Chapitre 14. La vie de famille
Un matin, elle se réveilla en sursaut, sentant quelque chose sur l’un de ses seins.
— Que… Les bébés ?
Elle vit qu’Adrien, bien accroché, se nourrissait à l’un de ses seins alors qu’elle était couchée sur le côté. Étonnée, elle lui demanda, en souriant,
— Mais qu’est-ce que tu fais là toi ?
Louis, qui venait de rentrer dans la chambre avec Clément dans les bras, lui répondit ;
— C’est moi qui te l’ai collé au sein, tu dormais profondément et il ne s’était pas encore mit à hurler comme il le fait d’habitude.
— Et il est là depuis combien de temps ?
— Un petit dix minutes je pense, tu ne l’as pas senti ?
— Mais, non, je viens de me réveiller en sursaut il y a deux minutes… Mais dis-moi, il a dormi six heures alors ! Super, enfin !
Elle se laissa un peu aller, laissant Adrien se débrouiller. Il fit cela très bien et remplit la chambre de ses petits gémissements de contentement.
Louis la rejoignit dans le lit, avec Clément qui commença à manifester son envie de manger, lui aussi. Rachel s’assit et s’empara du coussin d’allaitement de façon à pouvoir les mettre tous les deux au sein. Louis pris en main Adrien qui rouspéta d’avoir été interrompu durant son repas.
Une fois tout le monde installé, Rachel sourit et constata,
— S’ils commencent à faire des nuits de six heures, je vais peut-être pouvoir récupérer un peu.
En lui caressant la joue, il confirma,
— Oui, ça fait du bien de dormir un peu, c’est pour cela que je ne t’ai pas réveillé là tantôt.
— Merci Louis, tu sais, s’ils mangent de façon plus espacée, je pourrais peut-être parvenir à faire des stocks de lait maternels… Tu pourras les nourrir au biberon.
Elle le regarda et lui fit un clin d’œil. Il rebondit,
— Avec plaisir !
Il lui posa un baiser sur le front puis passa son bras autour de ses épaules et regarda les enfants se nourrir tout en donnant des petits baisers sur l’épaule de leur mère.
Louis tendit l’oreille, Rachel s’exclama ;
— Ce n’est pas vrai, il est six heures du matin, nous sommes samedi et tout le monde est réveillé.
— Je vais voir si elle est vraiment réveillée ou si elle peut se rendormir, je reviens.
Il prit quelques minutes avant de revenir, avec Maddy dans les bras. Dépitée, Rachel s’exclama,
— Eh bien notre fille a aussi décidé de commencer la journée tôt, je vois !
— Ah oui, et ça va être compliqué, elle veut venir dans tes bras, mais tu es déjà bien encombrée.
— Mets là au milieu, entre mes jambes, j’ai un bébé de chaque côté, elle peut s’appuyer doucement sur le coussin d’allaitement, enfin, si elle le veut bien !
Madeleine voulu être dans les bras de sa mère et regarda ses frères d’un mauvais œil. Sur un ton autoritaire, elle décréta,
— Fini manger bébé !
— Mais Maddy, laisse-les terminer de manger, est-ce qu’ils t’enlèvent ta panade quand tu manges ?
Son père lui proposa,
— Viens chez moi en attendant.
En faisant une moue boudeuse, Maddy répondit,
— Non ! Maman !
— Ta maman est occupée, il faudra attendre alors !
En s’asseyant entre les jambes de sa mère et en continuant à surveiller ses frères, Maddy trancha,
— Tendre !
Elle bouda consciencieusement. Rachel signifia à Louis,
— Je crois qu’Adrien n’en a plus pour longtemps, il tète à peine, mais il est bien là où il est, je crois.
— Bah, elle attendra un peu cette petite jeune fille… Elle ne veut même pas des bras de son père !
Ils plaisantèrent un petit moment par rapport à la situation puis Adrien finit par estimer qu’il voulait être ailleurs, Louis le prit dans ses bras. Rachel eut à peine le temps de se sécher le mamelon que Madeleine avait déjà remplacé Adrien, tentant de trouver une place, malgré le coussin d’allaitement qu’elle poussa un peu.
— À moi !
— Mais oui, ma poulette, attends juste que je m’installe correctement pour que Clément puisse encore manger.
Madeleine se colla à sa mère, armée de son doudou, une grenouille verte qu’elle tenait toujours par le cou… Cela donnait l’impression qu’elle l’étranglait continuellement, Louis et Rachel en rigolaient souvent entre eux.
Louis papota avec Adrien qui était attentif à ses mouvements, Clément continua à se nourrir, surveillé par sa sœur qui avait collé « Frog », sa grenouille, sous le nez de sa mère.
Rachel rigola de la situation,
— Quel bon début de weekend…
Louis leva les yeux vers elle et dodelina de la tête,
— Je dois dire que les grasses matinées me manquent…
— Et moi donc !
Elle lui caressa les cheveux avec sa main libre, il se rapprocha d’elle et repassa son bras autour de ses épaules puis lui susurra des mots doux au creux de son oreille.
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