La souffrance d'un fils

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Toutefois, au lieu de sentir la douleur, et sa peau se faire déchiquetée, un bruit d’étincelles et de tintement se fit entendre. Ouvrant doucement les paupières, l’Amour aperçut sa funeste destinée à quelques centimètres de lui, stoppée dans son élan par un glaive à la lame forgée dans une pierre venue du ciel. L’ayant forgé lui-même à la force de son bras et de son marteau, Vulcain le reconnut sans aucune hésitation. Il savait d’avance qui la brandissait. En effet, au bout de cette arme, un Mars au sommet de la colère se tenait devant lui, avec une intention de tuer dans les yeux. L’amant de Vénus reporta son regard sur son fils, allongé sur le sol, une main sur sa blessure. Ce spectacle augmenta sa fureur, la transformant en rage destructrice. Des nuages noirs commencèrent à s'amonceler dans le ciel, chargés d'éclairs prêts à foudroyer le sol. Mars n'était pas le fils de Jupiter pour rien. En lui, s'exprimait toute la puissance du dieu des Dieux. L'Olympe n'avait pas vu autant de déploiement de force depuis la guerre contre les Titans et les Géants. D’un geste précis, il écarta le danger, en repoussant la lame de son frère qui en perdit un instant l’équilibre. Désirant en profiter, la divinité de la Guerre lui assigna un coup de son glaive avec une rapidité déconcertante.

Vulcain l’évita de justesse. Il estima alors qu'il était plus judicieux pour lui de prendre ses distances. Au corps à corps, il était nettement inférieur, et ne donnait pas cher de sa peau. Malheureusement pour lui, Mars ne lui en laissa pas le temps. Il se précipita sur son adversaire, et l'obligea à se défendre avec la dague. A chaque estoque portée, le bras du forgeron divin tremblait, malmené par l’onde de choc résultant de la rencontre des deux lames. Cette onde se propageait dans tout son corps, faisant vibrer tous ses os au point qu’ils menaçaient de se briser. Chaque frappe était toujours plus forte que les précédentes. Ajouté à cela, un ballet de bras et de jambes, à en faire pâlir les plus grands maîtres en arts martiaux, le blessaient dès qu'il exposait son corps à son ennemi. Vulcain subissait plus qu'il n’attaquait. De ce fait, plus le temps passait, plus il s'affaiblissait encore et encore. Il comprenait maintenant pourquoi Mars était le dieu de la Guerre. Puis, dans un dernier mouvement, ce dernier brisa la dague, et envoya d’un coup de pied l'agresseur de son fils rencontrer la dureté de Terra. La divinité des Forges ne se releva pas, et attendit le verdict de son juge. Avec force, Mars leva son bras pour frapper, en clamant :

« Alors, mon cher frère, c'est comme ça que l'on traite son neveu ! Tu as voulu tuer mon fils ! Je ne te le pardonnerai jamais ! Pour moi, tu ne mérites que le Sommeil eternel ! Je vais t’y expédier.

— Non ! Papa, épargne-le, » l'arrêta Cupidon, en attrapant le bras de son père malgré la souffrance engendrée par ses blessures.

Cependant, cet effort lui coûta ses dernières forces, et il s'écroula, ses ailes pendouillant sur ses côtés. Ce fut là-dessus que Vénus arriva, et l'attrapa juste avant qu'il ne retombe au sol. Elle était suivie par Eole, Jupiter, Junon et l'ensemble des Dieux. Tous purent voir Mars, le glaive à la main, Vulcain à terre abasourdi par le geste de Cupidon, et ce dernier dans les bras de sa mère, le bras et l’aile ensanglantés. Voyant son état, Esculape se précipita vers lui, et commença à soigner ses plaies, aidé par Mercure, qui était aussi le protecteur des pharmaciens, et enseignait cette science aux Mortels. Avec force et autorité, Jupiter demanda :

« Mais que se passe-t-il ? »

Cupidon, reprenant des couleurs grâce aux soins, expliqua tout, avec une voix enrayée. A la fin de son récit, le souverain de l’Olympe se tourna vers Vulcain, et lui demanda les raisons d’un tel acte. La tête basse, ce dernier ne savait pas quoi répondre. Quelle justification pouvait expliquer son geste, à part la jalousie et sa soif de vengeance ? Il tenta pourtant de s’exprimer :

« Je...

