Chapitre 51

7 minutes de lecture

Bon, cette fois on arrête les conneries ! C'est bien trop mignon tout ça ! Ceux qui connaissent mes textes retrouveront mon goût si particulier pour l'hémoglobine et l'horreur, les autres... heu... bah vous êtes prévenus ! x)

ça va ch*er des flammes carrés !

Ce weekend, j'essaie de boucler ce roman et de vous offrir une version pas trop moche à lire !

Bonne lecture ! :D

* * *

Elle identifia rapidement Rafael, Adrian ainsi qu’Alexandre, son cœur se serra légèrement en croisant son regard. Elle avait espéré qu’il ne soit pas mêlé à cela. Elle reconnut également Thierry et s’étonna de ne pas voir Joaquin. Les autres étaient d’illustres inconnus dont elle se contrefichait. Entrant à sa suite, Maxime se dirigea vers son père, le prenant par le bras.

— C’est qui ça ? tonna un vieil homme au milieu de la pièce.

L’odeur du sang, plus forte que jamais rendait le contrôle difficile pour Océane. Sa part animale était prête à bondir et déchirer la gorge de tous les hommes présents. Car finalement, le seul dragon ici, c’était elle. Eux ? Des êtres inférieurs qu’elle se ferait un plaisir de remettre à leur place.

Une autre porte se trouvait à l’autre bout de la pièce et il ne faisait aucun doute que sa famille se trouvait de l’autre côté.

Avec beaucoup de précaution pour ne pas céder à ses pulsions, elle s’avança vers le vieillard.

Ça, dit-elle d’une voix doucereuse, c’est la dragonne dont vous avez enlevé la famille. Ça, c’est la mort assurée pour vous tous si vous ne me la rendez pas tout de suite !

L’homme eut un rire gras, un rire sans joie. Rapidement imité par d’autres. Il se redressa dans son fauteuil pour la fixer, lui crachant ostensiblement la fumée de son cigare au visage.

— T’as de beaux yeux dorés… J’ai très envie d’avoir les mêmes… Alors, peut-être te rendrai-je ce qu’il restera de ta famille.

— Abuelo, plaida Maxime, laisse les partir. Ça n’en vaut pas la peine.

L’intéressé adressa un regard meurtrier à son petit-fils.

— Toi, reste à ta place ! J’ai encore la force de te mettre une correction !

Il reporta son attention sur Océane qui fulminait.

— On est une petite dizaine ici, dont certains armés…

Elle suivit son regard derrière elle, un des hommes s’était relevé, arborant fièrement une ceinture épaisse dotée d’une arme rangée dans son étui.

— Et toi, t’as rien à part tes yeux de chat. Alors déguerpie avant que je change d’avis !

— J’appellerai la police, la gendarmerie ! menaça gentiment Océane, leur offrant une dernière chance de replis.

L’homme armé dans son dos ricana.

— T’inquiète pas, ma petite chatte. On est déjà au courant. Le fait est que c’est courant pour les ados un peu difficiles de fuguer sans laisser de traces, ça arrive tous les jours. Ce qui est triste dans ce genre d’histoire, c’est quand on retrouve la grand-mère et sa petite-fille dans une voiture carbonisée après avoir fait plusieurs tonneaux. Les vieilles Renault 21 sont malheureusement connues pour prendre feu quand elles sont mal entretenues…

Si elle n’avait pas eu son dragon prêt à le déchiqueter, elle aurait été glacée par son regard.

— Maintenant, c’est toi qui choisis, ajouta-t-il calmement. Soit tu pars sans faire de vagues, soit tu seras assises à l’arrière, à côté de ta petite sœur.

Certains des hommes présents gloussèrent ou approuvèrent sa proposition.

Un cran de contrôle sauta dans l’esprit d’Océane qui commença à s’avancer vers lui, c’est alors que la porte du fond s’ouvrit. Joaquin et Paulo en émergèrent, s’essuyant chacun les mains dans un torchon écarlate. Le peu de temps où la porte fut ouverte, des gémissements ainsi que des pleures lui parvinrent.

L’aîné des Jorique la vit, il lui adressa un franc sourire.

— Oh ! Salut mistinguette !

Un autre cran sauta.

En une fraction de seconde, elle se retrouva devant lui, les doigts plantés dans sa gorge, autour de sa trachée. Elle tira brusquement, le transformant en une fontaine sanglante. Paulo s’écarta aussitôt d’elle, paniqué. Lorsqu’elle se tourna, plus personne ne gloussait, plus personne ne lui donnait de petits noms condescendants. À part Maxime qui luttait toujours pour faire partir son père, tous la regardaient avec terreur, réalisant la terrible erreur de jugement qu’ils avaient commise.

L’homme armé bougea en premier. Trop lent. Avant qu’il ne dégaine, elle lui brisa un bras, puis l’autre. Mais le temps qu’elle s’occupât de lui, un autre homme s’était placé derrière elle. Elle esquiva de justesse le coup sur la tête, mais il parvint à frapper son dos avec une épaisse bouteille en verre. Océane se retourna, enragée par la douleur, et lui fracassa le bras avant de s’emparer de son arme pour l’écraser sur son visage. La violence du choc le projeta en arrière, le visage ensanglanté, déformé par le coup. Aucun gémissement ne s’échappa de ses lèvres, pas même un souffle.

