Lâcher Xelopet était devenu, après de mûres réflexions, une tâche impossible pour Pandoro. Il sentait le besoin impérieux de traquer ses souvenirs et cherchait des fragments du passé, une aide bienvenue pour surmonter cette épreuve sous le diktat de sa femme. Bien qu'il reconnût avoir commis des erreurs flagrantes dans l'éducation de sa poule, lorsqu’il la maintenait trop longtemps dans un état de poussin. Il se consolait et pensait que Pandoro lui avait transmis la volonté de se battre, d'ignorer les problèmes physiques, et de se relever d'un passé tortueux, grâce à la sincérité des relations qu'elle avait maintenues avec son bienfaiteur.

Le protagoniste se plongeait dans son passé et fouillait les événements où la nervosité d'Eluna avait transparu, où elle avait admis les directives de Pandoro dans la continuité de leurs états mentaux et physiques. Malgré ses efforts, il demeurait incapable de se souvenir et mettait ainsi à l'épreuve les principes fondateurs de son mal-être. Il cherchait en vain à identifier les moments clés où il avait maintenu son corps et sa voix à un niveau égal à celui de sa femme.

Sur le moment, il s’était soumis aux volontés d'Eluna. Il lui reconnaissait tacitement sa supériorité. Cependant, un ras- le-bol persistant révélait sa prédominance de subir plutôt que de diriger. Pour l'amour qu'il portait à sa femme, il refusait désormais d'accepter des ordres perpétuels sans discussion : "Fais pas ceci, ne fais pas cela, tu devrais prendre cela." Une prise de conscience

naissante le poussait à ne plus tolérer d'être simplement un exécutant. Il avait la puissance des attributs, un énorme atout contre de nombreuses situations difficiles.

Après des réflexions approfondies, il rejoignait sa femme sur le chemin du retour et lui disait : "Tu as remarqué comment Xelopet t'apprécie ? Une aura exceptionnelle émerge entre vous." La réponse d'Eluna était empreinte d'un réalisme sec : "Ne raconte pas d'histoires ! Ce n'est qu'une volaille. Elle n'exprime pas de sentiments. C'était dommage de menacer cette boule de suif. Je compte sur toi pour ne pas me décevoir comme tu as l'habitude de le faire." Pandoro répliquait : "Ne t'imagine pas des choses, je promets de toujours veiller aux biens de notre petit amas de fortune," insinuant par là le fruit de son travail d'éplucheur. Pour lui, c'était un véritable trésor, une richesse que la vie ne lui avait pas toujours offerte. Il nourrissait la passion du grand air, et de la vie sur une île déserte, telle Robinson Crusoé