- C'est à cause de nous, n'est-ce pas ? L'interrompit Junon. De ce qui est arrivé à ta naissance ?

- Mais que s'est-il passé ? » Demanda Cupidon.

Junon regarda Jupiter, et après un soupir, commença à raconter leur histoire. Après leur mariage, le couple divin avait été heureux de pouvoir accueillir un premier né, un garçon, qu'ils avaient donc nommé Mars. Il était magnifique et faisait leur fierté. Sa puissance reflétait bien celle de ses divins parents et de l’Olympe. Puis, la déesse de la monnaie était tombée, de nouveau, enceinte. Elle avait eu ainsi un second fils, Vulcain. Malheureusement, le bébé était né si laid, si difforme que sa mère l’avait précipité dans la mer, dès sa venue au monde. Recueilli par les belles Thétis et Eurynome, filles de l’Océan, Vulcain était resté caché au fin fond de cette fameuse grotte marine, pendant ces neuf années qui faisaient tant bavarder un nombre incalculable de créatures olympiennes. A cette évocation, Vulcain ne put se contenir et intervint, de l’amertume dans la voix :

« Caché, caché. Ce n’est pas tout à fait exact. J’étais devenu plutôt leur prisonnier. Certes, quand elles m’ont découvert, les nymphes m’ont soigné et ont pris soin de moi, mais quand elles ont découvert mon don pour la forge, ce fut une toute autre chanson. Désireuses de garder toutes les boucles, les agrafes, les colliers, les bagues et les bracelets que je fabriquais pour elles, elles ont tout fait pour dissimuler ma présence aux autres. Elles m’interdisaient de sortir, même pour cinq minutes, ensorcelant ma prison pour rester invisible aux yeux de tous.

— Voici donc la raison pour laquelle nous n’avons pas réussi à te trouver, quand nous sommes partis à ta recherche, comprit Jupiter.

— Parce que vous l’avez fait, fut suspicieux Vulcain, qui avait du mal à le croire. Laissez-moi rire.

— Bien sûr, lui répondit Junon, en lui attrapant la main pour renforcer ses convictions. C’est vrai que je me suis montrée cruelle envers toi, alors que tu n’étais qu’un petit bébé, mais je l’ai regrettée amèrement par la suite. Tes pleurs m’ont tourmenté de jours comme de nuits. J’ai alors supplié Jupiter de partir à ta recherche. Tous nos amis nous ont aidés. Sinon, comment crois-tu que Bacchus ait pu te retrouver ?

— Mouais, resta prudent son fils. Vos regrets ne vous ont pas empêché de m’exiler de l’Olympe.

—…

— Tout ce que je voulais, c’était rester heureux pour l’éternité avec vous. Alors, qu’est-ce que j’ai fait de mal, hein, s’emporta-t-il en continuant. Mon geste filial méritait-il d’être puni aussi durement ?

—…

— Je me retrouve handicapé à vie. A cause de vous, aucune femme ne me regarde sans un regard de dégoût. Jamais je ne serai aimé d’aucune d’entre elles, et encore moins de,…, de celle que j’aime dès le premier jour. »

