Simply do the things I say

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J’appelle Cléophée le jeudi soir, pour la mettre au courant de ce qu’il va se passer le lendemain.

« Salut Amélie ! Alors, est-ce que Charlotte a compris que Nathaniel n’est pas celui qu’il dit être ?

- Pas encore, Féfée. Mais je tiens le moyen d’avoir des preuves. Je veux juste que tu m’écoutes et que tu me soutiennes sur ce coup.

- Je refuse que tu acceptes de faire ça, me dit-elle durement avant même que je lui aie exposé quoi que ce soit.

- S’il te plaît, essaye de comprendre. C’est le seul moyen d’arriver à faire changer Charlotte d’avis sur Nathaniel et comme ça, j’aurai un gros dossier contre Ariel si jamais il est un jour poursuivi pour ses crimes.

- J’ai trois question à te poser.

- J’aurai un argument en plus.

- D’accord, allons-y. »

Je prends mon téléphone et vais dans la salle de bains pour me préparer, alors que Cléophée commence à me parler. Je l’appuie sur mon miroir et me colle en face, attrapant au passage ma brosse à cheveux.

« Est-ce que tu es actuellement en couple avec quelqu’un d’autre qu’Ariel ? »

Le visage de Jimmy apparaît une demi-seconde dans mon esprit, rapidement remplacé par celui d’une autre personne, qui malheureusement ne semble pas avoir de sentiments pour moi. Même si je doute un peu de ceci, j’ai du mal à croire que l’on puisse être un vrai couple un jour. Le visage d’Ariel me vient juste après, sans doute parce que Cléophée l’a nommé. Non, je ne souhaite rien de lui, à part peut-être l’envie d’assouvissement de ce petit fantasme qui m’anime parfois.

« Non, je n’oserais pas.

- T’as des vues sur quelqu’un ?

- Il semblerait bien. Mais je n’ai aucune chance, lui dis-je bien que je ne l’espère pas.

- Si c’est bien la personne à qui je pense, je te jure, fonce. Quand tout ceci sera terminé je suis sûre que tu as tes chances. »

Son sourire à travers la caméra me rassure, bien que je ne sache pas comment il serait possible qu’il se passe quelque chose entre moi et cette personne.

« Dernière question Amélie.

- Je t’écoute. J’ai ma petite idée bien sûr mais…

- Es-tu vierge ? me coupe-t-elle.

- Non.

- Sérieux ? Et tu ne m’en as jamais parlé ? Attends… qui ça ?

- Est-ce que tu vois qui est Jimmy ?

- Hum, vaguement oui. Tu as vraiment couché avec lui ? Mais quand ça ?

- C’était à une soirée, j’avais un peu bu, j’étais juste un peu plus heureuse que d’habitude. Lui, il n’avait rien bu et, ça s’est enchaîné. Il l’avait déjà fait. Il a été super mignon avec moi et très doux.

- Mais quand ça ?

- En milieu d’année dernière.

- C’était il y a un certain temps alors… je suppose que je peux te faire confiance.

- Deux choses, pour te convaincre. On s’est souvent retrouvés ensemble ces derniers temps parce que j’avais besoin de quelqu’un qui m’écoute, plus proche de moi que toi, au niveau distance. Du coup, c’est venu de fil en aiguille, et quand on se voyait on profitait.

- Je ne veux pas connaître les détails, sourit-elle. C’était quoi ton dernier argument ?

- Je n’accepterai jamais de faire quelque chose avec Ariel si je n’en ai pas envie.

- Tu veux dire que c’est un délire qui t’attire ? elle me lance un regard bizarre et je lui souris en coin.

- Ce n’est pas vraiment ça… disons qu’Ariel, même s’il est vraiment dérangé, est super séduisant. Et, ouais, l’idée de dominant et dominé fait sans doute partie de mes fantasmes, mais je suis sûre que beaucoup de personnes sont dans le même cas que moi.

- Je ne te croyais pas comme ça moi, m’annonce-t-elle avec un faux air choqué.

- Dans tous les cas, ne t’en fais pas pour moi. Je ne me mettrai pas dans une situation dangereuse si je ne le souhaite pas réellement. Je ne le laisserai pas me faire du mal.

