Chapitre 35. Sentiments complices
Louis les accueillit dans le couloir, Madeleine couru vers lui avec Frog dans les mains, en appelant sa mère, les parents de Rachel portaient chacun l’un des jumeaux.
La mère de Rachel s’enquit,
— Alors, comment va-t-elle ?
— Ça va. Pour le moment, on lui fait des soins, nous devons rester dehors.
En posant sa main sur son épaule, elle demanda,
— Et toi, ça va ?
Reconnaissant, il lui avoua,
— Ça va aussi, j’ai hâte de pouvoir rentrer avec elle à la maison, enfin, dans le studio.
— J’imagine que cela ne prendra pas trop de temps, si les suites du curetage se passent bien, elle pourra rapidement rentrer. Mais pour le reste, tu as dit qu’elle avait beaucoup de contusions, elle sait bouger ?
— Oui, elle a mal, mais elle sait bouger.
Tous trois se retournèrent en entendant l’ouverture de la porte de la chambre de Rachel. L’infirmière qui sorti de la chambre s’exclama,
— Ouh, ça fait beaucoup de monde en une fois ça !
Elle évalua la situation pour reprit,
— Bon, ok, Rachel m’a dit qu’elle voulait absolument voir les enfants… Oh purée qu’ils ont grandis !
Devant le regard étonné de ses beaux-parents, Louis précisa,
— Oui, Rachel et moi, nous connaissons Clémentine, elle avait vu les enfants il y a trois mois… Oui, ils ont changé !
Enjouée, l’infirmière reprit,
— Mais donc, je vous explique, il faudra y aller mollo dans les embrassades, elle a mal partout et les contusions lancent dès qu’on les frôle. Essayez aussi de ne pas être trop long, elle est épuisée.
La mère de Rachel précisa,
— Écoutez, on va lui faire un coucou avec les enfants, pas trop long et nous rentrerons après, ça vous va ? Louis aussi ? On garde les enfants jusqu’à ton retour au studio ce soir ?
— Ok ça me va, allez-y, je vous rejoins.
Louis resta à l’extérieur avec Clémentine. Inquiet, il lui demanda,
— Est-ce que tu penses qu’elle pourra bientôt quitter l’hôpital ?
— Je pense que oui et ce serait mieux pour son moral, elle est enfermée ici comme elle était enfermée dans cette cave. C’est horrible ce qui est arrivé !
— Oui, c’est horrible et j’aimerais aussi qu’elle puisse sortir d’ici au plus vite, mais sinon, pour ses soins, il y a beaucoup à faire ?
— Massez ses contusions, mais pas d’arnica, avec l’allaitement, elle ne peut pas. Pas de relations sexuelles pendant trois semaines à la suite du curetage, mais de toute façon, avec les douleurs qu’elle a, vous ne pourrez rien faire sans qu’elle ne pleure de douleur ; rien que de se retourner dans son lit lui arrache les larmes des yeux, alors s’envoyer en l’air, je n’imagine même pas.
Louis sourit en secouant la tête,
— Toujours aussi claire toi, hein ! Tu ne t’imaginais quand même pas que j’allais lui sauter dessus dès son retour à la maison, non ?
— Oh mais non, je dis ça parce que c’est elle qui m’a demandé quand est-ce que vous pourriez reprendre… Écoute, elle m’a même dit que comme elle continue à allaiter, elle ne peut pas se gaver d’antidouleur et que pour elle, avoir un orgasme lui procurerait une bonne dose d’endorphine. Et que ça, c’est sans prescription et sans contre-indication pour son lait ! Rachel quoi !
Louis éclata de rire. Pour une fois depuis 48h, il se lâcha et cela lui fit du bien. Clémentine continua son travail, Louis entra dans la chambre, les trois enfants étaient sur le lit, les jumeaux sur les côtés, Maddy face à Rachel. Assise sur le lit, cette dernière avait enlacé ses trois enfants, elle passait et repassait sur chaque tête pour leur donner des bisous sur le front. Louis sourit, elle était encadrée par ses parents, visiblement à la fois tristes de la situation, mais soulagés de l’avoir retrouvée. Le beau-père de Louis regarda sa montre puis déclara,
— Bon, je crois que nous allons y aller, nous allons vous laisser seuls, je pense que vous en avez besoin, tous les deux.
— Oui et puis tu dois aussi te reposer ma chérie.
Sa mère embrassa Rachel sur le front. Puis, en s’adressant à Louis,
— Ne reviens pas trop tard, nous allons préparer un spaghetti carbonara pour ce soir, Maddy va y goûter pour la première fois.
Fan de la cuisine de sa belle-mère, Louis déclara,
— D’accord, je prends !
Dépitée, Rachel leur fit remarquer,
— Oui et moi je vais me contenter d’une tartine d’hôpital avec une tranche de fromage et un petit cornichon ce soir… Pfff vivement que je sorte d’ici !
