Un escargot. Je me demande bien a quoi ça pense un escargot.

Puis aussi d'ou il vient, et dans quel but, parce que, quand on en voit un, c'est pas le fruit du hasard, je suppose que le choix de sa destination a été mûrement réfléchi a l’avance, qu'il ne se taperait pas tout ce chemin rien que parce que Monsieur aurait décider d'en baver, pas comme un mec qui fait sa ballade du dimanche pour décompresser, lui quand il prend la route, c'est le périple de Compostelle, au minimum, il doit pas se bouger pour les banalités affligeantes que transportent les rouages du temps. Peut être, même pas sur, si ça se trouve, celui qui est la, sur ce mur en face de moi, le monte sans but précis, peut être s'est il habitué a la solitude et ère dans le néant depuis qu'il a compris que la probabilité de croiser un hermaphrodite sur sa route est infime.

Il est seul avec sa roulotte sur le dos, et ce, depuis longtemps, voila son destin, Il essaye de monter ce foutu mur et pour lui c'est un voyage au bout de la nuit.

Il sait qu'il va en baver et n'est même pas sur d’apprécier la vue la haut, mais qu'importe, il ne fera pas marche arrière, la vie l'a doté de courage et de persévérante pour remonter la pente, elle lui a même certainement donné de l'espoir, parce qu'elle prend un malin plaisir a jouir du spectacle de la torture, lui s'en sert comme carburant.

Je le regarde depuis maintenant un bon moment, mes pensées s'évaporent vers les nuages et l'escargot me semble maintenant faire du sur place, semblant vouloir tuer le temps.

Mon temps.

Je m'impatiente.

Lève mon pieds vers le mur.

L'écrase.

Pas de réelle satisfaction.

Pas la moindre bribe d'émotion.

 

Au fond, on est tous un peu des escargots.