II.
Il nous lèche les pieds, et nous réchauffe le corps de ses mains brûlantes
et nous dit :
« Viens… Tout ce monde est à toi ! Tu as perdu l’objet de tes désirs,
« loin de tes yeux, mais encore près de ton cœur
« tu l’as perdu près des montagnes
« loin de l’horizon.
« Et si tu veux vivre avec un peu moins d’effroi,
« il te faut gravir les marches d’un temple dont tu ignores l’idole
« et faire sur ta route mille signes de croix
« pour espérer un jour des baisers plus honnêtes. »
Alors, sans l’avoir voulu vraiment mais en l’ayant tant espéré
nous sommes jetés hors du berceau pour un voyage
dont le retour est assuré
dont le retour doit être assuré
dont le retour est certain
— il n’y a que le berceau qui peut être réel
tout le reste est une fanfare sourde et aveugle aux sanglots des espérants —.
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