Perdu dans un forêt profonde

Depuis plusieurs années, ou quelques secondes.

Cela ne m'était égal, pour vous dire franchement.

Nul effroi ni désespoir dans mon coeur,

Juste une douce mélancolie me faisait office d'âme soeur,

Continuant de me maintenir vivant.

Et à me faire errer,

Dans ce lieu vicié,

Que seule la Lune daigne éclairer,

De temps en temps...

Jusqu'au moment où, derrière un arbre,

Une lueur douce et agréable

Défia mes yeux habitués à une vision âpre.

Elle pris peu à peu une forme palpable.

Beaucoup de malice et de vivacité,

Pour faire court, je croisai une fée.

Du moins, je dois me contenter de cette conclusion.

A peine eus-je le temps de l'observation,

Qu'un superbe geste de sa part

M'arracha un précieux bien, dans les règles de l'art.

Touché dans mon orgueil, je la poursuivis, courroucé.

A travers un chaos végétal, je courus, hargneux et intrigué.

Le coeur battant la mesure, je souris, amusé.

Je crus m'être attaché

Presque déçu, je l'acculai.

Admettant sa défaite, elle abdiqua.

Rendant mon bien, je l'observai.

Un bien joli minois se dévoila.

Mais un rire plein de malice éclata.

Et dans le noir elle s'en alla,

Me laissant pantois.

Dautant plus qu'autour de moi,

La familière forêt ne fut plus là.

Une aurore dévoilant un chemin me surpris,

M'attirant avec une douce lumière, sucitant l'envie.

Ainsi j'eus une direction, mais avant de partir,

Je me retournai une dernière fois.

Elle était là, en face de moi.

Un adieu tacite se grava dans nos souvenirs.

Je repris la route, pour combien de temps?

Je ne veux pas le savoir, et tout en avançant vers le levant

Je connus enfin le plaisir d'aller de l'avant.