Chapitre 40 Famine

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Kohga regardait le paysage, ne sachant s’il devait regarder le lac à la forme poétique ou le ciel d’un bleu parfait. Ce n’était pas un bon décor pour une apocalypse. Combien de temps s’était écoulé depuis la mort du héros ? Combien d’années, de décennies, peut-être même de siècles ? En réalité, un peu moins de cent ans seulement s’étaient écoulés depuis lors.

Un doute le saisit à la gorge. Kara était vengée mais, même cent ans plus tard, le chef des Yigas en avait encore mauvaise conscience. Il était dégoûté d’avoir perdu sa fille, dégoûté de s’être fait avoir par cette ordure d’Astor, dégoûté de tout ce sang versé pour une vengeance sans intérêt. Il était dégoûté de tous ces monstres infâmes, dégoûté de voir Hyrule dans ce triste état. Et surtout dégoûté de ce que le Fléau Ganon, que les Yigas honoraient depuis des siècles, avait frappé le royaume et ses ressources aussi durement pour son peuple que pour tous les autres.

La vie en Hyrule était devenue presque impossible. La nourriture manquait, les rubis aussi. Les monstres s’invitaient sur les routes et assiégeaient les villages, ils gâchaient les fêtes, ruinaient les potagers et dévoraient les réserves de nourriture, ainsi que leurs propriétaires s’ils en avaient l’occasion. Les provisions apparemment abondantes des Yigas n’avaient pas duré plus de quelques mois, un ou deux ans tout au plus. Les membres du clan, plus nombreux que jamais, devaient se battre pour survivre. Plus que les monstres ou le combat, c’était la malnutrition qui avait pris au Clan plusieurs dizaines d’Anciens et près de la moitié de ses Yiglings. Les autres peuples d’Hyrule, croyant les Yigas responsables du retour du Fléau, étaient plus hostiles que jamais. Si la vie au repaire était déjà ardue, celle des externes qui vivaient en marge du clan était presque impossible. Sitôt leur appartenance au « Gang des Yigas » révélée, ceux qui étaient leurs amis la veille voulaient leur peau et leur jetaient des pierres.

Kohga sortit de sa poche un miroir et y observa son reflet. Un demi-siècle de diète forcée et indésirable ne le mettait pas en valeur, en plus d’avoir visiblement épargné son embonpoint. Sa corpulence n’avait pas changé, mais ses joues étaient creusées. Son teint pâle lui donnait l’air périmé, ses yeux étaient fiévreux, mais il y avait encore dans le regard du chef des Yigas une lueur espiègle, presque infantile.

Aimy, elle, ne s’en était pas si bien sortie. La femme du Grand Kohga avait les traits tirés et son visage émacié faisait peine à voir. Elle était amaigrie, famélique, et son état ne cessait d’empirer, ce qui inquiétait tout le Clan. Si les déesses n’avaient pas été de son côté, la mort l’aurait emportée, comme tant d’autres membres du Clan. Hylia merci, elle se remettait peu à peu.

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