L'atout de Pandoro se transforme en défaut
Après avoir exprimé sa gratitude à sa volaille pour la béatitude constante de son visage, son bec particulièrement acéré et les fossettes creuses de ses joues, Pandoro saluait Xelopet et lui promettait : « On se retrouve ce soir. Ne t'inquiète pas, j'apporterai davantage de graines. Tu auras également l'occasion de rencontrer ma femme, aussi douce et passionnée que moi. » Ils échangaient des adieux, tandis que Xelopet observait les pas furtifs de Pandoro s'éloigner de l’immense lopin de terre alloué pour elle.
Alors qu’il arrivât au travail, Pandoro était aiguisé et pleinement maître de ses compétences. Il comprenait que dépecer des légumes ne le ferait pas avancer dans sa carrière, mais il préférait ce métier, ses passions, et Xelopet, plutôt que d'être constamment exigeant envers lui-même et les autres, comme l'était, dans une certaine mesure, sa femme. Entre autre, il préférait se distinguer par ses relations sociales plutôt que de privilégier la richesse et le confort.
En ce qui concerne ses relations sociales, on lui avait déjà fait remarquer qu'à force de ne pas dire non, il risquait des ennuis. C'était bien là son problème : un grand cœur, une énergie débordante, mais toujours contraint par les exigences des autres. Il ne savait pas toujours mener une conversation d'égal à égal.
Son chef, notamment, faisait appel à lui sans relâche pour des heures supplémentaires. Durant la journée, il ne pouvait pas exercer son pouvoir de se laisser marcher sur les pieds, car son chef ne lui demandait jamais de travailler en équipe. Mais lors du dîner, il devenait un atout précieux lorsque les choses devenaient sérieuses et Pandoro offrait son aide et son soutien comme on lui demandait souvent.
Son chef était satisfait de ses performances, car derrière son apparence de premier de classe se cachait une force et une motivation extraordinaires. La journée passait rapidement et son seul souci était de retrouver sa petite "caille" chérie. Avant cela, il devait se rendre au magasin "Accessoires et nourriture pour animaux de Vlameth", puis rendre visite à sa femme pour la convaincre de venir admirer son prodige animalier.
Il s'aventurait dans l'allée des brumes, une descente symbolique, avec le magasin au centre de cette route, à côté d'un fleuriste "Arifleurs" et d'une confiserie "Au délice d'Anna". Quand il entrât dans le magasin, Pandoro demandait des graines pour sa protégée. Il prenait le gros volume et se promettait de revenir le lendemain pour récupérer le collier et d'autres graines. Il était 15h45, juste à temps pour faire un détour par le sentier de sa maison, une demeure pleine de vie et de décors aussi splendides les uns que les autres.
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