Chapitre 10. Présentation des petits frères

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Capucine arriva une heure plus tard, elle avait dû expliquer à Estelle et Coraline qu’elles devaient attendre demain pour voir leur Tante Rachel et les nouveaux bébés. Elle toqua discrètement à la porte de la chambre, Louis vint lui ouvrir en lui faisant signe de ne pas faire de bruit, à elle et à Madeleine. Tout bas, cette dernière demanda à son père,

— Papa ! Où maman ?

Louis la prit dans ses bras pour se rapprocher du lit dans lequel Rachel était assoupie.

— Elle est sur le lit, elle dort, tu veux voir tes frères ?

— Non, maman !

Madeleine tendit ses bras vers le lit où elle voyait que Rachel dormait.

— Je vais te rapprocher, mais fait doucement, ta maman est très fatiguée.

Louis déposa sa fille aux côtés de sa femme. Madeleine lui fit des câlins sur le visage tout en chuchotant,

— Maman…

Rachel ouvrit un œil et la prit dans ses bras.

— Viens ma puce, viens dans mes bras.

Elle la coucha dans le lit et l’embrassa. En appuyant sur le ventre de Rachel, Madeleine demanda,

— Bébé ?

— Ils sont sortis Madeleine, ils sont là, dans les petits lits.

Elle lui indiqua les deux petits lits. Madeleine secoua la tête et affirma, avec une moue boudeuse,

— Non !

— Mais oui, ils sont bien sortis, Maddy.

Elle la prit dans ses bras en la serrant très fort puis, en se tournant vers Louis et Capucine, elle murmura,

— J’espère qu’elle n’aura pas trop de mal à les accepter.

Capucine renchérit,

— Ah, c’est toujours un risque avec les aînés… Mais sinon, ça va toi, ça n’a pas été trop long ? Et la douleur ?

— Je suis contente que cela soit terminer et je ne suis pas prête à recommencer tout de suite !

— J’imagine, je me souviens de mes deux accouchements, une fameuse paire de manche hein !

— Ça oui, j’ai même rejeté Louis par moment ! La douleur rend fou…

Elle prit la main de Louis dans la sienne puis se tourna vers lui en lui demandant,

— Tu ne m’en veux pas trop pour ça ?

— Mais non, dis ! T’étais occupée à pousser comme une bête pour faire sortir les bébés, c’est moi qui par moment avait l’impression d’être de trop… Ça avait l’air horriblement douloureux… Et maintenant, ça va, t’as mal ?

— Non, il faut que tout se remette en place, je n’ai, heureusement, pas été déchirée, mais je sens que tout a été déplacé, là en bas !

Elle posa sa tête contre le torse de Louis et soupira. Capucine annonça qu’elle allait prendre congé, après avoir regardé la tête de ses nouveaux neveux.

— Un petit blond et un petit roux, ils ont pris de chaque côté je vois ! Allez, je vous laisse en famille, Louis, tu n’hésites pas à m’appeler si tu as besoin d’aide ce soir quand tu seras seul avec Maddy.

— Merci Capucine, mais je sais encore m’occuper de ma fille, tu sais !

Il sourit avec un faux air offusqué. Rachel gloussa puis s’adressa à sa belle-sœur,

— Merci Capucine, attention, tu vas heurter son orgueil de super papa, même si je suis sure qu’il aura bien besoin d’aide pour préparer les petits lits et autres petites choses avant mon retour à la maison… C’est dans trois jours que je sors, tout va bien jusqu’à présent donc pas de prolongation.

— Et puis, tu seras mieux chez toi, tu te feras chouchouter par ton mari, d’autant plus que vous aviez pris congé pour votre « lune de miel ».

— Oui, ça tombe bien, à croire que Rachel a fait exprès d’accoucher le lendemain des noces.

Capucine pris congé et le couple se retrouva en famille. Louis décida de présenter ses frères à Madeleine, l’un des bébés sembla se réveiller, il en profita.

— Regarde Madeleine, voici Adrien.

Madeleine regarda le nourrisson d’un air plutôt sceptique, Rachel toucha le bébé, Madeleine suivi sa mère dans le même mouvement en posant un doigt sur la joue du bébé. Adrien commença à gémir, à rougir, puis à crier.

