Chapitre 35 Le serment de Zelda

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Zelda fixa Astor avec dégoût, mais ne reçut en retour qu’un soupir essoufflé et fatigué.

— Pourquoi ?! C’est moi que le Fléau Ganon a choisi ! Je suis l’élu…

Link tira son épée et le fixa sans rien dire.

— Je refuse d’y croire, cria Astor. Je n’accepterai jamais pareil destin !

Pris de l’une de ces fameuses crises d’hystérie, il leva sa vieille pièce de Gardien vers le ciel.

— Ô, Fléau Ganon ! Repaissez-vous sans attendre de ces…

Astor s’interrompit et se tut. À l’évidence, le Fléau ne voulait pas de Link ou de Zelda. Le Fléau voulait quelque chose de différent. Il voulait le sacrifice que le destin lui avait envoyé. Les miasmes s’enroulèrent autour du bras d’Astor comme s’ils étaient dotés d’une volonté propre, puis semblèrent l’engloutir.

Une minute plus tard, il ne restait rien du soi-disant prophète, si ce n’est un malaise palpable et une jolie grappe de mauvais souvenirs. Des volutes de miasmes s’élevèrent autour du Gardien et s’écrasèrent contre Terrako, forçant la princesse et ses alliés à reculer. Une lumière rougeâtre s’alluma dans le regard de Terrako, qui tira un rayon lumineux vers la princesse.

Le cœur de Link battait si vite que le jeune homme faillit lâcher son bouclier, mais il tint bon. Une insupportable chaleur remontait le long de son bras, mais il protégea la princesse jusqu’au bout. Il devait réussir.

Les miasmes et la rancœur paraient Terrako de reflets pourpres, et Zelda sentit quelque chose en elle se briser quand deux lames bleues et brillantes sortirent du corps fendillé du petit robot. Elle plongea son regard aigue-marine dans l’unique perle coquelicot de son ancien compagnon, mais n’y trouva que de la haine. De la haine, et une soif de sang presque terrifiante. Il n’y avait pas de place pour les sentiments. Elle devait l’éliminer.

Le spectacle du corps brisé de Terrako, en haut d’une pile de débris était si triste que Kohga hésita à révéler sa présence et aller s’excuser pour tout ce sang versé, mais se ravisa. Zelda se serait sans doute montrée compréhensive, mais Link… Link l’aurait mis en pièces sans regret ni hésitation.

Le chef des Yigas se contenta donc de regarder Zelda passer sa main gracile sur le petit gardien brisé et fendillé. Des larmes perlèrent au coin des yeux de la princesse et s’écrasèrent sur le robot. Un vague clignotement illumina l’unique œil de Terrako, puis une petite musique s’éleva. Inconnue, mais en même temps familière, et rassurante, et l’espace d’un instant, elle se revit petite, achevant la construction de son robot. Elle se remémora ses essais, les pièces placées au hasard, les plans gribouillés sur le moindre papier à sa portée. Elle se souvint du sourire de sa mère, mais aussi du visage fermé de son père, et de quand le roi d’Hyrule, exaspéré, avait emporté la petite créature de porcelaine et de métal, sous prétexte de la débarrasser d’un jouet inutile qui l’empêchait de se consacrer à son entraînement.

— Terrako… Fit Zelda, comme si elle prononçait ce nom pour la première fois.

Puis elle se releva lentement et solennellement.

— Fléau Ganon ! Pour le royaume d’Hyrule… pour tous ceux qui ont souffert, tous ceux qui ont péri… pour notre avenir à tous !

Avec une rage que Kohga ne lui connaissait pas, la jeune princesse se retourna.

— Nous allons te vaincre. J’en fais la promesse !

"""Zelda déterminée donc. La bonne nouvelle, c'est que j'ai recommencé à bosser sur mon deuxième roman. Donc j'espère pouvoir le publier d'ici la fin de l'année scolaire."""

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