Sa mère sauta sur l’occasion de lui faire plaisir,
— Tu veux que je te prépare un plat en particulier pour ton retour ?
— Ton hachis Parmentier… Oh oui ! Mince, rien que d’y penser, je salive !
Louis lui proposa discrètement,
— Tu veux que j’aille te chercher un truc à manger avant qu’ils ne partent ?
— Non, ça ira, t’inquiète !
Il lui glissa à l’oreille
— Je connais une pizzeria qui livre ici, à l’hosto, je faisais ça parfois avant, j’ai encore leur numéro.
Rachel le regarda et lui répondit tout bas,
— Oui, je suis d’accord, une bonne pizza à deux.
Les parents de Rachel la quittèrent avec le sourire, rassurés de voir le couple soudé malgré les orages traversés.
Comme il revenait vers elle après avoir fermé la porte de la chambre, Rachel lui tendit la main.
— Enfin seuls, Louis.
— Oui, enfin tous les deux.
Il se posa doucement à côté d’elle sur le lit et sourit, elle le capta,
— Quoi ?
— Rien.
— Non, quoi ? Qu’est-ce qui te fait sourire comme ça ?
— Toi…
— Moi ?
— Oui, toi et tes demandes d’analgésiques naturels.
— Que… Quoi ? Ah, Clémentine qui ne sait pas tenir sa langue !
Il prit la tête de Rachel dans ses mains, l’embrassa puis lui caressa le visage.
— Je veux bien te procurer ces analgésiques naturels, mais j’ai peur de te faire mal, rien qu’en te caressant.
— Pas de pénétration durant trois semaines… Mais il y a d’autres choses ; j’ai d’énormes contusions, mais il reste des parties de mon corps où il n’y en a pas.
— Je pourrais cartographier ce corps… Et masser ces parties avec beaucoup de douceur, t’en dit quoi ?
— Je suis preneuse, vivement que je rentre à la maison.
Elle passa ses bras autour du torse de Louis et nicha sa tête au creux de son épaule. Elle finit par lui avouer,
— Je suis contente que cela soit terminé Louis, j’espère qu’Ambre et Denis croupiront en prison pendant des années.
— Et moi donc !
Un peu embêtée, elle lui demanda aussi,
— Dis, tu feras les tests pour les IST ? J’imagine que tu n’as pas pu lui imposer le préservatif…
Il la rassura tout de suite sur ce point,
— J’ai demandé à ce qu’elle soit testée, j’ai déjà fait les tests et je les referais dans trois mois, ne t’inquiète pas, il est hors de question qu’elle nous laisse un autre souvenir déplaisant.
— Merci.
— Eh, mais c’est tout naturel mon amour ! Nous recommencerons avec des préservatifs, comme à nos débuts.
— Oui, comme à nos débuts. Un nouveau départ, rien que toi et moi.
Elle soupira tristement.
— Est-ce que ça va ? Tu veux te reposer ?
— Mmh, je crois que je ne ferais pas long feu ce soir, mais j’ai réellement envie de manger un bout de pizza avec toi, je n’ai rien mangé de consistant depuis le kidnapping.
— Ok, je commande, tu veux quoi ?
— Une hawaïenne, sucré-salé !
Dans la demi-heure, la pizza fut livrée via l’entrée du personnel, Louis rejoignit rapidement la chambre de Rachel.
— Oh, oui, j’ai faim !
Ils dégustèrent un quart chacun, puis Louis lui proposa,
— Prend les deux autres quarts, n’oublie pas que j’aurais droit à un spaghetti, moi, ce soir.
Rachel le dévisagea puis plissa les yeux.
— Oui, c’est vrai ça !
Elle rapprocha d’elle la boite contenant la pizza et termina son repas d’un bon appétit.
Il la quitta après qu’elle se soit endormie et se dirigea vers la maison de ses beaux-parents, ils vinrent aux nouvelles puis dégustèrent le spaghetti Carbonara.
— Il est probable qu’elle sorte demain, je la ramènerais après le travail, je prendrais la voiture.
Sa belle-mère lui pointa,
— Quand nous sommes partis, j’étais heureuse de vous voir si proche, j’ai vraiment confiance en votre couple.
Plus légèrement, elle continua,
— Et donc, demain je dois prévoir mon hachis Parmentier alors… Ok, j’ai ce qu’il faut en stock dans mes armoires.
— Elle aime le hachis Parmentier à ce point ?
— Elle aime le mien ; je l’agrémente de certains petits légumes, tu goûteras demain.
Après une bonne petite soirée, Louis décida de réintégrer le studio.
Une fois les trois enfants bordés, il passa sous la douche, il voulait se laver de cette journée. Il resta, pensif, un long moment sous le jet d’eau, à se savonner et se re savonner. Il élimina la moindre particule d’Ambre qui put rester sur lui.
Une fois sorti de la salle d’eau, il se jeta sur le lit, nu, et s’enroula dans les draps puis s’endormit sur l’oreiller de Rachel.
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