Le dilemme manichéen de Pandoro

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Pandoro, déterminé à répondre aux attentes d'Eluna et Xelopet, tranchait le nœud gordien de la vie urbaine et empruntait le raccourci le plus intrépide. Ses pas rapides le guidaient vers son chez-lui et avait évité les méandres des ruelles de l'avenue centrale. L'urgence vibrait dans ses foulées, car il avait le devoir de combler les désirs d'Eluna et de satisfaire l'appétit de Xelopet.

Alors qu’il arrivait devant sa porte, il laissait échapper un appel vibrant : "Eluna, es-tu prête ? J'attends impatiemment, rejoins-moi vite !" En un clin d'œil, Eluna surgit, secrètement équipée d'un sac et parée d'une tenue d'été. Pandoro prenait la main de sa chérie, et ensemble, ils s'étaient engagés dans l'allée brumeuse ou ils entraient dans le magasin destiné à nourrir la volaille. L'impatience de retrouver Xelopet palpitait en lui.

Armé d'une bourse bien garnie de délicieux petites graines pour sa volatile, Pandoro expliqua à sa femme : "Chaque jour, je m'approvisionne ici. Des graines délicates, un collier commandé, tout y est." Eluna, avec une bienveillance évidente, répondit : "Tu fais vraiment preuve de compassion envers les plus vulnérables. Je t'admire pour cela, mon chéri." Après cette brève discussion, ils pénétraient dans le sanctuaire aménagé pour Xelopet.

D'une voix puissante, Pandoro l'appelait : "Xelopet, Xelopet, où es-tu ? J'ai apporté des provisions et une personne chère à mon cœur." La petite volaille faisait son entrée et s'étirait pour révéler son corps et sa tête. Eluna s'exclama : "Ah, voici la célèbre Xelopet ! Bonjour, es-tu heureuse ici ?" Xelopet, visiblement ravie, s'approchait d'Eluna et picorait les graines tendues par sa nouvelle amie.

Pandoro, plein d'enthousiasme, exprimait son désir de combattre la solitude de Xelopet et lui offriraitt une compagnie surprise. Il suggérait un coq, mais Eluna, comme elle percevait les difficultés financières croissantes, proposait une alternative plus réaliste : trouver un nouveau foyer pour Xelopet. Cette proposition décevait Pandoro. Il s’était résigné et avait dit : "D'accord, ma chérie, je ne veux pas assombrir notre bonheur."

Cependant, au fond de lui, Pandoro refusait de se séparer de sa volaille bien-aimée et cherchait obstinément une solution à son dilemme.

Pandoro cogitait activement et dans sa réflexion il ne percevait pas de lueurs d’espoir. Il reprenait les principes dictés par sa femme dont il apportait une nuance. Il partageait son désappointement avec sa tendre moitié et lui avait dit : « Laisse-moi encore m’occuper de Xelopet. Le moment venu, je lui trouverais un nouveau foyer. » Eluna comprenait le désarroi de son mari et ajoutait : « Très bien, mais mon chéri tu dois penser aussi à nous ? » Sur ces mots empreints d’une tendresse profonde, Pandoro rajoutait : « D’accord mais je ne voudrais pas te mettre en colère pour si peu. Je trouverai un arrangement. »

D'un accord mutuel, Pandoro et Eluna prenaient congé de Xelopet, la bienheureuse. Pour marquer leur départ, elle leur offrait une danse d'adieu, une véritable œuvre d'art en mouvement, une symphonie de gestes gracieux, une expression à la fois marquée par la tristesse de la séparation et des vœux de bonheur pour leur retour. Émerveillée, Eluna s'exclamait : « Pandoro, regarde comme elle nous dit au revoir avec une chorégraphie absolument extraordinaire ! » Pandoro, captivé, acquiesçait et trouvait sa bien-aimée Xelopet si exceptionnelle qu'il aurait eu du mal à imaginer sa vie sans elle. Xelopet incarnait le cœur bon et généreux dont sa dépendance incitait Pandoro à prendre soin avec une dévotion ardente.

L'esprit de Pandoro était en ébullition et oscillait entre la gratitude envers Eluna pour cette touche de bonheur extraordinaire et le ressentiment envers elle de le placer constamment dans des situations complexes.

Il reconnaissait que cela résultait en partie de son propre manque d'assurance, ce qui le laissait souvent désarmé lorsqu'il devait prendre le contrôle d'une conversation. Il s'efforçait de développer cette assurance et cherchait à transformer son être intérieur, mais l'objectif ultime restait de mener une vie empreinte d'affection et de reconnaissance générale. Il ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe d'amertume, car il lui semblait parfois impossible de concilier le bien-être de tous avec les désirs profonds de ceux qui lui étaient proches. Malgré cela, il refusait de reconnaître ou peut-être, son esprit rechignait à accepter clairement, qu'il était parfois irréaliste d'harmoniser pleinement les aspirations de chacun dans un monde complexe et en mouvement dans le tracas quotidien de chaque être humain.

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