une basse cour à une animalerie
A 6 heures le lendemain matin, Eluna et Pandoro se réveillaient en douceur, s’hydrataient et étaient prêts à mettre leurs résolutions en application. Ils émergeaient lentement de leurs courts sommeils réparateurs mais adéquats. Alors qu’ Eluna était en train de se vêtir, elle se tournait vers Pandoro et prenait la parole : « Pandoro, prépare la lessive et nettoie les plats d’hier soir. Je te donnerai un coup de main pour te montrer comment je veux que tu procèdes » Eluna était soulagée de la prise de conscience de Pandoro quant aux tâches de la maison. Bien sûr, ce dernier le faisait dans un but de répondre aux exigences établies la veille et aussi par Amour.
« Oui Eluna » répondait -il d’un ton simple et direct.
Les tâches avec Eluna à ses côtés devenaient faciles et, avant de partir au travail, Pandoro saluait sa partenaire avec une bise sur la joue.
A l’heure au travail, ce dernier, enthousiaste et avec une tenue adaptée et des gants pour se protéger des coupures, était accueilli chaleureusement par son chef dont les traits de sa personnalité étaient innés pour diriger. Il s’asseyait à sa place devant lui quatre autres opérateurs faisaient la même tâche : éplucher les légumes que les camions venaient livrer le matin. Tout était impeccable dans la mentalité de Pandoro jusqu’au moment où ses deux compères Frénulo et Cornélo venaient lui dire bonjour avec une arrière-pensée.
C’étaient deux éléments perturbateurs de l’ambiance silencieux de la pièce tel un hangar les jours de grève. Ils l’appelaient : « Pandoro, viens voir, j’ai ceci à te montrer. » Ils sortaient de leurs sacs un hamster dans sa petite cage verte avec des barreaux en guise de porte. « Si tu le veux, je te le donne » Pandoro hésitait et n’oubliait pas les paroles d’Epura dont la prestance avait contribué à faire céder Eluna sur Xelopet. Alors il disait : « Non pas pour le moment, j’ai déjà une poule à m’occuper. Repasse dans quelques jours, je te dirai quoi »
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Tout se passait sans le moindre problème : planification, priorisation des tâches et envie de bien faire était son pain quotidien. Il préférait manger de son pain blanc que de son pain gris. Une telle envie de faire plaisir tel qu’il ne souciait peu du travail titanesque que son chef lui demandait était remarquable. Heureux comme un poisson dans l’eau, naïf tel un agneau au milieu des loups, il accumulait les heures, les heures et les heures.
D’ailleurs, ce jour-là, il restait plus tard pour prolonger son addiction au travail et accumuler des Anis afin de maintenir son niveau de vie et ses plaisirs. Eluna était au courant que son mari contribuait à augmenter sa charge de travail pour la rendre heureuse mais également rendre sa poule Xelopet fier de son maître. Cela faisait partie de leurs accords respectifs. Eluna voyait en son mari le courage, l’abnégation et la forte disposition de l’Amour que Pandoro ressentait.
Toujours actif, jamais épuisé, il avait décidé de maîtriser les relations parfois tumultueuses qu’il pouvait avoir avec Eluna. Ainsi, il se projetait dans un avenir nuancé de rose et de bleu et marqué par la forte volonté de Pandoro d’être seul maître abord de son navire.
Il sortait de son travail à 18 heures et s’arrangeait pour sa détente personnelle de rendre visite à Xelopet dont le plumage doux et duveteux faisait de lui un excellent animal de compagnie selon Pandoro sans oublier la naissance d’émotions humaines interprétée par ce dernier comme un signe d’amitié.
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« Xelopet, Xelopet, je suis là. Viens. J’ai de quoi te nourrir pendant une semaine. » Xelopet surgissait de son enclos et se mettait sur le toit de la basse-cour et caquetait trois fois pour faire signe à Pandoro qu’il était heureux de le voir ici auprès de lui.
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La poule perchée arrivait du toit de la basse-cour et avec elle son lot de satisfactions singulières comme la compréhension, l’écoute et le savoir-faire. Des bonds en apesanteur la faisait voltiger telle un homme sur un trampoline. Maintenant que Pandoro lui avait montré les délices de vols aériens contrôlés, elle excellait dans l’art de s’envoler. « Xelopet, je vois que tu profites de mes leçons. Tu es très intelligente ! Encore une fois, je fais de mon mieux pour satisfaire les moindres de tes désirs. Regarde ! Tiens, j’ai acheté ceci pour toi ce matin ! » Pandoro sortait une vaste sacoche de grain et le tendit pour Xelopet qu’il mettait dans un récipient contenant sa nourriture et l’eau pour s’hydrater. Elle caquetait de bonheur devant une si grande générosité de la part de Pandoro. Il n’en revenait pas comme elle lui semblait si affectueuse aujourd’hui. « Y a-t-il quelque chose qu’il aurait louper » pensait-il.
Xelopet caquetait et lui montrait son amas de foin fourni d’une demi-douzaine d’œufs frais et prêt à être mangés.
Pandoro n’en revenait pas, elle avait pondu et disait : « « C’est formidable ! Voilà, une belle surprise ! 6 œufs que tu as pondus, bravo Xelopet ! » La joie était de courte durée car elle lui faisait comprendre qu’elle avait besoin de fécondés ses œufs pour perpétuer le chemin de sa race : les lughorns, une race à fort caractère. Elle montrait de signes de fertilités incroyables et de sensations chaleureuses dans l’émanation de son être.
Pandoro, à l’écoute de sa poule, semblait embarrassé par sa demande, lui dont sa progéniture humaine tardait à arriver. En effet, il était marié depuis 5 ans et en aucun moment il n’eut l’opportunité de fonder une famille : une situation inhabituelle mais son caractère léger lui donnait confiance dans l’avenir.
Encore une fois, il devait affronter les cris stridents de sa femme Eluna, femme déterminée et assez colérique quand il s’agissait des agissements de Pandoro. Eluna avait du mal à comprendre ces meilleures intentions et un sentiment de déception parcourait souvent l’esprit de Pandoro s’il n’arrivait pas à se contenter. Il devait montrer toute son ingéniosité pour affronter sa femme. La dernière fois, il avait eu recours à Epura mais là comment allait-il y arriver ?
Xelopet caquetait si intensément que Pandoro ne pouvait plus l’entendre, à ces agissements inhabituels, et devait trouver un coq de bonne constitution mais aussi singulier dans l’apprentissage du respect mutuel, de sa gentillesse et de sa compréhension de Xelopet et de lui-même comme pouvait être sa poule. Pandoro se mettait à la recherche d’une solution, Dans l’immédiat, il n’en trouvait pas. Puis, il avait l’idée de se rendre prochainement à l’abattoir pour contacter Eurytide, homme vétérinaire et ami, de ce lieux sinistre. C’était déjà grâce à lui qu’il avait pu se procurer Xelopet. Peut-être pourrait-il à nouveau l’aider ? Donc, il promettait à Xelopet qu’il aurait bientôt un compagnon choisi parmi la liste des candidats potentiels et testés. Il devait le choisir en parfaite harmonie avec sa cocotte. Il murmurait que cela demanderait beaucoup de sagacité et de sagesse de sa part.
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