Trou Noir
Je me souviens le ciel jaune apocalypse, l'orage caniculaire, l'odeur de la fatalité et les lourdes gouttes remplies de désespoir s'écrasant sur mon pare brise, l'ambiance électrique, lourde et électrique, comme si les dieux de tous horizons s'étaient concertés pour marier le paysage a la situation. Je me souviens de cet état, la tristesse, les yeux humides, le regard perdu sur le macadam fumant, Je me souviens de ce jour ou j'ai perdu confiance en l'humanité, ce jour ou j'ai perdu l'espoir. Je me souviens avoir roulé, dans l'excitation, je me souviens avoir senti des torrents de haine traverser mes veines, je me souviens de tout mon être, l'avant l'implosion. Je me souviens t'avoir idéalisé, je me souviens t'avoir détesté, t'avoir maudit, je me souviens t'avoir aimé, je me souviens surtout t'avoir détesté. Je me souviens et après quoi, j'aurai préféré ne me souvenir de rien, j'aurai préféré n'avoir rien connu, rien toucher, rien casser, j'aurai préféré ne rien vivre, j'aurai préféré rester seul, j'aurai préféré qu'on me foute la paix, en commençant par la vie, j'aurai préféré que vous creviez, tous, j'aurai du ne jamais sortir dehors, je n'aurai pas du faire confiance, j'aurai préféré naître fort, ce monde n'est pas fait pour moi, j'aurai voulu être comme vous, j'aurai voulu être heureux, Je vous déteste.
Je me souviens le ciel jaune apocalypse, l'orage caniculaire, l'odeur du sang et les lourdes gouttes remplies de rage explosant sur mon pare brise, je me souviens avoir roulé, dans l'excitation, je me souviens avoir injurié le ciel, je me souviens avoir lâché prise et crié. J'ai roulé, roulé, roulé sous l'orage, j'ai foncé vers l'impasse, je me souviens avoir abandonné toute peur, toute crainte, je me souviens avoir abandonné, comme on abandonne un poids, un soulagement, rien que de la furia, l'univers rempli de furia.
Je me souviens avoir senti des torrents de haine traverser mes veines, je me souviens de tout mon être.
La dernière chose dont je me souviens, c'est l'éclair.
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