La complicité

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— Donc, cela fait combien de temps que vous vous êtes rencontré avec Férin ?

— Ho, et bien, au moins quarante ans. Et, avec Taurin, comment ça se passe ? Sinon, tutoie moi.

— Pardon, je n’ai pas l’habitude. Bref, tu as dû le comprendre, je suis tout jeune dans ce monde. Mon ex-mari me battait plus qu’il ne couchait. Je suis morte par sa violence et je me suis retrouvé chez Taurin. Evidemment, sur le coup, j’ai flippé. Je ne te cache pas, que ce réveiller dans un lit, voir une telle créature qui t’annonce plus tard, vouloir accomplir le fantasme de coucher avec une humaine avec du BDSM en offrant le thé…n’est pas commun ! Oups, je n’aurais pas dû dévoiler son secret.

— Je suis au courant de ses envies de jeux de rôles.

— Ah bon ?

— Depuis l’adolescence, ils nous en parlait. Après, l’histoire du pacte, je peux comprendre qu’il avait gardé secret, par honte sans doute…Tu sais, je sens qu’on a déjà pas mal de points communs toi et moi.

— Je t’écoute. Si je peux enfin, trouver une présence féminine dans ce monde, une qui me comprend, je veux bien !

Elle rit et ça atténue quelques peu, les viols…Elle se rapproche de moi souriante pour m’annoncer cash :

— Moi aussi, j’ai connu un peu, un type violent, abusant de moi et m’offrant à des êtres infâmes pour son plaisir.

— Tu repenses à toutes ses horreurs ? J’ai peur que dans quelques années, ça reviennent…Nous, les humains, ont appel ça, des traumatismes et il existe des gens qui nous écoutent, nous aident pour faire face.

— Alors, les humains ne sont pas mieux. Mais oui, parfois, ça revient. Pour oublier, je place une image positive comme le jour où Férin était encore un ami et que je l’ai supplié de l’achever. Il m’a donc sauvé et j’en suis heureuse. Je te conseille de faire de même.

— Taurin est trop récent, c’est un coup de foudre enfin, je vais essayer de penser à mes parents ou à mon ancienne meilleure amie de la fac.

— De la quoi ?

— Fac, faculté disons que c’est comme une grande école pour jeunes adultes. Il en existe dans divers domaines comme la médecine.

— Tu travaillais sur Terre ?

— Avant que je suis recluse par force, j’étais cantinière. Chez nous, du moins, dans mon pays, en France, il existe aussi des jeunes écoles pour les enfants. Moi, je servais les repas tous les midis pendant cinq jour du lundi au vendredi en primaire. Pour ceux ayant entre six et dix ans.

— C’est fou ! Nous, on n’a aucune école. Ce sont nos parents qui nous enseignent les bases du monde. La lecture, les sciences et la politique.

— Les sciences ? Comme quoi par exemple ?

— La dynamique des corps. Soit la compréhension de l’anatomie des races. On a aussi, l’entrée dans la matière, c’est-à-dire, comprendre comment notre univers fonctionne. Là-dedans, se mêle géographie, physique et nature, avec les plantorfories et les animacréas. Arbres, fleurs ect puis les animaux communs et les créatures moins connus.

— C’est comme chez nous sauf les créatures…Et donc, dans la vie, vous faites quoi avec Férin ?

— Nous avons notre propre petite société appeler les « Les exterminateurs ». On élimine donc pour des animaux ou créatures nuisibles.

— Car ça existe ? Chez nous, aussi mais j’espère qu’ici, c’est moins, destructeur ces bêtes !

— Hélas oui surtout les créatures.

— Beaucoup d’interventions ?

— En ce moment, c’est calme. Et puis, vu le contexte.

— C’est pour ça que vos dons, sont utiles. Devenir des animaux, c’est plus discret !

— Et oui ! On était des lions avant, notre transformation à la naissance. Enfin, plus Férin que moi. Si d’autres comme nous se métamorphoses, ils sont plus spécialiser dans la quête d’infidélité ou en tant qu’enquêteurs pour la justice.

— Mais, c’est légal ?

— Bien sûr Dorine ! Tu oublies que nous sommes à quatre-vingt dix neuf pour cent de Dieux. Les humains sont parqués au Paradis ou en Enfer sauf exception. Un pourcent, accepte de vivre avec nous et respectent malheureusement, l’interdit de mélange des races…Enfin, tout ça pour dire que la vie ici est un peu comme chez toi, des couples jaloux, des crimes ou bien, un calme plat avec le marché, les magasins, des familles en vacances !

— Et c’est payer ?

— Nous oui, pour s’habiller ou faire les emplettes.

— Taurin m’a expliqué que la nourriture et l’eau sont illimités et qu’il n’a pas de métier aussi…

— Il a raison, après oui, des gens n’ont pas de travail. Ce n’est pas grave. L’argent qu’on gagne suffit pour nous deux et on a un poids modeste dans l’économie de milliard et de milliard d’âmes qui vivent. Des gens choisissent parfois de mourir pour que d’autres intègrent notre monde.

