Tranquillement assis à la table du café miteux de la grande salle, Kohga rêvassait. Il y avait sur la table un mauvais café accompagné de bananes frites d’une qualité douteuse, mais il ne comptait pas y toucher. Pas parce que c’était mauvais, ça l’était pourtant, mais parce qu’il était ici pour Kara, qui ne voulait pas rester sans surveillance depuis l’incident de la crise de flottement. Il était vrai que cela devait être assez traumatisant de se retrouver suspendu à six mètres du sol sans pouvoir redescendre. Kohga se souviendrait toute sa vie de l’incident du Rai de Lumière mystique.

De petits cris aigus le tirèrent de ses pensées. Kara se battait avec un Yiga plus grand qu’elle, qui devait avoir sept ou huit ans. Grand, les yeux noisette, les cheveux brun-roux, un grand nez et des taches de rousseur sur toute la figure, son adversaire semblait avoir du sang Hylien.

Kohga hésita à intervenir, mais se ravisa. Le garçon n’était pas seulement plus grand que Kara, il était aussi bien plus bête. La fillette lui envoya dans l’arrière-train de son adversaire un coup de pied qui le propulsa deux mètres plus loin.

— Prends ça, fils de Gerudo !

Kohga fronça le nez.

— D’où sors-tu ces vulgarités ? Remballe-moi illico ces cochonneries !

— Désolée… fit Kara, l’air coupable.

— Un Yiga honore ses ancêtres, et ma mère était une Gerudo. Kara est un prénom Gerudo.

— Désolée, p’pa…

Rattrapant le garçon, elle lui botta une nouvelle fois le derrière.

— Va t’faire voir, fils de Sheikah !

Kohga devint plus rouge que sa combinaison. Ce n’était pas gagné…