- Et toi, dans tous les cas, si Ariel te blesse, je te promets qu’il ne vivra pas longtemps. »

J’apprécie énormément ce soutien qu’elle m’apporte, et aussi le fait qu’elle ne me dissuade pas vraiment des plans que j’ai érigés. Après avoir raccroché, je me couche et reste un certain temps allongée sur le dos, réfléchissant dans le noir. Avec un peu de chance, dans deux jours tout ceci sera terminé, Charlotte quittera Nathaniel et l’« empire », et Ariel sera pris au piège et devra tous nous lâcher la grappe.

La journée du vendredi passa trop rapidement à mon goût. J’évite le plus possible Ariel, espérant sans doute au fond de moi qu’il oublie que je dois aller chez lui ce soir. Malheureusement, cela ne se passe pas comme cela. Alors que nous sortons du lycée côte à côte, le vent de ce mois de février m’enveloppe de sa fraîcheur.

« Tu n’as pas oublié que tu viens chez moi directement, n’est-ce pas ? me questionne-t-il lorsque nous ne sommes plus que tous les deux au bord de la route.

- Non… je baisse la tête. D’ailleurs, je suis désolée. J’aimerai d’abord passer chez moi pour déposer mes affaires et me préparer. Je viendrai le plus vite possible. »

Il s’arrête soudainement et je l’imite. Il se plante en face de moi et m’oblige à lever la tête vers lui.

« Ça contrarie beaucoup mes plans cette histoire.

- Je suis vraiment désolée... »

Je m’empêche de serrer les poings de colère, en voyant comment il considère que je lui obéis au doigt et à l’œil, et que jamais je ne le contredirais. Les quelques feuilles trop tôt renouvelées tournoient autour de nous. Le vent aujourd’hui est incontestablement glacial. Un vent d’hiver.

« Qu’as-tu d’autre à me dire ? »

Il reprend sa marche et je le suis, juste derrière lui. Je sais ce qu’il attend de moi, et je crois bien que je ne vais pas pouvoir y échapper.

« Je… qu’est-ce que je peux faire pour me faire pardonner d’avoir perturbé tes projets ?

- Bien ! Je veux que ce soir, tu fasses tout ce que je te demande de faire. Et ça commence maintenant.

- D’accord. »

Je lui fais un petit sourire innocent, qui a l’air de lui plaire. La lueur inhabituelle qui règne dans dans ses yeux me scandalise, mais je ne peux rien dire. Il m’avise alors d’arriver chez lui à une heure précise, et de ne surtout pas être en retard. Ensuite il me demande, et je fais mine d’être extrêmement gênée, ce qui n’est pas forcément compliqué car la situation est réellement gênante, si je suis vierge. Je m’attendais à cette question mais je ne pensais pas qu’il allait me la poser au milieu de la rue. Je lui annonce que oui, car je sais que c’est ce qu’il s’attend à entendre et c’est aussi ce qu’il souhaite. Il s’excuse ensuite de me l’avoir demandé aussi directement mais il m’explique à tort qu’il profite du moment où je dois répondre à toutes ses questions pour me demander, parce que c’est moins gênant. J’ai un doute sur cette dernière affirmation mais je ne relève rien et garde la tête vers le sol.

Je rentre chez moi. Je tourne la clef dans la serrure et pousse la porte. Je dépose mes affaires dans ma chambre et me change pour une tenue un peu plus confortable. Je me regarde de haut en bas dans le miroir et constate à nouveau et avec plaisir que je n’ai plus aucune traces de mes abdominaux ou des muscles de mes jambes et bras. Je ne vois pas mon dos, mais je me doute qu’on dirait vraiment que je ne fais jamais de sport en dehors des heures obligatoires au lycée. Je me rhabille, sors de chez moi et pars en direction de la maison d’Ariel.

Je respire un bon coup. Inspire. Expire. Mon doigt s’approche de la sonnette. Il est encore temps de faire demi-tour. Je presse le bouton et entends un son éloigné de cloche. La porte de la maison s’ouvre et je vois la silhouette floue d’Ariel se découper dans l’encadrement. Cette fois-ci, je ne recule plus.

