Fuir

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— Tout va si vite Dorine. On est foutu, je suis cuit ! Le gouvernement dissout et Gorgin prend la place en attendant des élections. Des clans se forment et j’ai bien peur que tout explose.

Je repose ma fourchette déjà dégouté des nouvelles que me lit Taurin. Oui, à peine arrivée que je m’embarque dans une nouvelle aventure !

— Tu aimes mon omelette aux champignons ?

— Tu te fous de ma gueule non ?

— Pourquoi ?

— Tu me coupes l’appétit avec le journal ! Comment tu veux que je revienne à mon assiette ?! Pour te répondre, oui, tu as du talent brut, un vrai cuisiner.

— Merci.

— Et ?

— Et quoi ?

— Tu passes de ce sujet brûlant à de pauvres champignons, toi qui a de la haine dans le sang ! Il faut penser a un endroit où te cacher avant de le cuisiner lui ! Tu ne peux ne le laisser gagner ! Ni te faire souffrir ainsi que les autres ! Arrêtes de sourire !

— Doucement Dorine, d’un, ce ne sont pas de simples champignons, on nomme cela des Veratrisias. Très rare à cultiver au vue de sa couleur violette et à sa saveur vanille. Et de deux, faut que j’apprenne à me calmer. Je l’aurais un jour. Pour le moment, terminons ce délicieux repas dont je n’aurais peut-être plus l’occasion d’enfiler ma toque. Du vin ma belle ?

Son clin d’œil m’invite à me détendre. Il sait ce qu’il fait et j’accepte d’être resservie. On mange à nouveau dans le calme puis je me propose de laver. Pendant qu’il sèche, il me dit :

— L’heure est de quitter les lieux. Je sais que tu n’as aucune affaire hormis une jolie robe. Je vais préparer une valise, j’ai tout le nécessaire.

— Où va où ? Et comment ?

— J’espère que tu aimes marcher, on prendra un autre moyen de voyage un autre jour.

— Mais c’est loin ?

— Au moins six heure, promis, il y aura des pauses et de quoi boire. L’eau est infinis.

— Et c’est où ?

— Besoin d’être entouré. Gorgin a sans doute déjà préparé ses alliés. On va voir le couple Férin et Félinda. Je suis proche d’eux depuis mon enfance. Ils auront de quoi m’accueillir et ne dénonceront jamais.

— Et si on t’attrape, j’irais où moi ?!

— Torturer par mon frère, son esclave j’imagine. Il n’y aura pas de futur élection à mon sens. Bon, je serais là pour te protéger soit en sûr. Tu es ma femme maintenant et je préfère que tu sois soumise avec moi que de te voir avec lui.

— Heureusement ! Après, désolé de te décevoir mais j’ai une préférence physique donc dire que tu es mon homme…enfin, tu as beaucoup de qualités. Je veux dire que mes sentiments vont évoluer enfin…

— Ne soit pas désoler, je sais que vous les humains prenaient plus de temps pour développer vos sentiments. On est juste différent.

— Merci de me comprendre.

— Peu essaye ou le désir. Bon, attendant moi dans le salon, je vais faire les bagages.

— Tu préviens tes amis ?

— Non, on s’est jamais si la lettre envoyer est intercepter.

Il dépose un délicat baiser sur ma joue et le temps est long pendant son absence, que je commence à lire un livre d’Histoire entre deux clans d’un monde dont j’ai du mal à tout comprendre. A son retour, il m’autorise à prendre dix bouquins, mettre des bonnes chaussures et on file. La pluie arrive et il me protège en sortant un grand parapluie noir.

Ne voit rien, ne sait rien du temps qui passe même quand le soleil tape sur mon front. La campagne est vide de bâtisse et on ne croise aucun animal. Taurin ressent le changement et il avoue avoir un peu peur. Lui qui est si reconnaissable…Je ne sais comment le réconforter plus que ça, préférant découvrir le monde comme une enfant de quatre ans.

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