Partie II : Renaissance (2/3) [Premier jet]
/ ! \ Premier jet. Le texte sera modifié sous peu pour une réécriture. Il y a des chances que ce soit bancale
Meyer confirma une nouvelle fois puis les deux survivants progressèrent jusqu'au bout du couloir. Trop précipitamment puisqu’une rebelle embusquée fit sauter la cervelle de Gunther au passage d'une porte et manqua de peu de toucher Aria. La commandante s’arrêta contre la paroi du mur tout en se jetant en arrière, au sol, pour éviter la rafale. La rebelle, sûrement non expérimentée, semblait ne pas avoir compté ses balles pour commettre ce meurtre et avait percé le mur à hauteur de taille avec son chargeur entier sans montrer de grande précision. Instinctivement, Aria roula, dès qu’elle entendit les mouvements paniqués du soldat qui tentait de recharger, dans le chambranle, et la cribla de quelques munitions sans lui laisser plus de temps. Elle rattrapa sa mallette et abandonna les deux corps agonisants tout en rechargeant son arme. Sa mission était plus importante que de tenter de sauver futilement le major dont le sort lui paraissait déjà scellé. Elle se rua prudemment vers l’ascenseur. Il ne faisait aucun doute qu'une installation aussi importante resterait alimentée malgré les dommages causés aux infrastructures extérieures.
Au croisement du couloir menant à l’élévateur, après un coup d’œil furtif, une nouvelle rafale de balles vint l’arrêter dans son avancée, la forçant à brusquement à se mettre à couvert.
Après avoir repris son souffle et déposé sa mallette sur le côté, elle comprit des discussions échauffées qu’il s’agissait de deux hommes. Elle jura entre ses lèvres, attrapa sa grenade à fragmentation, retira la goupille après avoir pressé la cuillère et la lança de toutes ses forces vers l’ennemi après avoir relâché la première une bonne seconde. Elle plaqua ses mains contre ses oreilles et recula de quelques pas. L’explosion sourde embruma tout de poussière.
Elle ne perçut plus que les gémissements d’un seul des hommes. Sans attendre, elle s’engouffra dans le passage brumeux, arme dans ses mains, tout en vidant la moitié de son chargeur vers la position où elle pensait trouver ses ennemis pour supprimer toute tentative de réplique de potentiels survivants. Elle se mit à couvert dans le deuxième encadrement de porte qu’elle rencontra. Elle attendit encore quelques secondes et jeta un coup d'œil furtif vers l’ascenseur pour se rendre compte, sa vision s’éclaircissant, que l’un des assaillants était mort sur le coup et que l’autre bougeait encore, rampant de ses dernières forces vers son allié dans une agonie insupportable. Les balles filèrent dans l’air. Elles creusèrent silencieusement des sillons dans le nuage de poussière pour mettre fin aux jours de cet homme en sursis dont le comportement serait trop imprévisible à ses yeux. Deux autres balles s’écrasèrent contre le crâne de son camarade. Un mort devait être vu mourir. Elle avait expérimenté dans cette guerre bâtie sur une volonté d’extermination réciproque, trop de perte inutile dû à un élan de pitié, d’humanité ou du fait de fausses certitudes. Sans plus attendre elle récupéra sa mallette, et se précipita vers son objectif. Elle ne put s’empêcher de détourner le regard de ses victimes lorsqu’elle passa à leur côté. L’un des deux, celui qui avait pu ramper, était bien trop jeune pour combattre, il ne devait même pas avoir la quinzaine et des larmes dégoulinaient de son regard, son visage transit par la peur et la terreur à l’idée de sa mort prochaine. Un frisson parcourut l’ensemble de son corps et elle s’en mordit la lèvre jusqu’au sang. Elle avait beau avoir combattu sur une multitude de front, abattre de simples civils à peine rompus au combat et aussi peu équipés l'affectait plus que ce qu’elle aurait accepté de le concevoir.
En s’approchant de l’entrée de l’élévateur, elle constata que ses deux victimes avaient tenté de prendre le contrôle du système de sécurité en vain. Elle remit rapidement tout en place et procéda au scan de son iris.
