Ballet Charmant et promesse à la Basse-cour : Entre Xelopet, Epura et Pandoro

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Xelopet sortait la tête de la basse-cour et découvrait le visage maquillé et charmant d’Epura. Comme Pandoro lui avait enseigné, il s'adonnait à la saluer et s'approchait d'elle dans l'espoir d'obtenir des graines ou un morceau de pain. Ses yeux, marqués par une espèce d’émerveillement, scrutaient avidement ces précieux sésames.

Émue par le geste de Xelopet, Epura tendit la paume de sa main et offrait une poignée de charcuterie qu’elle avait prise pour ses dîners légers et toujours aussi peu calorifiques. Xelopet dévorait du regard ce mets de fortune et picorait dans la main d'Epura sans ressentir le moindre frisson de peur. En remerciement, Epura esquissait une danse endiablée, enchaînait des pas de pattes et basculait sa tête de droite à gauche avec des yeux toujours aussi expressifs de concentration.

Subjuguée par l’attrait manifesté par Xelopet, Epura s'exclamait à voix haute : « Quel charmant animal que tu as là, Pandoro ! Je vais tout faire pour que tu la gardes. En échange, tu me rends deux services : le premier consiste à venir voir Xelopet, et le deuxième est de me trouver quelqu’un de sexe masculin et agréable au regard. »

Pandoro, satisfait de la présence de Xelopet, ajoutait : « J’en serai ravi. » Même si son enthousiasme le mettait dans une situation délicate, car en amour, il n’y connaissait pas grand-chose. Alors, trouver un bellâtre pour Epura lui semblait compliqué. Il ne disait mot et invitait Epura à passer le jour suivant dans un diner où il s’arrangerait pour qu’Eluna soit dans de bonnes dispositions pour discuter.

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Après avoir peaufiné chacun leurs stratégies respectives, ils laissaient Xelopet seule dans son abri en bois et en chaume, loin de l’enthousiasme des moments meilleurs. Ainsi, en tant qu'amis affectueux proches des animaux, ils lui infligeaient une punition sordide, à la merci du premier prédateur venu. De son côté, elle semblait méditer sur sa solitude et leur offrait un caquètement des plus lugubres. Pandoro et Epura partaient chacun de leur côté. Ils avaient une tâche à réaliser dans le but de s'offrir une perspective plus agréable qu'elle ne l'est actuellement. L’objectif était de sauver la petite cocotte d’un éloignement définitif, et pour ce faire, les deux compères se devaient de faire fléchir Eluna.

Pandoro s’en allait retrouver Eluna, très éloigné des préoccupations singulières qu’il pouvait avoir. Eluna l’interpellait d’une voix grave : « Tu as encore été flâné ? Tu n'es qu'un fainéant et égoïste par-dessus tout ! Tu me laisses toute seule, moi dont la seule préoccupation est l’harmonie de notre couple ! Je voudrais que tu aies plus de volonté à t’occuper des choses dans la maison telles que la lessive ou le repassage, deux tâches à ta portée, non ! Pandoro avait l'habitude de ces remontrances, et pour se faire pardonner, il allait lui chercher de nouveaux pots de fleurs pour embellir et rendre le décor casanier plus agréable, même s'il l'était déjà. Pandoro, après avoir garni leur salon, disait à Eluna : « Je pense énormément à toi. Je veux que tu aies la meilleure expérience conjugale possible. Afin de me racheter de ma conduite hors de ces murs, j’ai pensé que tu aimerais que j’embellisse l’intérieur un peu plus. »

Touchée par le geste de Pandoro, Eluna avec une pointe de remerciement lui disait : « Je m’en veux de te traiter aussi mal. Tu dois me comprendre, j’ai l’impression de vivre seule dans la maison. Tu n’es jamais là et quand tu es là, tu t’enfermes dans la chambre. » Pandoro, pour se justifier, répondait : « Excuse-moi, Eluna, dorénavant, je tâcherai de m’impliquer davantage au sein de la famille, et je voudrais te donner un coup de main pour les tâches ménagères dont la lourdeur te dépasse de temps en temps. Excuse-moi encore ! »

Pandoro se promettait de veiller au bien-être d’Eluna et pour ce faire, il décidait de commencer par s’occuper de la petite terre qu’ils possédaient derrière leur résidence. Il en profitait pour retirer les mauvaises herbes et ameublir la terre. Cela ne lui posait pas de problèmes car il avait déjà fait pareilles expériences dans son terrain où vivait Xelopet. Eluna voyait un changement dans l’attitude de Pandoro et se demandait pourquoi il faisait cela vu que pendant des années il ne s’occupait de rien d’autre que de son travail, de ses siestes et de son lopin de terre.

Eluna parlait à Pandoro et lui disait d’un ton sarcastique : « Merci, mon chéri. J’espère que tu garderas cette bonne habitude encore longtemps. » Pandoro répondait et dévoilait un peu le fond de sa pensée : « Je tâcherai de faire de mon mieux. Ah oui ! Demain, ta sœur vient dîner chez nous. J’espère que tu ne le prends pas mal que je ne t’ai pas prévenu plus tôt. Elle adore faire des surprises. Et, elle veut que je lui trouve un mari. Quelle histoire ! » Eluna répondait d’une voix empreinte de satisfaction : « Ah ! Elle vient ? Je dois me mettre sur mon 31 car elle a une fâcheuse tendance à te regarder de la tête au pied mais je l’envie car elle a tellement de chance de vivre aussi paisiblement. Un mari pour elle ? Cela ne peut que me mettre de bonne humeur. Si je dois te donner un conseil, ma sœur est très difficile sur le sexe opposé, et à mon avis, tu devrais courir chercher au moins 10 prétendants pour qu’il y ait un dans le tas comme elle le demande. » Elle se mettait à rire aux éclats, et Pandoro ne pouvait s’empêcher d’esquisser lui-même un sourire.

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