Chapitre 3 : Luna
- Excuse-moi, je suis en retard.
- Ce n’est pas grave, j’inspectais les écailles de Sir en attendant. Et puis les autres ne sont pas là aussi. Ils ne vont pas tarder.
Luna s’était assise sur une caisse en métal, les jambes croisées et son petit familier recroquevillé sur ses cuisses. Elle parlait toujours doucement, il fallait souvent tendre l’oreille pour bien l’entendre.
C’était mon amie la plus proche, toujours souriante, avec son visage rond entouré de ses magnifiques boucles blondes. Ses yeux étaient d’une couleur noisette, ses cheveux étaient épais, mais elle dissimulait souvent son regard sous sa frange. Son nez remontait en trompette et ses joues étaient parsemées de tâches de rousseurs. Même si elle était réservée, elle pouvait facilement se mettre en pétard quand on la contrariait. Malgré sa petite taille et son corps fragile, il ne fallait pas trop s’y frotter. Néanmoins, je l’aimais beaucoup, et c’était une coéquipière indispensable.
Elle portait sa tenue habituelle, des bottes avec des petits nœuds rouges sur le devant. Ses chaussettes marron foncé remontaient jusqu’à mi-cuisse. Elle avait mis sa jupe bouffante bleu foncé et son chemisier blanc. Un gros nœud rouge était noué autour du col de sa chemise et on pouvait y apercevoir une pierre au centre. Cette dernière était une pierre d’invocation qui était ovale avec de magnifiques reflets argentés. Elle avait aussi mis sa cape bleu foncé et rouge, ainsi que sa ceinture auquel était accroché ses accessoires.
Il y était toujours suspendu sa boussole ainsi que sa montre à gousset. La boussole était une création de Yaccine, elle était plutôt grosse mais permettait à Luna de s’orienter car elle avait un très mauvais sens de l’orientation. Le cadran était en ivoire, des gravures de plumes y était dessiné par-dessus et les aiguilles étaient d’une finesse élégante.
Mais la montre à gousset de Luna était d’une bien plus grande importance pour elle. En effet, suite à notre réveil, Luna l’avait déjà sur elle et c’était posée beaucoup de questions quant à son utilité. Quelques jours après, à force de la retourner dans tous les sens, elle avait fait apparaitre subitement Sir devant elle. C’est alors qu’elle comprit instinctivement que la montre lui permettait d’invoquer des créatures. Elle avait donc étudié avec précaution la montre en question.
Cette dernière était faite en or, l’arrière représentait une chouette à quatre yeux, dessinée avec de la poussière de diamant. A l’intérieur du cadrant, un arbre en argent était gravé et recouvert de feuille d’Or. Une flamme était dessinée juste en dessous de douze heures, une goutte d’eau juste à coté de trois heures, une image du vent pour six heures et un rocher pour neuf heures. Malheureusement Luna n’avait pas découvert son utilité jusqu’à ce qu’elle retrouve dans son box un épais grimoire mystérieux.
Le grimoire était épais, ses pages étaient jaunies usées par le temps et l’utilisation. Son épaisse couverture était faite de cuir et une pierre noire aux reflets argentés y était incrustée. Je n'aie jamais vu le manuscrit ouvert, Luna le gardait comme son trésor secret. Cependant, elle avait passé des semaines enfermée dans le laboratoire de l’aéronef à le lire et le déchiffré. Quand elle était ressortie, elle nous avait annoncé qu’elle savait pourquoi ses objets étaient avec elle. Elle nous avait alors annoncé qu’avant son réveil elle devait être une alchimiste. Pour elle, il s’agissait d’une évidence, elle avait compris le fonctionnement de sa montre à gousset et l’utilité du gros grimoire. Quant à nous, nous étions resté perplexe par cette nouvelle, mais chacun de nous était particulier alors nous l’avions cru. Par la suite elle a donc appris tous les sorts et les cercles d’invocations dont elle parvenait toujours avec beaucoup de facilité à les exécuter.
A vrai dire nous n’étions pas très surpris, chacun de nous disposait de certaines aptitudes toutes plus étranges les unes que les autres. Et puis Sir étaient un familier très agréable. S’était un petit dragon, long et fin, sans ailes, avec quartes pattes à chaque extrémité de son corps. Ses écailles étaient rouges oranges aux reflets dorés. Ses yeux reptiliens étaient noirs ébène et ses dents tranchantes come des lames de rasoirs. Après beaucoup d’entrainement, elle avait réussi à lui rendre sa forme originelle pour les combats. Je me souviens qu’elle était encore restée durant des semaines enfermée afin de trouver la bonne incantation.
Lorsqu’elle devait invoquer Sir sous sa forme originelle, elle devait tracer un cercle d’incantation avec de la craie, tenir le grimoire dans une main et la montre dans l’autre. Pour le côté pratique elle avait compris que seule la pierre était nécessaire pour l’incantation, alors elle s’était confectionnée son gros nœud rouge et y avait accroché la pierre du fameux grimoire.
Sir était alors un dragon immense sous, beaucoup plus imposant et effrayant qu’avec sa petite taille. Du feu et de la lave coulait le long de ses dents, il pouvait aussi en cracher, et l’aéronef en avait d’ailleurs fait la malheureuse expérience. Par conséquent, Luna avait compris que les douze heures de la montre à gousset représentait Sir. Durant les trois dernières années elle s’était donc efforcée de trouver la bonne incantation et le bon cercle d’invocation pour appeler les dragons restant. Son travail avait porté ses fruits car elle avait réussis à invoquer le dragon d’eau, qu’elle avait appelé Lady.
Lady était aussi fine et longue que Sir, peut être plus petite selon moi. Ses écailles étaient vertes émeraudes avec de sublimes reflets bleus clairs argentés et ses yeux étaient dorés. Elle pouvait elle aussi cracher des ras de marrés et des jets d’eau d’une puissance incommensurable, là encore l’aéronef l’avait vécu à ses dépends. Elle donc était représentée par les trois heures et la goutte d’eau dans la montre à gousset.
Enfin, Luna avait réussis à invoquer Occulus, le dragon du vent. Comme Sir et Lady, il était fin mais beaucoup plus grand. Ses écailles étaient grises aux reflets cuivrés et ses yeux étaient bleu foncé. Son signe était donc le cumulus et les six heures dans la montre. Des tornades se dégageaient de sa grande gueule, arrachant tout sur leurs passages, pauvre aéronef. Luna les aimait tous énormément, elle les soignait et en prenait grand soin, un lien invisible les relaient à elle comme une relation entre maitre et serviteurs.
Malheuresement, elle n’avait jamais réussi à invoquer le dragon de terre. Elle avait aussi remarqué que seul Sir pouvait rester à ses cotés sous sa forme miniature. Les autres ne parvenaient à rester que quelques minutes. Sous sa petite forme , Sir ressemblait plus à une salamandre de taille moyenne, ce qui le rendait inoffensif à mes yeux.
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