Chapitre 58 Retrouvailles

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Suffoquée par l’atmosphère lourde des profondeurs, Yüka se tourna vers Aimy. Elle réussit, entre deux quintes de toux, à lui dire qu’elle apercevait de la lumière au loin.

— Ah ? demanda Aimy. Où ça ?

— Là, répondit Kiko, en désignant de sa petite main le point lumineux.

— C’est quoi ? toussota Yüka.

— Sûrement un camp de monstres, soupira Aimy, dont la voix trahissait sa fatigue et son agacement. Encore un…

— Ah bah non, pas encore ! pesta Kiko.

— Je ne crois pas que ce soit un camp de monstres, dit Yüka avec une pointe d’hésitation. C’est trop grand. On dirait un temple Gerudo !

À mesure qu’elles s’approchaient, les trois Yigas purent distinguer les murs en pierre de sable, les lampes bleutées en forme de pommes de pin, et…

— Mais… C’est le Grand Kohga ! lança Yüka, qui avait aperçu l’ancien chef des Yigas.

Il était avachi sur une grande table de pierre et ronflait comme un sonneur. Aimy pouffa. Sept ans passés à moisir dans les profondeurs ne l’avaient pas changé. Kiko et Yüka, elles, étaient déjà au chevet du Grand Kohga.

Le chef du Clan n’avait pas fière allure. Son masque était ébréché, son uniforme déchiré. Il avait terriblement maigri et avait sérieusement besoin d’un bain. Quand Aimy s’approcha de lui, elle sentit une odeur étrange, doucereuse et enivrante, qui lui fit tourner la tête.

Le chef des Yigas émit un gémissement et se leva péniblement.

— Hein ? Quoi ? gémit-il. Mineru ? Kara ? Xhinta ? Maman ? Suppa ?

Aimy rit intérieurement, mais elle était un peu inquiète. Lentement, elle s’approcha de Kohga et posa sa main sur son épaule.

L’ex-chef des Yigas la repoussa violemment. Kiko sursauta, tandis que Yüka s’avançait, fébrile. Derrière son masque, le Yiga avait un regard de bête traquée.

— Pourquoi ?! cria-t-il d’une étrange voix aiguë. Pourquoi revenir me chercher maintenant ?! Après m’avoir laissé pourrir dix ans dans ce trou ?!

— Sept, corrigea Kiko de sa voix traînante. Sept ans.

Kohga renifla avec mépris. Un instant, son expression farouche et son regard fou le firent ressembler à Xhinta Kohga.

— Bon… soupira Aimy. Maintenant, on est là, et on va te sortir d’ici.

— Attends, il faut que… commença Kohga.

Aimy partit d’un grand rire.

— Ah bah oui, plaisanta Kiko. Le pique-nique ! Il n’a pas changé, l’autre !

Ces derniers mots illuminèrent le visage de Kohga.

— Du pique-nique ? Vous avez quoi ?

Kiko ouvrit son sac à dos et en inspecta le contenu.

— Boarf… pas grand-chose ! Voyons voir… des bananes, un reste de viande grillée, du chutney de pommes, des légumes séchés, des fruits volt au miel et une demi-boulette de riz aux herbes…

Elle jeta un regard agacé à Yüka, qui baissa la tête, coupable.

— Et puis ça, aussi, grimaça Kiko en sortant de son sac ce qui avait un jour ressemblé à un flan.

Elle jeta au loin l’amas grisâtre et gélatineux et dressa la table pour le pique-nique.

— Alors, raconte-nous tout ! lança gaiement Aimy. Qu’est-ce qu’il y a d’intéressant dans ce nid à miasmes ?

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