Chapitre 19 Destin

4 minutes de lecture

Kohga n’aimait pas la pluie. Lui qui était habitué à la chaleur sèche du désert n’arrivait pas à s’accoutumer à ce froid glacial et humide qui s’infiltrait partout.

Il faisait nuit, il pleuvait à verse et le vent était si fort que la cabane miteuse dans laquelle il s’était réfugié manquait de s’envoler à chaque rafale. Suppa et Aimy étaient partis vers le village le plus proche pour chercher des couvertures et de quoi manger. Et dire que cette fichue mission ne devait initialement durer que quelques heures !

Le vent et la pluie battaient aux fenêtres et Kohga s’inquiétait. Et si ses amis avaient été capturés ? Cette pensée le fit frémir. Non, c’était autre chose. Ça devait être autre chose, sinon… Kohga frémit. Il ne voulait pas savoir.

Quelqu’un entra dans la cabane, laissant entrer une bouffée d’air si humide et glacial que Kohga trembla à nouveau, et la peur n’y était peut-être pas pour rien.

— Fermez cette porte et partez ! Cette maisonnette, quoique minable, appartient au tout-puissant Clan Yiga !

— Je le sais, et c’est là la raison de ma venue.

La voix de l’inconnu était si étrange et inquiétante que Kohga leva les yeux du gros livre poussiéreux qu’il était en train de lire. Son regard croisa celui de l’étrange personnage. Il n’avait jamais rien vu qui ressemblât à cet olibrius.

De taille moyenne, assez mince, l’homme avait les yeux encore plus noirs et plus cernés que ceux de Kiko, qui avait pourtant franchement l’air d’un panda. Il portait une tunique noire ridicule et mitée munie d’une capuche et d’une cape noire elle aussi mangée aux mites au point qu’elle lui arrivait à peine à la taille. Son visage, d’une pâleur telle que Kohga hésita à lui proposer un remède contre la fièvre, était légèrement éclairé par la lueur timide et rougeâtre d’un bijou gerudo dans lequel était incrustée une pierre dont les motifs colorés la faisaient ressembler à un œil de chauve-souris.

Sans prêter attention à son air ahuri, l’étrange énergumène scruta la maisonnette d’un air dégoûté. Il était vrai que l’endroit était minable au possible, ce qui n’empêcha pas Kohga de se vexer.

— Qui êtes-vous et que faites-vous ici ?

— Mon nom n’a aucune importance, et je suis ici pour vous parler. Je sais ce que vous voulez. Ce garçon. Link. Je dois vous transmettre un message.

Kohga regarda le drôle de personnage comme une poule qui aurait trouvé un tranche-vent d’officier. Il ne connaissait même pas cet homme, mais il lui était déjà désagréable, et son air hautain n’arrangeait pas les choses.

— Un message ? De qui ? Vous êtes postier ?

Le désagréable personnage le regarda, et Kohga songea qu’il semblait plus froissé qu’un parchemin Yiga sur lequel on se serait assis. Il parlait d’expérience.

— Du Seigneur Ganon, sombre imbécile ! Un message du Seigneur Ganon !

— Pourquoi diable le Seigneur Ganon m’enverrait-il un postier mangé aux mites ?! demanda Kohga, un peu pour mieux comprendre et beaucoup par provocation.

— Ce soir aura lieu la lune de sang, et le pouvoir du Seigneur Ganon sera à son paroxysme. Si le Seigneur Ganon revient à la vie, le monde appartiendra au Gang des Yigas.

Le Gang des Yigas. Cela faisait longtemps que Kohga n’avait pas entendu ce nom, ce détestable nom qui faisait passer les siens comme un groupe de délinquants ou une secte alors que les Yigas étaient avant tout un clan, une famille. Il voulut répliquer, mais se mordit les lèvres juste à temps et réussit à y opposer une réponse polie.

— En admettant que vous disiez vrai, ce qui me surprendrait quand même un peu, que doit-on faire pour ramener le Seigneur Ganon d’entre les morts ?

— La princesse Zelda… fit le messager d’une voix qui se voulait neutre et inquiétante, mais se révéla surtout terriblement agaçante. La princesse Zelda Lana Rhoam Bosphoramus Hyrule doit être offerte en sacrifice au Seigneur Ganon à la prochaine lune de sang, et le Fléau Ganon renaîtra.

Kohga frémit. Tuer une Yiga était interdit par le code d’honneur de son peuple.

— Si vous êtes aussi intelligent que vous le prétendez, vous devriez savoir qui était la mère de la princesse. Cela reviendrait à verser le sang de mon peuple, et je ne le ferais pour rien au monde. Je refuse votre offre. Merci, mais non merci !

— Vous ne voudriez pas devenir les ennemis du Fléau Ganon, quand même ?

Il était resté impassible en disant cela, mais son ton était si lourd de menaces que Kohga frémit. Il céda.

— Vous faites ce que vous voulez et les Yigas vous aideront, mais je ne toucherai pas à un seul cheveu de la princesse, et aucun des miens ne le fera.

Le détestable inconnu sembla mécontent de cette réponse, mais resta silencieux, permettant à Kohga de poser la question qui lui brûlait les lèvres.

— Et qui êtes-vous au juste ? Vous ne vous êtes même pas présenté !

— Je suis Astor, prophète du Chaos.

Sur ce, il tourna les talons et partit, et Kohga regretta déjà son marché.

""" Houlàlà, Kohga emprunte une pente glissante ! Espérons qu'il s'en sortira... Perso je déteste Astor, donc ne comptez pas sur moi pour glorifier cet énergumène infâme !"""

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Loumicrobes ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0