Ce " Paysage absurde de la mémoire "...
Ce " Paysage absurde de la mémoire ", ce bien nommé, est le seul recours de l'homme pour s'essayer à saisir cette entièreté, cette totalité dont il désespère de pouvoir la connaître un jour. Il lui faut consentir à abandonner ce coefficient de réalité auquel il s'adonne avec la démesure de celui qui a saisi une certitude et ne veut pas renoncer. La vérité n'est jamais la mise en œuvre de la seule présence qui se manifeste à nous avec la nécessité de cela qui nous fait face. Il nous est enjoint de voyager dans ce paysage "originel" qui nous dit l'absurde de la mémoire lorsqu'elle se circonscrit au site du visible. Plus que des hommes de la réalité, nous sommes des hommes du passé et du devenir dont les fondements s'originent aussi bien dans l'espace infini du symbole que dans celui du rêve ou bien de l'imaginaire aux fantastiques pouvoirs. La vision hypnotique que nous offre Katia Chausheva dans une réalisation éminemment esthétique ne doit pas dissimuler ce qui s'y inscrit en filigrane : une éthique par laquelle nous accédons au monde à la mesure de tout ce qui nous constitue et, le plus souvent, demeure dans l'occultation. Nous ne sommes ceux que nous sommes qu'à nous arracher à notre massif de chair afin que, le dominant, il nous dévoile les nervures essentielles de notre parution ontologique. Jamais nous ne pouvons nous circonscrire à l'apparence que le miroir nous renvoie, lequel miroir a été fait par des hommes pour faire paraître des hommes.
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