Il me fait signe de m’installer sur le canapé de son salon. Il ferme la porte d’entrée derrière moi, tourne une fois la clef dans la serrure et la laisse sur la porte. Ensuite, il s’assoit à côté de moi.

« Mes parents sont partis pour le week-end. Nous avons toute la soirée devant nous. »

Il passe son bras à l’arrière de ma tête, et me regarde dans le yeux.

« Tu sais, tu n’as pas à être gênée ce soir, Chou. Sois toi-même, je suis sûr que tu n’es pas si timide que tu le montres. »

Pense-t-il vraiment que je ne suis pas si réservée que ça ? Je ne pense pas. Je n’espère pas. Je me recale dans le canapé et évite son regard, avec un petit sourire.

« Regarde moi. »

Je n’ai bien sûr pas oublié la promesse que je lui ai faite. Je lui obéis. Il pose sa main gauche sur ma cuisse, bien trop haut à mon goût. Il avance ses lèvres en face des miennes. Son souffle chaud s’échoue sur ma bouche entrouverte. Je ferme doucement les yeux, attendant qu’il s’offre ce contact. Il s’empare soudainement de mes lèvres. Il me pousse à tomber en arrière sur l’assise puis mon corps s’affaisse sur celle-ci. Ses lèvres sont toujours fixées aux miennes et je le sens sourire doucement lorsqu’il se retrouve tout à fait au-dessus de moi. On reprend notre souffle et j’entrouvre les yeux, mais il m’embrasse à nouveau. Bordel.

Il pose alors sa main droite sur le bas de mon t-shirt et glisse ses longs doigts dessous. Ils sont frais et ce geste, presque comme une caresse, me fait frissonner. Malgré les circonstances, je sens bien que la chaleur commence à monter. Il s’écarte de moi et se redresse, les joues un peu rosées. Pourquoi est-il si doux ? Je ne comprends pas l’intérêt qu’il y trouve. Il me regarde sans rien dire, et je me relève aussi. Je passe une main dans mes cheveux pour les remettre un peu en place, la bouche encore entrouverte.

C’est lui qui prend la parole, avant que le silence régnant ne devienne gênant. Il m’explique comment me rendre dans la salle de bains, et me dit que j’y trouverai quelque chose qu’il aimerait bien que je porte. Je me lève en direction de celle-ci, avec une certaine appréhension de ce qui m’attend. Je sens le regard d’Ariel glisser de haut en bas sur moi, et je quitte la pièce mi-soulagée, mi-refroidie. Je le veux, ça c’est certain, mais ça ne se passe pas comme prévu.

Sur un des meubles, à hauteur du lavabo, se trouve un ensemble de sous-vêtements en dentelle noire. J’inspire un grand coup et soulève mon t-shirt, dans l’optique de me déshabiller et de me changer. Après avoir enfilé le-dit ensemble, je prends une seconde pour me regarder dans le miroir. Malheureusement, il est tout à fait à ma taille, alors je me sens obligée de le porter ce soir. Je remets mes habits par dessus et glisse mes sous-vêtements habituels dans une des poches de mon pantalon en toile. Je rejoins alors Ariel dans le salon.

Je remarque qu’il est debout prêt de la porte, m’attendant sans doute. Il me fait un petit sourire et me demande de le suivre. Je glisse mes doigts entre les siens et il me guide jusqu’à ce que je devine être sa chambre. Le lieu du crime. Il passe devant moi et je franchis lentement la porte derrière lui, afin de jeter un coup d’œil à ce à quoi la pièce ressemble.

Elle se trouve être assez grande, mais peu lumineuse. Une seule large fenêtre, toute en longueur, traverse le pan de mur à droite. Le grand lit deux places est fait de draps aussi blancs que les cloisons.

Ariel ne me laisse pas le temps de regarder plus en détails. La porte claque derrière moi et mon dos se retrouve plaqué contre celle-ci. Les lèvres du garçon retrouvent les miennes. Il se colle contre moi et ses lippes glissent le long de ma joue pour se loger près de mon oreille.

« Tu me fais confiance, Chou ? me murmure-t-il d’une voix suave et empreinte d’un certain désir. »

Je hoche légèrement la tête de haut en bas et le laisse poser ses mains sur mes hanches.

