Le lendemain, il profita de sa pause de midi pour tenir compagnie à Rachel et lui ramener les vêtements qu’elle lui avait demandé la veille.

— Dis, je peux sortir dès 14h, je passe chez toi en radiologie ?

— Oui, je pense que ce sera un bon endroit pour attendre la fin de mon service, si tu veux, je passe t’épauler à 14h.

— Laisse, je me débrouillerais !

De fait, il la retrouva dans le bureau vers 15h, elle papotait avec Sophie.

— Eh bien, je vois que tu es arrivée sans encombre, Rachel !

— Oui, je ressemble à une tortue, mais j’y suis arrivée, vivement ce soir, dans tes bras…

— Ah, non, chez tes parents !

Elle haussa les sourcils,

— Oui, pour le Hachis Parmentier que tu as commandé à ta mère, Rachel !

Son franc tomba, elle avait oublié !

— Oui, c’est vrai… Mince, j’avais zappé, zut.

Sophie éclata de rire,

— T’avais oublié que tu avais passé commande à ta mère ?

— Oui, j’ai omis l’affaire… Aujourd’hui, j’ai juste envie d’être avec Louis, à deux.

— Ah, c’est râpé, Rachel !

Une fois chez ses parents, Rachel dégusta le plat qu’elle avait commandé à sa mère, Louis l’essaya et le trouva à son goût aussi.

Finalement, ils réintégrèrent le studio et couchèrent les enfants.

— Ils dorment, je viens de tirer mon lait, nous sommes enfin seuls.

Elle l’enlaça et se colla à lui, il l’enlaça en retour.

— Je vais prendre une douche avant de me coucher, je te préviens déjà, je garderais une grande culotte en coton, je saigne encore abondamment et interdiction de mettre un tampon.

— Pas de souci madame… Il y a plein d’autres parties de ton corps que je pourrais embrasser, en faisant attention à tes contusions. Tu es d’accord que je prenne ma douche avec toi ?

— Oh oui, il y a certains gestes qui me sont encore difficiles avec les contusions, tu m’aideras pour le dos, entre autres.

Il l’aida à se déshabiller et fut déstabilisé devant l’ampleur des hématomes qu’il découvrit. Il s’arrêta et joignit ses mains devant sa bouche, tout en secouant la tête, il n’arrivait pas à intégrer ce qu’il voyait.

— Louis, Louis ?

Il ne parvint pas à parler, il leva son regard pour la regarder dans les yeux puis souffla,

— Pardon, pardon… Rachel, est-ce que tu ne pourras jamais me pardonner pour tout ça ?

Elle s’approcha de lui et lui tendit les bras, il n’osa pas la toucher, il y avait des bleus partout, il avait peur de lui faire mal.

— Louis, ne me rejette pas…

Les yeux de Rachel s’emplirent de larmes.

— Non, je ne te rejette pas Rachel, je m’en veux pour ce qui t’as été fait et… J’ai peur de te faire mal si je te touche.

— Viens avec moi.

Elle se détourna pour masquer les larmes qui coulaient sur ses joues et entra dans la douche.

Il s’approcha finalement d’elle qui était déjà sous la douche dont elle évaluait la température. Elle lui prit sa main droite et la posa sur le haut de sa cuisse droite et lui dit, avec l’ombre d’un sanglot dans sa voix,

— Il y a des bleus qui me font moins mal, tu sais, et n’oublie pas, tu avais prévu de faire une cartographie de mon corps.

Louis se rapprocha d’elle, passant ses mains autour de ses hanches, là où sa peau avait encore une couleur normale. Elle sentit qu’il n’osait pas appuyer ses gestes. Elle tenta autre chose.

— Tiens, frotte-moi le dos Louis, je ne compte pas passer la soirée sous la douche, je préfère me pelotonner au chaud dans le lit avec toi.

— Ok, mais tu me dis si j’appuie trop fort ou si je te fais mal.

— T’inquiète, tu le sauras directement si j’ai mal.

Il commença, à lui laver le dos pendant qu’elle-même lavait d’autres parties de son corps, puis il s’aventura tout doucement à redécouvrir ce corps actuellement meurtri.