Madeleine mit ses mains sur ses oreilles et commença à pleurnicher, elle aussi. Rachel lui fit un bisou sur la tête, prit Adrien de l’autre côté et le mit au sein. Il se calma tout de suite et se concentra sur le fait de remplir son estomac. Madeleine le regarda faire puis regarda Rachel en lui demandant,

— Bobo ?

— Non, il ne me fait pas mal, il n’a pas encore de dent et lui non plus n’a pas mal, il demande juste à manger en criant parce qu’il ne sait pas encore parler, ma puce.

Madeleine se coucha sur Rachel en continuant à regarder Adrien et en lâchant un gros soupir.

Louis souffla,

— Ça a l’air d’être une rude épreuve Madeleine. Et tu n’as pas encore vu le deuxième !

Rachel caressa les boucles rousses de Madeleine pour la tranquilliser.

— Laisse lui le temps de digérer l’affaire, tant que Clément dort, c’est bien, j’en ai déjà deux dans les bras et je crois qu’elle a besoin d’être dans mes bras.

— Oui, je crois qu’elle se rassure, cela fait plus de quarante-huit heures qu’elle ne nous a pas vu, et en plus il y a un paquet de chair qui crie et qui te mange les seins…

Louis assit sur le lit, du côté d’Adrien, s’approcha et les enlaça tous les trois, Madeleine resta très absorbée par Adrien qui continuait à se nourrir et qui ouvrit doucement les yeux. Rachel et Louis les observèrent tous les deux en silence.

— Eh bien, elle le surveille son petit frère…

— Regarde, elle lui fait des doudouces sur ses mains… Ils s’apprivoisent, c’est tout mignon.

Rachel leva les yeux vers Louis et lui sourit, Louis l’embrassa,

— Je suis heureuse, Louis !

— Moi aussi, et je t’aime, ma belle épouse !

Leur attention fut attirée par un bruit qui venait de l’un des petits lits, Clément était réveillé. Louis alla le chercher et le présenta à Madeleine, comme il l’avait fait pour Adrien.

— Et voici ton autre petit frère, Clément.

Madeleine regarda le nouveau bébé et se plaqua les mains sur les oreilles. Devant sa réaction, Louis sourit et tenta de lui expliquer,

— Mais non Madeleine, il ne va pas spécialement crier, en plus Clément est beaucoup plus calme…

— La pauvre, elle associe bébé et cris… Elle va être servie pour les prochains mois.

Clément gémit, mais ne hurla pas comme pouvait le faire Adrien, quoiqu’il ne fallût pas trop traîner, parce qu’il était aussi capable de crier fort.

— Bon, Adrien, tu as bientôt fini ? Ton frère a faim aussi.

Madeleine regarda Rachel qui discutait avec le bébé qu’elle avait au sein, Rachel le perçu et lui expliqua qu’elle devra bientôt nourrir Clément à l’autre sein, là où Madeleine était installée. Elle lui demanda si elle acceptait de changer de côté, Madeleine rechigna un peu. Puis, lorsqu’elle vit qu’Adrien n’était plus au sein, elle continua à regarder le sein de Rachel.

— Tu veux goûter Maddy ? Tu peux, mais pas mordre alors, comme quand tu prends ton biberon, mais doucement.

Madeleine intégra les consignes et tenta de téter Rachel, elle s’installa à la place laissée libre par Adrien, mais fronça les sourcils en goûtant le lait de Rachel.

— Tu n’aimes pas, hein, c’est ça, ce n’est pas bon…

Madeleine répéta, en faisant la grimace,

— Pas bon !

— C’est une nourriture pour bébé, pas pour une grande fille comme toi. Attend, je sèche mon mamelon et tu pourras rester dans mes bras de ce côté-là.

En tenant les deux bébés, Louis lui demanda,

— Ça va, t’as besoin d’aide ?

Elle sourit de la situation et lui répondit,

— Ça va, mais c’est toi qui as besoin d’aide je crois, passe-moi Clément, non, place-le-moi au sein, que je l’attrape sans lâcher Maddy.

Après cette petite gymnastique, tout le monde trouva son compte, Madeleine sembla plus sereine, bien que toujours collée à Rachel, Adrien, repu, resta dans les bras de son père et découvrit l’ambiance familiale, tandis que Clément remplit son estomac en jetant des regards à sa mère qui lui fit des sourires.

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