« Je te jure que tout va se passer normalement. Tu fais juste ce que je te demande de faire et tout ira bien. »

Il s’écarte de moi et allume une petite lumière sur ma gauche. L’ambiance tamisée, malgré le fait que je sache ce qui m’attend, donne un côté excitant à la situation. C’est lorsque Ariel passe sa main gauche sous ma cuisse et me porte pour m’allonger sous lui sur le lit que je décide d’oublier l’affaire initiale et de me laisser aller à mon fantasme sur le point de se réaliser.

Je me redresse au milieu du lit et glisse mes mains sous le t-shirt du garçon pour lui retirer. Entre nos baisers fougueux et la découverte de nos corps respectifs, Ariel se retrouve rapidement tout à fait nu, m’observant dans l’ensemble qu’il m’avait demandé de mettre. J’ai malheureusement le réflexe de le repousser lorsqu’il cherche à me pousser en arrière et à se mettre de nouveau au-dessus de moi. La lueur dans son regard change, et je devine que c’est la réaction de ma part qu’il attendait depuis le début.

« Je t’interdis de me repousser une seconde fois. Et maintenant, tu t’exécuteras immédiatement lorsque je te demanderai quelque chose. »

« Et tu te laisseras faire, Chou. »

Sa voix grave me fait frissonner de désir malgré la situation. Je sens que je suis très probablement en danger. Je sais que je ne vais sans doute pas sortir indemne de cette histoire, mais j’aurai eu l’expérience à laquelle je rêve depuis un certain temps.

Ariel se lève, me laissant assise sur le lit. Il me tourne le dos et ouvre un tiroir à côté de son lit. Je pose les pieds au sol, en faisant attention à ne pas faire craquer les lattes du parquet. Je me positionne derrière lui et glisse mes mains de chaque côté de son dos pour venir les nouer sur son abdomen. Je sens un frisson parcourir son corps. Il passe quelque chose que je ne vois pas de sa main gauche à sa main droite et pose celle alors libre sur les miennes.

« Est-ce que tu m’aimes ? osé-je demander, pour savoir si ma mission a réussi ou non. »

Il serre ma main gauche dans la sienne et se retourne d’un coup face à moi. Sa main vient se loger dans le creux de mon dos et me coller avec brutalité contre lui. Je vois enfin ce qu’il tient dans sa main droite : une paire de petites menottes brillant d’un lisse éclat dans la pièce assombrie.

« Je t’apprécie bien plus que je ne le devrais. »

Ravie de sa réponse, je prends possession de ses lèvres, et lui de mes deux mains. Le métal glacé vient rencontrer mes poignets, et en effet, ces menottes sont bien trop petites. J’espère oublier la douleur qu’elles me provoquent. Ariel me pousse sans ménagement sur le lit, et je remarque alors qu’il tient d’autres choses dans sa main. Il les pose à quelques centimètres de moi, mais au-dessus de ma tête, ne me laissant pas le temps de les identifier.

Il attrape mes mains liées et les fait passer derrière moi, avant de libérer un de mes poignets. Au début je ne comprends pas son geste, mais je me rends rapidement compte que l’autre partie des menottes est maintenant attachée à un des barreaux de la tête de lit. Je saisis alors qu’à côté de ma tête se trouve une autre paire, et elle ne tarde pas à rejoindre ma main gauche et le lit. Pour être plus à l’aise ainsi attachée, je serre mes doigts autour des barreaux en question.

La langue d’Ariel vient trouver mon cou. Deux de ses doigts glissent le long de mon corps pour se coincer sous la dentelle du sous-vêtement. Il caresse doucement mes cuisses à quelques centimètres de mon intimité. Son prénom s’échappe de mes lèvres entrouvertes dans un murmure, et il sourit contre ma peau.

Il explora tout mon corps sans que je ne le repousse. Il me fit languir pendant de longues minutes avant de se lasser et de prendre les choses en main. Il me montra des choses que je n’avais vues jusque-là que dans des films X. Il me fit mal. Et moi j’appréciais. Ce fut une expérience inoubliable, mais que je regrette amèrement du fait du personnage. Je ne pouvais pas revenir en arrière. Je ne peux plus revenir en arrière.

***

https://www.youtube.com/watch?v=7NmgjEMsE-w

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