Comprenant que ces derniers propos s’adressaient spécialement à lui, Jupiter ne sut pas trop où se mettre. La seule chose qu’il pouvait faire était de se plonger dans ses souvenirs. Un jour, pour punir Junon d’avoir déclenché une tempête, afin d’y voir périr son fils Hercule, Héraclès en grec, et d’avoir osé comploter contre lui, lui le dieu des Dieux, en l’enchaînant à son lit pour usurper le pouvoir suprême, il avait suspendu son épouse au milieu des airs, des enclumes à chaque cheville. Par compassion et par piété filiale, le dieu des Forges était venu au secours de sa mère, et l’avait détachée. Fou de rage face à une telle désobéissance et toujours sur le coup de la trahison, son père l’avait alors pris par les pieds, et l’avait lancé dans l’espace. Après y avoir roulé tout le jour, Vulcain était tombé sur l’île de Lemnos, où il fut soigné par les habitants. En effet, dans sa chute, il s’était cassé les deux jambes, restant boiteux pour toujours. Depuis, il nourrissait du ressentiment envers ses parents, et plus particulièrement Junon qui n’avait rien fait pour le soutenir, et pour lui éviter un tel sort. De plus en plus de tressautements dans la voix, mélange de souffrance et de colère, Vulcain continua :

« Vous vous rendez compte de ce que j’ai été obligé de réaliser pour revendiquer ma place après mon exil, et pour, enfin, épouser une femme. »

Encore une fois, toutes les divinités baissèrent la tête, honteuses. Aucune ne savait quoi lui répondre, car il était dans le vrai. Personne ne lui était venu en aide quand Jupiter l’avait envoyé dans l’espace, et même après sa chute. Leur égoïsme avait poussé Vulcain à inventer une chaise en or possédant un mystérieux mécanisme, dans le but de revenir sur l’Olympe et siéger à nouveau parmi eux. Fini, il l’avait installé de telle manière que Junon ne pouvait que le trouver sur son chemin. Attirée et émerveillée par les gravures et le travail remarquable dont il était le témoin, la déesse n’avait pas résisté à l’envie de s’y assoir. Au moment où elle voulut se relever, elle découvrit qu’elle était comme lier, et incapable de bouger. Ce fut alors que le piège s’était refermé sur elle. Un ressort s’était mis à rentrer en action, transformant le fauteuil en un véritable trébuchet. Riant à gorge déployée, Vulcain l’informa que jamais elle ne retrouvera sa liberté. Elle était condamnée à sautiller partout ainsi pour l’éternité. Jupiter avait bien tenté de faire plier l’outil de torture à sa volonté, mais rien, ni même sa foudre, n’en arriva à bout. Aucun dieu n’était parvenu à délivrer la souveraine de l’Olympe.

Désespérée, Junon avait supplié son fils de l’épargner, mais il était resté sourd, tout comme elle était restée sourde à ses lamentations. Le salut de la déesse était venu de Bacchus. Ce dernier avait invité Vulcain à boire pour fêter sa victoire, et l’avait enivré, au point que le divin forgeron lui avait promis de délivrer sa mère. Redevenu sobre, le dieu des Forges avait réfuté sa promesse, affirmant que jamais il n’avait prononcé de telles paroles. Malheureusement, tous l’avaient entendu, et il n’avait plus eu de moyens pour revenir en arrière. Accusant les autres divinités de l’avoir trompé, Vulcain avait exigé une compensation. Il était prêt à délivrer Junon qu’à deux conditions. La première, son père devait lui rendre sa place au sein de l’Olympe. La seconde, il lui donnait comme épouse la déesse la plus belle entre toutes, Vénus. Bien que celle-ci avait tout essayé pour fuir cette union, suppliant les uns et les autres, Jupiter avait donné gain de cause à son fils, et lui avait accordé toutes ses exigences. Ainsi, Junon avait été délivrée et l’amour entre la Beauté et la Guerre scellé dans l’adultère. Le maître des Cyclopes continua à attaquer :

« Vous ne m’avez jamais aimé, toujours à préférer Mars. Je ne suis rien pour vous tous… Rien.

— C’est faux, tenta Junon.

