Chapitre 65 Infraction

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Yüka entrebâilla la porte et regarda hors de sa chambre. Il n’y avait personne. Un surveillant ronflait contre le mur et elle n’entendait aucun autre bruit que les ronflements sonores du garde. Ni une ni deux, la jeune Kohga se glissa hors de sa chambre et fila vers la sortie.

Elle était à dix mètres de cette dernière quand une main la tira par la manche. Baissant les yeux, elle vit la lieutenante Liouda.

— Yüka ! lança cette dernière, sévère. Que fais-tu ici ?

— Je… euh… j’allais aux toilettes.

— Avec ton arc et ta serpe ? Ben voyons !

Yüka rougit légèrement et baissa le regard comme un Yigling pris en faute.

— Bon, j’avoue… j’essayais, euh… d’échapper à mon tour de garde.

— Tu n’es pas de garde cette nuit, lança Liouda, dubitative.

— Je remplace Toya, répondit Yüka. Elle est malade. La gastro, je crois.

Yüka mentait très mal, mais Liouda la méfiante sembla gober ce mensonge grossier. Elle fit demi-tour et continua sa ronde. Sitôt que Liouda eut disparu au détour d’un couloir, Yüka se glissa hors du repaire et se téléporta.

Akim sortit de son lit, s’habilla en vitesse, prit un sac sur son bureau et traversa le couloir. Il poussa la porte, traversa la place du village, remonta le chemin de terre battue et quitta Cocorico. Après moins d’une demi-heure de marche, il avait atteint un vieux chalet de bois pourri. Trop occupé qu’il était à vider son sac sur la table de pique-nique couverte de mousse et de moisi, il ne vit pas la silhouette sombre qui s’avançait dans son dos.

— Bouh !

Akim poussa un petit cri aigu.

— Ah !

Puis il se retourna et vit le visage espiègle de Yüka.

— Tu m’as fait peur !

Il colla deux bises sur les joues de la Yiga, mais cette dernière semblait juste intéressée par le contenu du sac.

— Tu as amené quoi ? demanda-t-elle, avant de réaliser son impolitesse. Oh pardon, c’est juste qu’on est rationnés en ce moment. J’en peux plus !

Akim rit et lui montra le contenu du sac.

— Des biscuits au durian max, des baies confites, des bonbons au miel et… ça !

Il exhiba fièrement un gros gâteau au chocolat garni de crème violette et de meringue. L’odeur qui s’en dégageait était unique, indescriptible, mais pas désagréable.

— Alors, comment ça se passe au repaire ? demanda Akim, curieux.

— Bien, répondit Yüka. On est rationnés de plus en plus, mais c’est bon, on s’habitue… Sinon ça va. Les Yiglings chahutent, les surveillants crient sur tout le monde et l’exploration des profondeurs avance bien. Mais le Grand Kohga a des idées bizarres, il veut nous vendre au Fléau Ganon et détruire Hyrule.

Akim la fixa pour voir si elle plaisantait. Ce n’était pas le cas.

— Ah ouais, quand même…

— Et toi, comment ça va à l’atelier ?

— Bah, le professeur Faras me fait surtout nettoyer les sacs à poussière qu’il appelle ses inventions, mais j’ai fait ça aussi.

Il déposa sur la table un petit gardien gris-bleu qui fit quelques pas vers le bord de la table et explosa. La détonation projeta des pièces métalliques dans tous les sens et enfuma momentanément les lieux.

Yüka s’accroupit, ébouriffa ses cheveux et releva la tête vers Akim.

— Akim, sale traître, lança-t-elle avec une voix aiguë et enrouée. Tu as offert mes fantastiques inventions au Clan Yiga ! Mon propre apprenti nous a vendu à l’ennemi ! Je vais te faire astiquer des boulons jusqu’à la fin des temps !

Son imitation de la voix du professeur Faras était si réussie que son ami éclata de rire.

— M’en fiche pas mal, répliqua Akim avec nonchalance dans une incroyable imitation du Grand Kohga. Je m’en fiche même com-plète-ment !

Yüka s’esclaffa.

— Je devrais te tuer pour avoir osé faire un tel affront au noble peuple Yiga !

Aucun des deux n’avait aperçu la lieutenante Liouda qui s’avançait vers eux. En moins d’une seconde, elle avait repoussé Yüka et tenait Akim par le col.

— Qui es-tu, Sheikah, et que veux-tu à notre cheffe ?

— Votre… bégaya Akim. Votre cheffe ? Qui êtes-vous ?

— Lieutenante Liouda, division de Necluda, spécialisée dans le combat au corps-à-corps.

— Je suis Akim de Cocorico.

— Inoffensif, déclara Yüka. Il ne sait pas se battre.

— Hé !

Yüka pouffa.

— Bon… Vous ne faites de mal à personne, confirma Liouda. Je vous laisse tranquilles, je n’ai pas que ça à faire. Mais vous avez intérêt à filer droit. On a déjà assez de problèmes avec les monstres et les histoires de Fléau Ganon de l’autre capricieux…

Sur ce, elle jeta Akim sur le sol et disparut. Yüka était soufflée. Liouda, d’ordinaire droite et imperturbable, venait de laisser passer un mensonge, de ne pas se formaliser d’une infraction au règlement et, c’était le plus étonnant, d’insulter le Grand Kohga. Quelque chose ne tournait pas rond.

"""Oooh, Yüka ! Coquine ! (ils sont adorables.). Quelque chose ne va pas, la machine s'enraie... Est-ce une émotion sur le visage de Liouda ?! Oh, déesses !"""

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