Elle entendit alors les pas pressés, probablement de rebelles attirés par le fracas des armes. Tout en se tournant rapidement pour visualiser le croisement d’où ils allaient surgir, elle plongea dans l'ascenseur qui s’ouvrait. Elle se plaqua, arrière contre terre et dos contre la paroi de droite, à demi couchée, pour éviter des projectiles qui éclatèrent à quelques dizaines de centimètres. Tournant la tête vers le la paroi opposée, elle détailla les trous béants laissés par le passage sur le métal des munitions. Son thorax dénotait une respiration difficile, anxieuse, paniquée. Elle se retrouvait désormais seule. Martelant le bouton, la porte de l'ascenseur se refermait enfin alors que les balles continuaient de filer dans sa direction. Elle sentit une grenade détoner, couvrant tout autre bruit. Celle-ci l'avait manqué de peu, elle avait rebondi sur les portes qui se refermaient avant d'exploser et de créer une importante secousse. Elle était sauve.
Aria se demandait comment ils avaient pu rappliquer aussi vite dans ce bâtiment qui n’offrait aucune position stratégique sur la place et d’où la communication était impossible. Les environs devaient être infestés.
Elle chassa ces pensées une fois en bas car tout devait aller vite. Il était sûr qu’elle serait désormais traquée par tout moyen. Elle bloqua l'ascenseur en détruisant son système électrique d’une série de tir et bloqua la fermeture de la porte avec différents meubles. Elle scruta ensuite la seule issue, couloir menant à une salle sombre. Elle était à peine éclairée par des lumières de secours et parsemée de quelques cadavres sur des chaises et au sol qui s'étaient donnés la mort dans la salle de contrôle. En quelques enjambées elle s’approcha d’un bureau central où elle ferma les yeux d'un jeune homme qui la fixait, livide, un trou béant traversant de part en part son crâne, les bras pendant sur son fauteuil et un pistolet qui lui, gisait au sol. Posant son corps par terre en retenant une expression de dégoût du fait de la puanteur naissante dont elle ne s’était jamais habituée, elle poussa ensuite cette chaise ensanglantée sur le côté pour prendre place devant un ordinateur. Un compte à rebours avait été lancé pour que tout se réduise en fumée. Les lâches avaient fui, les quelques courageux avaient perdu espoir.
Elle ouvrit la mallette et en sortit le terminal de connexion quantique qu’elle déposa sur une zone carrée qui se mit à scintiller au contact de l’appareil. Une interface holographique apparut et après quelques manipulations, toutes les lumières principales se rallumèrent et elle put apercevoir le mastodonte qui gisait là, sous la place, derrière des vitres épaisses. Le Rédemption, trônait ici, majestueux. Après avoir désactivé le flux d’électricité de l’ascenseur, elle se dirigea vers le titan d’acier pour poser sa main sur une vitre qui les séparait et contempler sa splendeur, l’engin lui paraissait alors vivant.
Un tube d’acier immense, elle l’estimait à vue d’œil d’au moins cent mètres.
Ce n'était qu'une partie de la machine mais déjà des émotions s'éveillaient en elle. Alors qu’elle perdait du temps, ébahie par ce spectacle, une voix forte résonna à travers l’acier de la structure et lui fit reprendre ses esprits. Le son était difficilement audible et des tirs se faisaient entendre à l'arrière, notamment de l'artillerie lourde qui tombait sur les bâtiments, l'ERHK était définitivement perdue.
ㅡ Aria Von Mischtechen ! Ici Nowak, la liaison du ministre des forces de défenses intérieures. J’ai été mis au courant de l’opération par le capitaine Meyer. J’ai constaté que les communications avec le complexe étaient rétablies, êtes-vous là ?
Il avait demandé à toutes les unités de défendre ce qu’il restait du gouvernement. Meyer l’avait alors mis au courant des ordres de l’Amiral. Même si elle ignorait l’importance de ce qui était enterré dans ce complexe, lui, le savait. Après un bref silence, le son résonna de nouveau :
ㅡ Le chancelier n’est plus, nous avons perdu la plupart des membres des sept, vous devez les empêcher de mettre la main sur la machine à tout prix !
