Chapitre 37. Début de récupération.

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Rachel mit près d’un mois à se remettre physiquement de l’agression, elle consulta son gynécologue pour le suivi du curetage, tout était bien en place. Elle opta pour une mini pilule à base de progestérone afin de pouvoir continuer à allaiter ; les jumeaux étaient toujours preneurs… Louis aussi et pas question d’envisager une grossesse actuellement.

Son retour au travail se déroula en douceur, ses collègues, au courant de ses mésaventures, mais heureusement sans tous les détails sordides, l’accueillirent et la réconfortèrent. Nabil lui demanda,

— Dit, Rachel, finalement, l’interim, elle est en prison ?

— Oui, l’inspecteur Lays l’a coincée pour tentative de meurtre sur enfant et a réussi à prouver qu’elle avait un lien avec Ambre et Denis. Elle a fini par cracher le morceau.

— Et ces deux-là, ils sont bien au trou, non ?

— Oui, ils sont en préventive, mais tu sais, les procès, ça prend toujours du temps.

Visiblement inquiet pour sa collègue et amie, il s’enquit aussi de son état.

— Et toi, ça va ?

— Oh, écoute, je fais avec, je vais mieux, physiquement en tout cas.

— Et psychiquement ?

Rachel soupira,

— Bof, je fais régulièrement des cauchemars.

— Sur l’enlèvement ?

— La séquestration surtout… Je me réveille en sursaut, Louis a beau me rassurer, j’ai toujours du mal à me rendormir. Et puis, j’ai parfois des moments d’absence, je flotte… C’est plus fréquent après une nuit de cauchemars.

— C’est minant. Si tu veux en parler, tu n’hésites pas Rachel ! Tu le sais bien, ces moments de dissociation après un trauma, ça peut rester longtemps si on en parle pas.

— Merci Nabil, mais je n’en ai pas envie pour le moment, je vais essayer de laisser faire le temps.

Nabil resta cependant inquiet. Il lui rappela encore,

— je suis là pour toi si tu en as besoin, n’oublie pas qu’on a des adresses de bons thérapeutes pour ces soucis-là.

— Je le sais bien, mais j’essaye d’abord de retrouver un peu de sérénité dans ma vie quotidienne. Merci pour ta sollicitude, mais je n’ai pas envie d’ennuyer tout le monde avec mes petits soucis.

— Tu ne m’ennuie pas, Rachel.

Rachel acquiesça, lui sourit puis reprit le travail, Nabil en fit autant, après l’avoir prise dans ses bras et lui avoir tapoté l’épaule.

Effectivement, Rachel faisait régulièrement des cauchemars depuis son retour de l’hôpital, elle se réveillait en hurlant ou bien Louis la réveillait, en la secouant parce qu’elle gémissait, pleurait ou s’agitait fort durant son sommeil, comme la dernière nuit où Louis avait été poussé presque hors du lit tellement elle se débattait dans son mauvais rêve.

— Rachel ! Rachel !

Louis la retenait par les épaules tellement elle se débattait.

— Rachel, c’est un cauchemar, réveille-toi !

Finalement, Rachel s’était réveillée, les yeux pleins de larmes.

— Je… Je… Louis ?

— Oui, c’est moi, calme-toi, tu es en sécurité Rachel. Calme-toi.

Il l’avait prise dans ses bras et l’avait bercée, elle s’était calmée, tout doucement, sa respiration avait repris une fréquence normale. Elle avait tenté d’expliquer,

— J’étais de nouveau dans la cave, ils me frappaient, je n’arrivais pas à me protéger… C’était bizarre, j’ai entendu un bébé pleurer pendant qu’ils me frappaient.

— Et t’en pense quoi, là, à chaud ?

— Je pense que je fais le lien avec le bébé perdu, mais je pense aussi qu’elle attaquait les jumeaux à travers les coups qu’elle me donnait dans le ventre.

Il avait continué à la bercer, tentant de la rassurer du mieux qu’il le put,

— Tu sais, elle était persuadée que tu me tenais avec le fait que tu m’avais donné des enfants, elle a un sérieux souci de ce côté-là.

— Oui, il est clair qu’elle visait la maternité en me frappant au ventre, mais je ne comprends pas ce cauchemar, ces pleurs de bébé me perturbent… Tu sais, je me dis que je n’ai pas su protéger ce fœtus qui était dans mon ventre.

Il avait tenté de la rassurer ; ce sujet revenait parfois entre eux et il sentait bien qu’un fond de culpabilité la taraudait à ce propos.

— Mais tu ne savais pas qu’il était là, Rachel, tu n’en avais aucune conscience.

— Oui, je sais, consciemment je le sais, mais c’est mon inconscient qui le place dans ces cauchemars, et c’est ça que je ne comprends pas… j’espère que j’arriverais à comprendre avant que ces cauchemars ne me rendent folle.

— Je l’espère aussi, que tu puisses retrouver un sommeil réparateur.

Elle avait gloussé,

— Oui, et toi aussi, accessoirement.

Il l’avait enlacée et lui avait mordillé le lobe de l’oreille.

— Oui, aussi, mais essentiellement pour toi… Je sens bien que tu es continuellement fatiguée, tu es vite distraite, ces cauchemars t’usent, tout doucement.

— Eh bien, viens dans mes bras, que nous nous rendormions…

— Oui, à côté de mes copains …

Elle pouffa de rire puis l’enlaça avec ses bras et ses jambes et se rendormi assez facilement.

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