tache
S’essouffle.
Je prie pour elle
Trace de ta fragilité
Et j’attends ton retour.
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