Chapitre 5

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Les premiers mois s'apparentèrent à une pure décharge d'adrénaline dans le cerveau des scientifiques. Chaque molécule était digne d'intérêt et chaque petite découverte débouchait sur une ou plusieurs applications pratiques dans le domaine médicale ou militaire, ce qui fit exploser les bénéfices de la Weyland-Yuttani. L'assemblage moléculaire de la peau externe de l'alien dans sa phase primaire donna l'idée d'un nouvel alliage pour les structures de vaisseaux qui réclamaient moins de matériel tout en augmentant la résistance à la tension. Une autre invention fut ce filtre biologique qui n'avait plus besoin d'être nettoyé et qui pouvait se réparer seul durant plusieurs années. Le département des ventes pleuraient devant tant d'efficacité et conseilla d'installer le tout uniquement sur les appareils et équipements appartenant à la Compagnie. Vendre des produits si efficaces créerait un boom à court terme, mais les profits chuteraient à long terme.

Les cultures des cellules aliens ne prenaient pas très bien et même une utilisation rigoureuse des échantillons les faisaient disparaître rapidement. Le potentiel impressionnant semblait infini et la Compagnie se refusa à baisser les bras. Les profits avaient doublés à l'aide de quelques grammes de chair, ils pourraient encore doubler si...

Les dicussions et les mises en garde fusèrent, mais même les scientifiques les plus prudents avaient un désir irrésistible de pousser les études et les expériences plus loin. On n'en finissait pas de trouver de nouvelles applications et il semblait possible d'améliorer véritablement le rendement de ce qui existait déja si...

Impossible de repartir à la chasse aux échantillons. La planète avait été littéralement grillée. On envisagea alors de cloner un alien à partir du dernier échantillon. C'était tout ou rien. On pouvait gâcher ce dernier milligramme de chair pour une culture qui ne prendrait pas ou courir le risque de créer un nouveau monstre qu'il faudrait sécuriser de façon absolue.

En plus de se trouver dans le laboratoire dont l'accès était le plus sécurisé, trois niveaux de protection avait été pensé. Le premier était la reprise du contenant magnétique qui avait si bien fonctionné à bord à bord du laboratoire en orbite de LV-426. Le second était une enveloppe de mercure liquide toujours en mouvement et d'une épaisseur de plus d'un mètre d'épaisseur. Le métal liquide circulait constamment autour de l'alien et, s'il essayait de rejeter de l'acide, le liquide l'emporterait et le diluerait suffisamment pour qu'il perde son efficacité. Au sein du mercure flottait des milliers de nanocapteurs qui mesuraient constamment le degré d'acidité. Leur brusque disparition enclencherait la troisième ligne de défense, à savoir un champ laser qui se refermerait sur le monstre et éliminerait toute trace de son existence. Un tube de verre spécial de 2 mm de largeur et de 2 mètres de longueur pouvait être enfoncée dans la cage afin de prélever des échantillons.

Tout se déroula pour le mieux. Un androïde et deux humains furent chargés de veiller en tout temps sur le monstre. Il était prévu qu'il mourrait de lui-même en moins de trois jours, mais ses capacités régénératives étaient splendides et les échantillons prélevés avec précaution dans sa chair seraient remplacés presque immédiatement. Une aubaine.

Comme on avait potentiellement accès à beaucoup plus de matière première, on fit plus d'expériences et de recherches. Quand la créature mourrut, on décida d'en créer une autre. Puis une autre. La sécurité était sans faille et jamais plus qu'une créature vivante à la fois n'était permise par la Compagnie.

Les profits faramineux de la Weyland-Yuttani commencèrent à faire jaser parmi ses égaux. Les autres compagnies se regroupèrent et décidèrent de trouver la source de tant de nouveautés. Un petit groupe fut dépêché et pour espionner la Compagnie.

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L'équipage de l'Aurélius était consitué de trois hommes et d'une femme qui s'attachèrent à la petite Newt et en firent leur mascotte.

Tranquillement la fillette avait repris du poil de la bête et s'était montrée moins farouche à leur égard. Elle restait muette devant les étrangers et continuaient à se cacher dans les conduits du vaisseau à la moindre occasion. Spooky Joe, le mécanicien, gagna sa confiance en lui montrant les plans détaillés et en commençant à l'initer aux secrets des moteurs et des circuits. Il parlait aussi peu qu'elle et ne voyait pas en quoi le mutisme de la gamine était un problème.

Le capitaine Romano grommelait et disait toujours "la petite" ou "la gamine", mais c'est lui qui avait acheté une paire de draps à motifs de fleurs et de lapins lors de leur première escale et qui avait fourni la majorité des jouets en peluche qui couvrait le coin réservée à Newt.

Ripley retrouva avec un plaisir non dissimulé une console de pilotage et se familiarisa avec le système d'armemement. L'Aurélius était un coursier nerveux comparativement aux mastodontes de la Compagnie, mais il était tout aussi vieux et réclamait autant d'attention que de réparations. Il réservait pourtant une paire de lasers aux curieux qui voulaient lui barrer la route pour de mauvaises raisons. Ripley se sentait rassurée

Elle avait cru rester sur l'Aurélius quelques semaines, voire quelques mois. Mais Roman n'insista jamais pour les débarquer et faisait une mine sombre dès que Ripley mentionnait qu'il était peut-être temps pour Newt d'avoir une vraie maison et un endroit à l'air libre où courrir. Il s'était attachée à la petite. Et c'est Spooky Joe qui convainquit Ripley avec un : "C'te gamine a jamais connu qu'les tunnels et les conduits. L'est à l'aise là-dedans. Faut pas essayer de mettre un boulon en cuivroplatinium sur un essieu en tungstène."

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Hicks fit escale sur une colonie frontière appelée Bartovski et sa première visite fut pour le bar du coin. Il se retrouva à une table de poker avant de dire ouf et, à la fin de la soirée, il avait gagné le bar. Ils n'avait pas prévu qu'un ancien marine qui avait survécu à son entraînement était capable de boire comme quatre et restait en mesure de compter les cartes et de bluffer impeccablement.

Il retourna à son vaisseau, dormit quelques heures, prit une douche et songea que c'était un endroit pas si mal que ça pour se refaire une santé loin de la Compagnie. Il avait vaguement eu l'intention de se trouver un coin tranquille à la fin de son contrat, c'était arrivé plus vite et plus facilement que prévu, voilà tout.

Quelques jours plus tard, il mit fin à une rixe en 3 minutes. Ils n'avaient pas été prévenus qu'un ancien marine avait peu de patience pour les bagarres d'ivrogne quand c'était lui qui devait réparer les dégâts.

Et puis il fit la connaissance du capitaine du Wendy's, qui livrait ce que l'ex-propriétaire avait commandé. Elle n'avait pas prévu qu'en plus des caisses d'alcool et du nouveau synthétiseur alimentaire, elle trouverait un port d'attache auprès d'un ancien caporal des marines.

Six mois plus tard, il était évident que le secteur s'était trouvé un protecteur. Il ne parlait pas beaucoup, mais il savait s'occuper des problèmes ou se mêler de ses affaires, le cas échéant. On l'aimait bien et on lui fichait la paix.

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