Rachel guida ses mains, elle se colla à son torse, de dos. Elle avait plus de bleus côté face, c’est là, notamment au niveau du ventre, que les tortionnaires s’étaient focalisés.

Progressivement, Louis laissa courir ses mains sur le corps de Rachel, il lui embrassa le cou, elle sentit son érection contre le haut de ses fesses. Elle lui souffla,

— J’ai envie de toi, Louis, ça en est douloureux,

Des larmes coulèrent sur ses joues.

— Que puis-je faire pour t’apaiser Rachel ? Dis-moi.

— Peut-être que si tu me stimules, localement, tu vois… Là je n’ai pas d’hématome…

Elle sourit, il pouffa en lui glissant,

— Ah oui, je vois…

— Enfin, si tu n’es pas dégouté par le sang, j’en perds beaucoup à cause du curetage.

Pour toute réponse, il lui embrassa goulument le cou et sa main droite prit le chemin de son mont de Vénus, l’autre restant au niveau de sa poitrine.

Sous la douche chaude, qui calmait un peu son corps endolori, Rachel ferma les yeux et s’abandonna aux mains de Louis, très doux, mais qui la connaissait bien et savait ce qui la ferait réagir.

Elle finit par avoir un orgasme qui lui mit les jambes en coton, Louis la retint par les épaules.

— Oh Louis, ça fait du bien… Merci

— Alors, effet antalgique accompli ?

Elle pouffa,

— Un peu… Dans mon esprit surtout.

— C’est déjà ça, tu m’en vois ravi.

— Et moi je te vois… En érection.

— Oui, même bleue, mauve ou rouge, je te désire

Elle lui fit face, l’embrassa, mais pas aussi fougueusement qu’elle ne l’aurait voulu, à cause des douleurs

— Aïe… Louis, je te propose de te faire une petite gâterie, mais au sec et sur un lit confortable, ou sur une chaise, je devrais moins me plier… Viens, sortons de cette douche.

Elle se sécha, enfila une protection et demanda à Louis de s’installer sur le fauteuil devant le lit puis s’approcha et se mit douloureusement à genoux devant lui. Louis lui dit,

— Mais, t’es sure ? Tu n’es pas confortable du tout là, je le vois…

— Chut ! Attends que je m’installe… File moi un des préservatifs qu’on a achetés en revenant et ferme les yeux si tu ne veux pas voir mes bleus.

Comme Louis continua à hésiter, elle lui précisa,

— Louis, j’en ai envie, j’en ai besoin. Je veux te faire du bien et… Je veux me réapproprier ton corps. J’ai besoin de ça, Louis.

Il acquiesça.

Il fut rassuré par le désir réel qu’il vit dans ses yeux, le même qu’avant. Elle lui offrit une fellation avec préservatif à laquelle il prit beaucoup de plaisir. Il avait retrouvé sa femme, celle qu’il aimait.

— Vivement que tes hématomes se résorbent, qu’on puisse à nouveau prendre toute sorte de positions.

— Tu me collerais bien au mur comme le mois dernier ?

— Oui, ou je te prendrais avec tes jambes contre mon torse…

— Ou en levrette…

— Ou sur la table de salon…

— Ou assise sur toi…

Ils éclatèrent de rire, Rachel eu mal, mais ne put s’empêcher de glousser, elle se tint les côtes pour calmer un peu la douleur puis regarda Louis, les joues ruisselantes de larmes et lui souffla,

— Je t’aime Louis.

Il l’aida à se relever et la prit délicatement dans ses bras,

— Moi aussi Rachel, je t’aime et je n’aime que toi, je veux m’endormir et me lever tous les jours avec toi, je veux vieillir avec toi.

Elle s’appuya contre lui et lui dit,

— En parlant de s’endormir, je crois qu’il faudrait y penser, je suis en repos, mais toi non, si tu veux être efficace demain, tu as intérêt à dormir un peu.

Ils s’installèrent en cuillère, puis Louis l’enveloppa délicatement avec ses bras, mais pas avec ses jambes, c’était trop douloureux pour Rachel.

Ils sombrèrent rapidement dans le sommeil.