Chapitre 62 Émouvantes retrouvailles

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Cela faisait bientôt une heure que Kohga s’acharnait sur le vieux robot Soneau. La rouille et la mousse avaient dévoré l’automate, qui semblait plus grippé que le Clan Yiga à la saison des neiges. Il essayait sans relâche de débloquer le golem, apposant sa main sur le disque de lumière verte du robot comme il avait vu Link et Mineru le faire.

Kohga grimaça en entendant derrière lui un bruit de pas. Il s’était déjà fait interrompre trois fois. D’abord par un officier peu loquace venu lui faire un rapport, puis par la lieutenante Liouda au sujet de Din seule sait quelle infraction à Din sait quel règlement, puis enfin par Mara qui lui avait proposé un peu de sorbet à la banane fait maison. À chaque fois, celui qui le dérangeait saluait poliment, lui disait ce qu’il avait à dire et débarrassait le plancher.

Mais cette fois, l’importun ne salua pas et ne l’interpela pas. Le chef des Yigas se retourna.

— Hmm ? grommela-t-il en se retournant. J’ai beau utiliser ma main droite, y’a rien à faire ! Ça veut pas !

Il se tourna vers le visiteur.

— Toi, là ! Fais-le à ma place. Je commence à fatiguer…

L’autre ne fit rien. Il ne salua pas, ne dit rien et n’obéit pas au Grand Kohga. Kohga eut soudain l’étrange impression de connaître ce jeune homme.

Les soupçons du chef des Yigas se confirmèrent quand il vit l’épaisse tignasse dorée qui dépassait du haut de l’uniforme du visiteur indésirable. Il portait un uniforme Yiga, mais Kohga le reconnut aussitôt. Il se dégageait de lui quelque chose de bon et solaire, mais aussi fourbe et terriblement agaçant. Kohga ne connaissait que trop bien ce port de tête, cette chevelure dorée et cette aura détestable.

— TIENS TIENS TIENS. Si c’est pas mon ennemi juré ! Alors comme ça tu m’as suivi jusqu’ici ? J’aurais dû m’en douter.

Il leva le doigt et pointa Link d’un air rageur, avant d’entrer dans une crise de colère.

— Je fais tout comme toi, mais ce bidule refuse de s’activer ! Tu te serais pas fichu de moi, quand même ?!

Il se redressa d’un air mi-joyeux, mi-menaçant. Si Link avait été un véritable Yiga, il aurait pu discerner, à travers le masque blanc, le sourire mauvais du Grand Kohga.

— Dans ce cas, je laisse tomber, piailla le Yiga. J’ai pas la patience, de toute façon.

Il se lança dans une petite danse ridicule, pointant les mains à droite, puis à gauche.

— Je vais te vaincre ! T’écrabouiller ! Et te voler ton pouvoir ! Prépare-toi à mourir !!!

Il disparut dans un nuage de parchemins et réapparut quelques mètres plus loin, au volant de son extraordinaire véhicule de combat Yiga-Soneau, réalisé grâce aux plans de Mineru. Le véhicule s’envola aussitôt.

Kohga jubilait. Le vol était grisant et la sensation de l’air sur son visage le mettait dans un état second. Le Yiga visa Link avec les lance-flammes du vaisseau, mais ce dernier fila vers le bord de l’arène. Il assena un grand coup d’épée dans un bidule Soneau qui traînait là et se retrouva projeté à dix mètres au-dessus de l’arène. En pleine chute, il banda son arc et décocha une flèche qui érafla le visage du Grand Kohga.

Le Yiga bascula, passa cul par-dessus tête et s’enfonça tête la première dans le sable. Non seulement cette désagréable posture lui rappelait de mauvais souvenirs, mais le sable avait dans sa bouche le goût amer de la défaite et de l’humiliation. Impuissant, il sentit l’épée de Link s’enfoncer dans sa cuisse gauche. L’odeur métallique du sang satura ses narines.

Battant des jambes en une petite danse ridicule, Kohga réussit finalement à s’extirper du sable trempé de sang et à remonter sur son véhicule. Une seconde fois, Link se catapulta à l’aide du bidule Soneau.

Re-flèche, re-sable, re-coups d’épée, re-odeur du sang. Les deuxième et troisième essais furent la copie conforme du premier. Ni les canons Soneau du vaisseau ni les barrières de magie Yiga n’empêchèrent le Grand Kohga de recevoir une bonne correction. Malgré lui, le chef des Yigas constata que Link était vicieux, rapide et précis. Toutes les qualités d’un archer Yiga.

Haletant, couvert de sable, la main sur son épaule ensanglantée, le Grand Kohga fit face à Link.

— Pouah ! gémit-il. Y’a trop de sable, par ici ! J’en ai plein les yeux ! T’as de la chance, je suis ENCORE obligé d’arrêter là. J’arrivais à rien avec ce golem à la noix, de toute façon… Changement de plan !

Il frappa du pied contre le sol et laissa échapper un chapelet de petits cris aigus.

— L’opération « pouvoir ancestral » est terminée ! FINITO ! Elle devait nous faire gagner du temps, mais ce n’était qu’un moyen d’atteindre notre véritable objectif… Nous avons accumulé une source d’énergie immense sur ces terres : les cristaux d’énergie Soneau ! Et nous allons l’utiliser pour reconstruire une arme surpuissante pour notre seul et unique maître… Sa Magnificence !

Il prit une pose qui lui donnait l’air diabolique.

— Lorsque ce sera fait, nous pourrons enfin réaliser son plus grand souhait… la fin du monde ! Du coup, on n’a pas besoin du pouvoir que t’as volé… On a déjà accumulé une grande quantité de cristaux d’énergie Soneau, et notre arme ultime est presque restaurée ! On a déjà extrait tout ce qu’on pouvait d’ici ! Alors vas-y, fais-toi plaisir ! Pour ma part, je vais aller me baigner dans les cristaux de la mine abandonnée de l’Est !

Sur ce, il prit le guidon de son planeur et s’envola au loin en sifflotant, tel un oiseau au chant et au vol disgracieux, tandis que Link le regardait s’envoler, impassible.

"""Ces scènes sont vraiment sans personnalité, beurk ! Quand j'aurai fini mes projets du moment, je réecrirai Kohga. En entier."""

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