Aria, tremblante de rage, se précipita vers le panneau et de commandement et activa furieusement un micro pour communiquer avec l’homme qu’elle connaissait bien, il s’agissait de l’ancien directeur du centre de formation des pilotes du corps du salut de l’humanité, Wojciech Nowak.
ㅡ Vous voulez tous nous emporter dans la tombe ? Vous savez pertinemment que toutes nos communications radios sont captées par l’ennemi.
ㅡ Commandante ! Respectez vos supérieurs ! Il s’agit d’un canal direct et filaire entre le QG et le complexe scientifique. Je ne suis pas aussi stupide ! Communiquez-moi le statut de la mission. C’est un ordre !
Elle déglutit, la marque de l’autorité qu’il lui avait imposée au centre de formation des pilotes du Corps du Salut de l’humanité ne s’était pas effacée. Elle dû se résoudre un moment au silence, ses mains tremblantes sur le clavier, ses pupilles se dilatant d’effroi. Elle baissa son menton tout en serrant sa mâchoire prête à briser ses propres dents. Elle attrapa doucement le micro :
ㅡ …
Sa voix était éteinte, comme une fille qui trahirait sa mère ou son père dans un mensonge ignominieux. Elle tenta de rassembler ses forces pour lui tenir tête.
ㅡ Von Michteschen ! Avez-vous compris ?
Elle agrippa plus fermement le micro et, d’une voix chargée d'émotions, elle s’efforça exprimer sa décision. Il n’y aurait désormais plus de retour en arrière.
ㅡ Je ne compte pas le détruire mais m’envoler avec. Il est le seul espoir pour nous de donner le salut tant attendu à l'humanité.
Elle posa sa main libre sur le bureau pour se ressaisir, la fatigue et l’idée de trahir ce pourquoi elle avait toujours vécu lui donnant une migraine insupportable. Elle se mit alors à parler plus fort, presque à crier. Son dernier moyen de démontrer sa détermination.
ㅡ C’est mon devoir ! Je dois accomplir ma mission ! Je suis membre du corps du salut de l'humanité. Je vais apporter à l’humanité la rédemption !
L’officiel, grommela et laissa un blanc avant, de nouveau, d’emplir l’air de l’écho de sa voix qui la terrifiait.
ㅡ Commandante Von Mischtechen ! Vos ordres sont clairs ! Meyer détruira le vaisseau si vous tentez d’en sortir de sortir de votre grotte ! Vous n’êtes pas digne du Corps du Salut de l’hu…
Aria tapa du poing contre la console en pinçant ses lèvres de rage lorsque la liaison cessa définitivement dans un lourd grésillement. Elle sentit alors son cœur se serrer dans sa poitrine, se tordre de douleur. Effarée, sa main gantée se posa violemment contre sa joue pour effacer ses hésitations. Déjà, elle s'afférait à refermer la mallette et à initier la procédure de décollage. Ses doigts filaient sur l’hologramme du panneau de contrôle pour entrer les coordonnées et cibler la seconde partie du vaisseau qui flottait quelque part au-dessus d'elle en orbite autour de la Terre.
Elle se précipita ensuite, alors que le terminal quantique travaillait désormais seul à réveiller le vaisseau, pour enfiler des bottes et une combinaison spatiale anti-g. Celle-ci pressurisait les parties basses du corps grâce à des compartiments gonflables et des capteurs automatisant des compressions successives pour réguler les flux sanguins. L’objectif étant d’assurer une irrigation normale du cerveau pour éviter le phénomène de "voile noir", une perte temporaire de conscience provoquée par les forces de gravité lors des accélérations ou décélérations en vol. Elle récupéra ses affaires et lança la destruction automatique du terminal quantique ainsi que du complexe une fois le vaisseau hors de portée. Sortant de la salle à grand pas, elle traversa la grande passerelle qui la séparait du sas de dépressurisation du vaisseau en jetant un dernier regard vers le sommet de ce géant de métal tandis que ses bottes, composées de semelles métalliques, intégrant en leur sein un électroaimant à puissance variable, claquaient contre le métal à chaque pas.
Annotations
Versions