Le temps passa, Louis ayant repris le travail, Rachel profita de son congé de maternité et d’allaitement pour prendre soins de ses enfants.

L’allaitement se révéla fatigant, surtout les premières semaines, avec un allaitement à la demande et des nourrissons qui étaient loin de faire leur nuit.

Elle tenta bien de faire des réserves de lait maternel pour permettre à Louis de l’aider, mais elle n’y parvint pas. Non pas qu’elle n’avait pas assez de lait, mais bien qu’elle n’arrivât pas à faire des stocks assez conséquents à cause de l’appétit grandissant des jumeaux.

De nuit, elle se réveillait régulièrement avec une poitrine congestionnée, attendant que Clément ou Adrien se réveille, regardant Louis dormir et le laissant récupérer pour qu’il puisse être assez reposé pour aller travailler.

Il restait tendre, mais elle n’était pas disponible pour lui, son corps se remettait tout doucement, mais pas encore complètement, malgré les exercices de kiné qu’elle effectuait pour retrouver sa tonicité d’antan.

La fatigue ne l’aidait pas non plus dans la préoccupation qu’elle avait par rapport à son couple… Elle était motivée, mais les petites gâteries qu’elle lui proposait avaient parfois raison d’elle… Prise d’une crise de bâillement lors d’une fellation ou encore, s’endormant alors qu’elle le stimulait manuellement, allongée contre lui… Même si Louis en avait bien ri, elle ne se sentait diminuée et avait peur de ne pas retrouver, à ses yeux, une image de femme séduisante et à séduire.

Elle savait qu’il lui arrivait de visionner des films érotiques, elle était une fois tombée sur lui, se faisant du bien face à l’écran, alors qu’elle venait de nourrir les deux bébés d’affilée.

Elle en fut triste, Louis s’en aperçu et la rejoignit dans la chambre où elle s’était réfugiée ;

— Rachel, ce n’est pas ce que tu crois !

— Et qu’est-ce que tu penses que je crois, Louis ?

Elle essuya ses yeux baignés de larmes.

— Que je ne te désire plus, que je te trompe avec des films… Ce n’est pas ça !

— Ce n’est peut-être pas ça, mais je sais bien que je ne suis plus apte à te satisfaire Louis… C’est ce qui m’a fait peur dès le début de la grossesse, j’ai l’impression de ne plus être la même.

Louis la prit dans ses bras, elle se mit à sangloter en se collant à son torse.

— Mais Rachel, tu es complètement crevée, c’est normal que tu ne te sentes pas comme d’habitude… Tu sais, quand j’étais seul avec Maddy, les premières semaines de sa vie, je n’étais plus moi-même non plus, je n’étais plus bon à rien.

— Mais quand même…

Elle sanglota à nouveau, il la décolla de son torse et lui dit en la regardant dans les yeux ;

— J’étais dans le même état quand nous nous sommes rencontrés pour la première fois, tu te souviens ?

— À l’hôpital…

Elle sourit entre deux sanglots,

— oui, quand tu avais été super sympa avec moi qui te filais un coup de main…

— Oui, à ce moment-là, je ne dormais quasi pas avec Maddy qui pleurait toutes les quatre heures. Je crois que j’étais dans le même état que toi actuellement, et encore, je n’en avais qu’une !

— Oui, je sais, mais la situation n’est pas la même, Louis.

— Rachel, c’est juste une échappatoire, pour la « vitalité » que j’ai en moi, je préfère t’attendre devant un film plutôt qu’avec une autre femme.

Elle acquiesça puis avoua,

— Je préfère aussi, oui, mais ta « vitalité » me manque, Louis.

Il la berça et lui murmura, au creux de l’oreille,

— Tu me manques aussi Rachel, mais j’attends que tu sois prête à reprendre nos jeux avec plaisir et pas avec l’inconfort que tu ressens encore.

— Ça s’améliore… Et si tu veux, tu pourrais m’aider à tester certaines de mes réactivités ?

— Là, je te retrouve, ma chère épouse …

Ils passèrent l’heure suivante à évaluer les améliorations physiologiques de Rachel. Ils se retrouvèrent complices et les craintes de Rachel s’atténuèrent tandis que l’étendue du désir que Louis éprouvait encore pour elle s’exprimait sous ses caresses.