— Taurin m’a raconté que c’est extrêmement rare de mourir !

— Il ne voulait pas te noyer de trop d’informations. Bon, finit de raconter des simples banalités, dis moi franchement, pourquoi tu as accepté de jouer la coquine avec lui ? Ne sois pas choquée, je le suis aussi ! Moi quand j’avais rencontré, Ilios, j’avais tout juste dix-huit ans, voulant jouir d’une vie sexuelle libérée, je suis allée dans un club BDSM dont Taurin voulait m’accompagner d’ailleurs mais ce jour-là, il devait allé quelque part avec Férin, bref. Je suis donc rentrée, tout excité à l’idée de m’amuser, d’être dans diverses tenues et rôles. J’étais curieuse tu vois, de lorgner à chaque vitre, ces tableaux de chaires fait de passion et de brutalité. Trop absorbée par l’une des scènes, j’ai fais la rencontre donc d’Ilios et il m’a manipulé pour que je sois juste un jouet, ne décidant de rien. Taurin rêvait d’y entrée mais j’ai refusé. J’avais menti en disant que je bossais là-bas et que ce n’est pas une belle vision qu’il devait avoir de moi, ne brisant pas notre amitié dans la nudité. Cependant, après la mort d’Ilios, j’avais toujours rêvé de vraiment me faire plaisir et avec Férin, qu’il n’était pas trop chaud pour être le dominant, on a mis du temps à trouver un équilibre. Tu vois, parfois, je domine parfois on baise simplement mais toujours avec amour. Si tu décides de comment jouer tout en étant heureuse que ton partenaire accepte le deal, les viols sont morts.

Son clin d’œil me fait vraiment comprendre que j’ai mon miroir. Effectivement, on se ressemble pas mal et si elle a commencé brut à parler de sa sexualité, il n’y a pas de raison, que je me sente mal à l’aise.

— Et bé, je ne sais pas quoi dire d’autre ! Tu as tout dit !

— Le sexe c’est comme en politique, c’est soit brutal et tu as mal au cul. Soit c’est doux, sensuel ou brûlant car tu as des convictions en accord avec le chef.

— Beaucoup sur Terre pense un peu pareil.

— Enfin, je l’explique mal mais tu as compris le principe.

— Oui, on peut sortir ? J’ai un peu chaud.

— Bien sûr, pour accompagner la détente, j’ai une crème de corps. Comme c’est un bain de sel volcanique avec de l’écume marin, la peau se détend bien.

— Maintenant que tu me l’expliques, je comprends mieux pourquoi je suis zen après tout ça ! Je sens aussi comme des odeurs de fleurs, ce n’est sans doute pas les mêmes noms ici mais pour moi, c’est entre lavande et orange.

— Tout juste ! J’ai un jardin d’intérieur avec des graines des plantes des mondes cependant, je trouve que sur la Terre, ça sent plus.

— Tu te fournis où ?

— Avant c’était Taurin et puis, aujourd’hui, des apothicaires. On fera une visite tous les quatre après, ça te va ? Ou tu préfèreras te reposer ?

— Une balade me fera du bien.

Elle sort la première pour me donner une grande serviette en soie blanche et d’or. Avant de s’habiller, je la suis derrière un recoin où se trouve un hammam et un sauna. Un salle de massage s’y trouve également et c’est au-dessus d’un grand lavabo, sur le présentoir de bois, qu’elle pioche une crème dans un tube en verre. De la taille d’une demi-bouteille, elle me l’ouvre pour que je me serve :

— C’est de ma création, fait à base d’huile d’argan et de pamplemousse. Oui, je m’inspire vraiment des Terriens surtout de l’Oriental.

— Tu as appris donc les régions de la Terre ?

— Seule, les livres sont rare comme peu de gens se prennent de curiosité. Après, tu es la première humaine à visiter ici, je n’ai donc pas de recul surtout sur la décoration.

— C’est exactement comme les lieux typiques marocains enfin de l’Orient.

— Merci.

— De rien, donc je me masse tout le corps ?

— Plus les jambes et le ventre sauf si tu as nager, là c’est aussi les bras.

— Après chaque bain ?

— Oui. Pour le visage, j’ai ça.

Une fois crémée, je ressors du lieu encore plus en paix. Disons, que je me sens comme à la maison. On retrouve les hommes toujours dans le salon, penchés sur une grande carte, à placer des pions et noter sur un carnet, les différentes versions des batailles. Au vu du temps qu’on a passé à se pomponner, trois pages sont notés de la patte brouillon de Taurin.

Ce dernier est heureux de me retrouver et j’aurais dû encore plus interrogée Félinda sur sa rencontre enfant avec lui et Férin. Pour continuer à penser à autre chose, elle propose une visite du jardin qui est plus un parc d’un hectare au moins. Avec Taurin, elle joue donc les guide et ce dernier découvre de nouvelles espèces ainsi que l’évolution de certaines.

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