Elle recula contre le mur, la bouteille serrée entre ses doigts. Sans compter Maxime et son père, huit hommes se dressaient face à elle. Adrian hésitait, le regard vers la porte. Sept adversaires, alors.

Malgré sa force et sa vélocité, son corps restait fragile : son dos lui faisait terriblement mal. Masquer la douleur devint vite difficile.

— Dernier avertissement, annonça-t-elle d’une voix gutturale. Dégagez ou vous finirez comme Joaquin !

Elle croisa le regard de Maxime et le fixa, le message était clair : pars maintenant où je ne réponds plus de mes actes. Il hocha la tête et tenta une fois de plus de faire entendre raison à son père, mais le regard de ce dernier ne cessait de fixer tantôt la dépouille de son frère, tantôt sa meurtrière.

— T’es peut-être forte, mais t’es pas invincible, cracha Paulo.

— En ce qui me concerne, je me ferais une joie de prélever tes jolis organes, ajouta Thierry d’une voix calme, mais menaçante.

Les menaces ne l’effrayaient pas. Elles nourrissaient la bête. La seule chose encore humaine en elle, c’était son apparence et celle-ci commençait sérieusement à la gêner. Sa peau, trop étroite, la démangeait, l’irritait. Ses os étaient douloureux, comme prêts à éclater.

Face à elle, les hommes se resserrèrent en arc de cercle, sûrs de leur nombre. Océane, elle, éclata de rire. Un rire rauque, incontrôlable.

C’était maintenant ou jamais le moment de tester sa théorie.

Hilare, elle arracha son chemisier, fit glisser son pantalon. Un silence tomba sur la pièce. Les premiers regards se figèrent, entre incompréhension et malaise. Mais d’autres… D’autres osèrent la regarder avec lubricité, leurs yeux glissant sur sa peau nue avec une avidité dégoûtante. Un rictus hautain effleura ses lèvres.

Sans ciller, elle se débarrassa de chaque tissu, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’elle. Juste elle et la faim ardente sous sa peau.

D’un geste tranquille, elle s’empara de la bouteille rangée dans son sac. Puis du briquet.

— Qu’est-ce qu’elle fabrique ? murmura Alexandre.

Rafael fut le premier à comprendre.

— Ne fais pas ça, Océane !

Sans se départir de son rire hystérique, elle lui présenta son majeur avant de vider le contenu de la bouteille sur son corps. Une puissante odeur d’alcool à brûler envahit la pièce.

Maxime s’avança en hâte, complètement paniqué.

— Océane, non !

Elle croisa son regard.

— Fuis ! lui ordonna-t-elle dans un grognement guttural.

Elle relâcha tout contrôle, abandonnant son humanité au même titre que ses vêtements qui jonchaient le sol. Elle alluma le briquet collé contre sa poitrine, embrasant son corps dans un vif éclat de chaleur et de lumière.

La stupéfaction pétrifia les hommes autour d’elle. Puis, dans un chaos erratique, ils s’agitèrent, cherchant un moyen d’éteindre le feu. Mais la panique se mua en pure terreur lorsqu’ils réalisèrent qu’au lieu de s’effondrer au sol, les flammes grossissaient de manière anormale, monstrueuses, léchant le haut-plafond de la pièce.

Le grand-père Jorique finit mettre la mains sur un extincteur. Il visa et pressa la gâchette, noyant le feu sous une épaisse poudre blanche. Quand le nuage se dissipa, sa mâchoire tomba face à sa vision.

Une créature immense, cuirassée d’écailles grisâtres, repliée sur elle-même.

Avant que nul ne puisse réagir, celle-ci se redressa et referma ses crocs sur le crâne du vieillard. Un craquement sinistre résonna. Comme un fruit trop mûr, sa tête explosa entre les mâchoires de la bête. Son corps s’effondra, jeté comme un déchet par-dessus l’homme armé, qui ne pouvait que pleurer de terreur.

Réalisant qu’ils n’avaient aucune chance contre elle, les survivants se précipitèrent sur la sortie, luttant pour s’échapper. Mais la bête n’avait aucune intention de les sortir d’ici vivants. D’un violent mouvement de queue, elle balaya la moitié du mobilier contre la porte, barrant son accès. Puis, sans une once d’hésitation, elle déversa un torrent de flammes.

Thierry et deux inconnus se consumaient à quelques mètres d’elle, mais c’est un autre homme qui attira son attention : Alexandre.

Son corps, indemne de la moindre brûlure, était une insulte à sa colère.

Un grognement sourd résonna dans sa gorge tandis qu’elle s’avançait vers lui, prête à corriger cette aberration.

Mais un son l’arrêta.

Des gémissements.

Puis un parfum métallique, insupportable.

L’odeur du sang sacré.

Un sang qui n’aurait jamais dû couler.

Famille.

Une étincelle d’humanité refit surface dans le cœur du dragon.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Pattelisse ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0