— Alors pourquoi m’avoir humilié comme vous l’avez tous fait ? S’emporta son fils. Personne n’est venu me soutenir face à l’humiliation que j’ai dû endurer de la part de tous ici. »

Un nouveau silence suivit sa question. Encore une fois, tous les dieux eurent honte de leur attitude à l’encontre de Vulcain. Ils se souvenaient tous du jour qu’il mentionnait. Ce jour qui avait engendré les moqueries à son encontre, sans égard pour ses sentiments. Ce jour où il avait découvert que son épouse avait un amant, un amant qui n’était qu’autre que son propre frère, Mars. A cette époque, ce dernier était tombé amoureux de la belle Vénus depuis plusieurs siècles. Il avait également découvert qu’il n’avait pas été le seul. Le dieu du Soleil, Hélios, avait aussi convoité la déesse de la Beauté. Heureusement pour la divinité guerrière, le cœur de Vénus s’était aussi épris de lui. Vivant un amour réciproque, les soupirants avaient vécu leur idylle cachée aux yeux de tous, se retrouvant surtout à la faveur de Nyx. Afin de ne pas être découvert, surtout d’Hélios, dont la clairvoyance était légendaire, le dieu de la Guerre avait installé Alectryon en sentinelle. Il avait eu pour mission de les réveiller avant la levée du soleil, afin qu’ils puissent se séparer avant d’éveiller les soupçons. Malheureusement, ce favori de Mars s’était endormi pendant sa veille. De son char solaire, le rival avait alors aperçu le couple adultérin, dormant enlacé dans les bras de l’autre. Désirant se venger de l’affront qu’il avait ressenti, il avait prévenu Vulcain.

Pour les confronter, l’époux outragé avait alors confectionné un filet avec des chaînes en bronze aussi solides qu’invisibles. Son but avait été de les piéger, afin de rendre tous les Dieux témoins de leur crime et de leur confusion. Il avait ainsi espéré les mettre de son côté, et que son frère soit puni pour lui avoir volé son épouse. Son plan s’était exécuté à la perfection,…, enfin au début tout du moins. Après les avoir surpris avant leur réveil et les avoir recouvert du filin, Vulcain avait exhorté les autres divinités à savourer le spectacle du couple adultérin incapable de se libérer de l’emprise dont il était victime. A leur vue, les Dieux s’étaient alors moqués de Vénus et de Mars, riant d’eux à gorge déployée. Finalement délivrés grâce à l’injonction de Neptune, et humiliés comme jamais, les deux amoureux s’étaient séparés en fuyant aussitôt, l’amant partant à Thrace, alors que sa maîtresse s’était réfugiée à Paphos. Toutefois, avant de partir, afin qu’Alectryon s’efforce de réparer sa faute, Mars l’avait changé en coq, le condamnant à annoncer par son chant le lever de l’astre du jour. A ce souvenir désagréable, le dieu de la Guerre intervint :

« C’est plutôt à Vénus et à moi de nous plaindre. C’est nous qui avons été humiliés. Pas toi, mon cher frère.

— C’est vrai, reconnut ce dernier, avec un petit, mais fugace, sourire, avant de le perdre dans la seconde. Mais mon triomphe ne fut pas complet, et ne dura que quelques années. Ce que j’ai cherché était de te voir puni, mais tu n’as été condamné à aucune sanction. En plus, de ne plus jamais voir Vénus revenir en mon palais, cette humiliation ne vous a pas empêché de renouer, et d’être de nouveau amants… Vous en avez même conçu des enfants. Ce fut donc à mon tour d’être moqué et humilié.

— …

— Vous ne savez pas ce que c’est d’entendre certains d’entre vous, comme Mercure, féliciter Mars d’être l’amant de Vénus, la femme mariée à son frère. Vous ne savez pas ce que c’est d’être montré du doigt à chaque fois que vous croisez des gens, et de n’être vu que comme le pauvre mari cocu, un mari à qui son épouse refuse sa couche. Vous ne savez pas ce qu’on ressent quand on chuchote sur votre compte, riant de vous sous cape. Vous ne savez rien de la blessure que vous m’infligez à chaque fois que vous êtes bienveillants avec moi, car je sais que ce n’est que pour cacher votre culpabilité hypocrite.

