Il regarda avec joie le seul être auquel sa fille s’était attachée disparaître derrière un rideau de fumée. Elle aurait très bien pu contrecarrer ses plans. Elle avait trop souffert pour trembler devant lui. Et, au vu de son ascendance…

Il se pencha en avant. Pour le moment, son pouls ne s’était pas encore arrêté, mais cela ne saurait tarder.

Il se rejeta en arrière, au fond de son fauteuil de velours.

Son ascendance… Ses pensées dérivèrent, comme souvent, vers celui auquel il ne voulait pas penser. C’était une des seules pensées qu’il n’arrivait pas à chasser, comme un moustique qui lui tournait autour, trouvant toujours un coin de son esprit nu alors qu’il pensé s’être recouvert d’une barrière infranchissable, et qu’il n’arrivait ni à chasser, ni à éclater. Lui qui se targuait que son esprit était une forteresse infranchissable… Le « moustique » prenait grand plaisir à se venger, c’était évident.

Enfin, toutes ces pensées qui lui étaient défavorables l’horripilait. Où était sa favorite ? Il avait grand besoin de se changer les idées. Il sonda le monde afin de la trouver, en vain. Il grogna, puis se ressaisit.

Une simple mortelle fera bien l’affaire, à condition qu’elle soit fraîche…

Il laissa ses yeux errer sur la surface du monde qu’il gouvernait, avant de les arrêter sur une jeune femme blonde aux yeux bleus qui brodait, seule, dans son jardin. Il sentit un frisson le parcourir lorsqu’il reluqua ses formes avenantes, et sur ses lèvres s’épanouit un sourire carnassier. Il revêtit forme humaine et se glissa dans son dos.

On va bien s’amuser, toi et moi…