L'incendie
de Marie Val
Je me réveillais dans une atmosphère étouffante. Les mains moites, les cheveux aussi trempés que si j’avais pris une douche, les gouttes qui perlaient sur mon visage. J’étais en sueur. Je crevais de chaud. J’allais à la salle de bains pour me rafraîchir mais rien n’y faisait, la température ne cessait de monter encore et encore jusqu’à me forcer à quitter ma chambre d’étudiante pour m’échapper de ce four.
Au passage, je vérifiais la température, qui n’avait pas bougé d’un pouce. Je me frottais les yeux me disant que ce n’était peut-être qu’un cauchemar et que j’allais bien finir par me réveiller. J’ai entendu dire qu’il fallait se pincer dans un rêve pour se réveiller. Dans le couloir du dortoir, désert de toute panique, je me pinçais sans grand résultat. Je commençais à paniquer, d’autant plus que tout était silencieux, pas un seul de mes colocataires n’étaient réveillés. Étais-je la seule à ressentir cette chaleur oppressante ?
Je me dirigeais vers la sortie lorsque j’ai vu les premières flammes, accompagnées d’une fumée épaisse qui allait tous nous asphyxier si on ne partait pas de là au plus vite. J’ai frappé comme une forcenée à toutes les portes, réveillant les étudiants qui maugréaient, me demandant ce qui se passait pour que je les réveille ainsi à trois heures du matin.
« -Venez tous, il faut s’en aller tout de suite, il y a le feu, les flammes ne vont pas tarder à arriver jusqu’à nous leur dis-je.
- Mais tu es complètement cinglé ma parole, il n’y a aucun feu,c’est quoi un bizutage, une bonne grosse blague ? » me répondit Sébastien.
-Je suis sérieuse, dans pas longtemps, nous ne pourrons même plus respirer.
-Bonne nuit me dit-il" en me claquant la porte au nez sans oublier de me traiter de pauvre taré.
Tout le monde regagnèrent leurs chambres me riant au nez, promettant qu’ils allaient se venger. Je devais prendre le large, autrement j’allais fondre sur place et puis tant pis pour eux s’ils ne voulaient pas m’écouter. Je ne pouvais plus rien pour eux.
Je courus de toutes mes forces, du moins du peu de force qui me restait bravant la fumée, un mouchoir au visage tout en espérant que je ne m’affaiblirais pas, ce qui permettraient aux flammes de me rejoindre. Mes yeux commençaient sérieusement à me piquer, j’avais de plus en plus de mal à respirer quand j’atteignis enfin la sortie. M’éloignant le plus possible du bâtiment, je m’allongeais au sol pour me reposer.
C’est à ce moment là que je les vis, ma mère, ma sœur et son fils de trois ans prisonniers de cet immeuble en proie aux flammes. Mon cœur s’est mis à battre à cent à l’heure, les yeux embués de larmes, la douleur me transperçait la peau. Affolée, je me dirigeais vers la porte pour aller les sauver. Je retrouvais la porte que j’avais laissé ouverte, fermé à clé. J’entendais leurs cris qui me brisait de l’intérieur, ils souffraient, ils brûlaient, ils manquaient de plus en plus d’oxygène. Je devais les sortir de là.
Mon poing s’abattit sur la vitre de la porte une fois deux fois trois fois mais impossible de la briser. Tout ce que je réussissais à faire, c’était de m’éclater la main, assistant à cet effroyable spectacle pendant que les étudiants postés derrière ma famille souriaient tout en me filmant. Je ne ressemblais plus à une jeune fille mais à une loque, une serpillère que l’on aurait laissé trainer par terre après le ménage. Le feu me prenait ma famille, je ne pouvais rien faire pour les sauver et tout le monde s’en fichait.
Je me levai le lendemain avec pour seule envie d’appeler ma famille pour vérifier que tout allait bien. Le téléphone sonna, sonna encore et encore me plongeant dans l’angoisse la plus totale. Plus tard dans la journée, je lus un article montrant les photos de ma famille qui avaient péri dans un grave incendie criminel.
Je hurlais encore à mon réveil, traumatisé par ce terrible cauchemar qu’avait été le mien.
Table des matières
En réponse au défi
Un horrible cauchemar.
Je vous propose d'écrire un récit, dans lequel votre personnage est bouleversé par un horrible cauchemar.
Commentaires & Discussions
Le plus horrible des cauchemars | Chapitre | 9 messages | 4 ans |
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