— Nous comprenons, je t’assure, fit une autre tentative Junon.

— Non, vous ne pouvez pas comprendre… Personne ne le peut, car tout va bien dans votre vie, l’attaqua Vulcain, la regardant avant de fixer Jupiter dans les yeux. Alors oui, j’ai voulu me venger, en vous enlevant ce que vous aviez de plus cher… Votre petit-fils Cupidon... Et je me suis servi de Himéros dans ce but.

— Parce que te venger sur Harmonie ne t’a pas suffi ? Pleura Vénus. Nous t’avons fait souffrir, mais,…, mais toi aussi, tu nous as planté un couteau acéré dans le cœur. »

Un silence suivit ces accusations, un silence uniquement perturbé par les sanglots d’une mère dont la blessure ne se refermera sans doute jamais. En effet, la fille de Vénus et de Mars, Harmonie, n’avait pas eu une vie facile. Elle avait épousé Cadmus, l’aîné d’Agénor, fils de Neptune, et de l’Océanide Libye. Ce dernier, après avoir consulté l’oracle de Delphes qui lui avait conseillé de suivre une génisse, avait construit, sur le lieu où elle s’était arrêtée, la ville de Thèbes. Cette construction n’avait pas été de tout repos. En effet, dans l’intention d’offrir un sacrifice à Pallas, il avait envoyé ses compagnons puiser de l’eau dans un bois consacré à Mars. Malheureusement, un dragon, fils du dieu de la Guerre et de Vénus, les avaient dévorés. Après avoir vengé leur mort, Cadmus lui avait arraché les dents et les avait semés. Des hommes étaient alors sortis de terre, pour l’assaillir avant de s’attaquer entre eux, au point de s’entretuer. Seuls cinq d’entre eux s’en étaient sortis et avaient aidé leur créateur à bâtir la ville. Puis, en se mariant à Hermione, le petit-fils de Neptune avait alors apporté aux Grecs les premières connaissances dans l’art qui portait le nom de son épouse, dans l’usage des lettres et de l’alphabet, ainsi que le culte de plusieurs divinités phéniciennes. De leur union, naquirent un fils Polydore, et quatre filles, Ino, Agavé, Autonoé et Sémélé.

Afin de toucher Mars et Vénus au cœur, et de les voir souffrir comme il souffrait, Vulcain s’était vengé de l’infidélité de sa femme et de la trahison de son frère sur Harmonie. Il lui avait ainsi offert un habit teint de toutes sortes de crimes, avant sa première grossesse. De ce vêtement, elle ne put se défaire, du moment où elle le porta dès la première fois. Le sort avait alors maudit ses enfants. Ainsi, sans avoir le pouvoir de l’empêcher, elle fut condamnée, avec Cadmus, à tous les voir devenir des scélérats. Le couple fut également victime de plusieurs malheurs jusqu’à la vengeance ultime de Vulcain, la transformation de tous leurs descendants en serpents. Ce souvenir toucha-t-il le dieu des Forges ? La détresse de Vénus l’attendrit-il ? Un peu de culpabilité peut-être ? Non, rien de tel. Il croisa les bras, montrant à toute l’assemblée qu’il campait sur sa position. Assouvir sa vengeance sur Harmonie ne l’avait pas du tout apaisé, bien au contraire. Si Vénus et Mars pensaient sincèrement qu’ils étaient quittes, ils se mettaient le doigt dans l’œil. Il était sur le point de leur cracher à nouveau son venin qu’une voix lui coupa l’herbe sous le pied, intervenant d’une voix glacialement calme, mais déterminé :

« Tu crois vraiment que tu es le seul à avoir souffert, ici. Tu crois vraiment que personne ne peut comprendre par où tu es passé.

—…

— Aurais-tu donc oublié mon abandon, et ma « mort » ? »

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