Chapitre 31 - Défaite
Un souffle tremblant sortit de la bouche de Briar. Zélie et Gavroche étaient partis ; elle était à présent seule avec elle-même.
Ses pensées s’étaient invitées à la fête
Et dansaient dans sa tête.
De sa vie, elle n’en était qu’à l’en-tête,
Mais elle était déjà prête.
Elle était au sommet de la crête,
Rien ne l’attendait plus sur cette arête.
La mort avait déjà fait sa conquête
Dans son cœur, il ne restait plus que sa tête
Pour lui tenir tête
- Elle était entêtée
Et n’avait plus toute sa tête.
Quelle trouble-fête !
Ces pensées qui volettent
L’embêtent ;
Elle n’aimait pas être en tête à tête
Avec une tempête
Qui, sur elle, enquête
Et qui la met à nu, trop honnête.
Briar souffla à nouveau, mais l’air qui sortit de sa bouche était plus déterminé, cette fois.
Elle attrapa une sorte de clé à molette
Qu’elle avait trouvé près du lit, sur la tablette,
Et la brandit au-dessus de sa tête.
Ce geste était une façon de dire « arrête »,
Arrête tes sornettes,
Arrête de te dire une poète,
De tes pensées une interprète,
Ou même de la vie une athlète.
Tu étais une fillette,
Maintenant tu es une esquisse imparfaite,
Une ébauche abstraite,
Une silhouette malhonnête,
Dans le tableau parfait des vedettes,
Images nettes.
Accepte, de ton cœur, la requête.
Accepte
Ta défaite.
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